Comprendre l'espérance de vie après l'entrée en EHPAD : Faire face aux préjugés et trouver des solutions

Des résidents de plus en plus nombreux, de plus en plus vieux, et de plus en plus dépendants : telles sont les conclusions de la dernière enquête de la Drees auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées, ainsi que de celle de l’Insee sur les personnes vivant en communauté.

De plus en plus nombreux

Fin 2019, 730 000 personnes fréquentaient un établissement d’hébergement pour personnes âgées, soit un nombre très légèrement supérieur à celui de 2015.

De plus en plus vieux

En quatre ans (depuis la dernière étude de la Direction de la recherchen, des études, de l'évaluation et des statistiques sur le sujet), la moyenne d’âge des personnes âgées hébergées en établissement a augmenté de sept mois, tous établissements et types d’accueil confondus.

Ainsi, fin 2019,la moitié des résidents avait plus de 88 ans (en moyenne 82 ans et 5 mois pour les hommes, et 87 ans et 6 mois pour les femmes, ce qui correspond à peu près à la différence d’espérance de vie entre les deux sexes).

En 2019, les personnes décédées en établissement avaient en moyenne 89 ans et 1 mois, contre 88 ans et 7 mois en 2015.

Qu'est-ce que l'espérance de vie après l'entrée en EHPAD ?

L'espérance de vie après l'entrée en EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) est une donnée souvent méconnue ou mal interprétée. En moyenne, les résidents vivent entre 18 et 24 mois après leur admission. Toutefois, cette durée peut varier en fonction de nombreux facteurs, comme l'âge de la personne, son état de santé général, et la raison de son admission. L'entrée en EHPAD survient souvent lorsque le maintien à domicile n'est plus possible, ce qui signifie que les résidents présentent généralement une santé fragile ou une perte d'autonomie importante.

Les préjugés sur l'espérance de vie en EHPAD

L'espérance de vie en EHPAD est parfois associée à des idées reçues négatives. L'un des préjugés les plus répandus est de considérer l'EHPAD comme un "dernier lieu de vie", où la durée de vie serait systématiquement très courte. Cette vision est souvent amplifiée par les émotions liées à la décision d’y placer un proche. Pourtant, il est important de noter que les EHPAD ne sont pas uniquement des lieux d’accueil palliatif. De nombreux résidents bénéficient de soins adaptés, d'activités sociales et d'un accompagnement qui contribuent à maintenir une qualité de vie satisfaisante, parfois pendant plusieurs années.

Facteurs influençant l'espérance de vie en EHPAD

Plusieurs facteurs influencent l'espérance de vie des résidents en EHPAD. L'état de santé au moment de l'admission est déterminant : les maladies chroniques, les troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer, ou encore le degré de dépendance impactent directement cette durée. Les soins médicaux et paramédicaux proposés par l’établissement jouent également un rôle clé. De plus, l'environnement social et psychologique, notamment la qualité des relations avec le personnel soignant et les proches, peut prolonger l’espérance de vie en apportant un soutien émotionnel essentiel. Enfin, des différences existent selon les EHPAD, en fonction de leurs moyens, de leur localisation, et de leur approche en matière d'accompagnement.

Ehpad : les caractéristiques des résidents

Plus de 80 % des personnes âgées en établissement sont en Ehpad (577 000 personnes au 1 er janvier 2019).

Plus d’hommes que de femmes en Ehpad jusqu’à un certain âge seulement

Selon l’Insee (chiffres 2019), entre 60 et 69 ans, il y a plus d’hommes que de femmes vivant en Ehpad. Ensuite, leur nombre baisse de plus en plus fortement avec l’âge. En effet, les femmes sont ensuite en meilleure santé, et ont une plus grande espérance de vie.

Après 90 ans, huit pensionnaires sur dix sont des femmes.

Ehpad : de plus en plus de personnes de plus de 90 ans

C’est dans les Ehpad que l’on trouve les résidents les plus âgés : la moitié des personnes accueillies dans ces établissements ont 88 ans et 7 mois, ou plus.

Près de la moitié (48 %) a entre 75 et 89 ans.

Les plus de 90 ans sont également très nombreux : 40 % de l’ensemble, en augmentation de 13 points en dix ans, « en partie à cause de la hausse de l’espérance de vie, et en partie parce que les personnes âgées de 91 à 95 ans appartenaient en 2009 aux générations creuses nées entre 1914 et 1918 », précise la note de l’Insee.

Les plus jeunes sont minoritaires : seuls 10 % des résidents ont entre 60 et 74 ans, et 18 % ont moins de 80 ans.

Ehpad : plus de la moité des résidents sont très dépendants (GIR 1 ou 2)

Fin 2019, 85 % des résidents en Ehpad étaient en perte d’autonomie (tous GIR confondus, le GIR permettant de mesurer la perte d’autonomie d’une personne âgée). C’est plus qu’en 2015 (83 %), et qu’en 2011 (81%).

Plus de la moitié des résidents des Ehpad (54 % comme en 2015) étaient très dépendants (GIR 1 ou 2).

40 % des résidents en Ehpad étaient atteints de maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.

Les décès principale cause de sortie de l’Ehpad

Un peu plus de deux tiers (69 %) des sorties enregistrées en 2019 en Ehpad (tous modes d’hébergement confondus, permanent, temporaire, accueils de jour ou de nuit) sont dues à des décès. Les autres sont des transferts vers un autre établissement, ou bien à un retour vers le domicile personnel ou celui d’un proche.

Résidences autonomie : des résidents plus jeunes et moins dépendants qu’en Ehpad

Le public des résidences autonomie est beaucoup plus jeune qu’en Ehpad : un tiers a moins de 80 ans.

Aujourd’hui en France, environ 100 000 personnes âgées de plus de 60 ans vivent en résidence autonomie (120 000 selon le dernier rapport de la CNSA). Leur nombre devrait doubler d’ici à 2030 (multiplication par 1,5 à 2,5) selon l'Unccas (union nationale des centres communaux d'action sociale) sur l'autonomie.

Voir l’article d’Aladom : Résidences autonomie : leur nombre devrait doubler d'ici à 2030

En résidence autonomie, les trois-quarts des résidents sont autonomes, au sens où ils sont catégorisés en GIR 5 ou 6. Un peu plus d’un résident sur 100 seulement est très dépendant (GIR 1 ou 2).

Voir l’article d’Aladom : Résidences autonomie pour personnes âgées : des prix très variables selon les départements

Services dédiés aux personnes souffrant de troubles du comportement

Toutes catégories d’hébergement comprises, 53 % des résidents souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées (contre 40 % en 2015) sont accueillis dans un pôle d’activités et de soins adaptés (Pasa) ou en unité d’hébergement renforcé (UHR), deux services dédiés aux personnes souffrant de troubles du comportement.

Seuls 14 % des résidents en Ehpad atteints de ces maladies en bénéficient. C’est toutefois plus qu’en 2015 (11 %).

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Voir l’article : Le groupe de maisons de retraite haut de gamme Maisons de Famille recrute grâce à Aladom

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