Compte-rendu de la table ronde du Vendredi 3 juin 2022
Cette rencontre initialement prévue en début d'année s'est tenue le vendredi 3 juin dans les locaux d'Aladom.
Etaient présents :
Chaque participant a été invité à présenter sa structure, les difficultés qu’il rencontre et ce qu’il aimerait changer avec une potentielle baguette magique dans le secteur des SAP.
- Les structures présentes n’ont pas toutes le même statut (prestataires, mandataires) et malgré quelques tensions, tous sont d’accord pour reconnaître qu’il y a la place pour tout le monde. Même les structures associatives, très réticentes initialement ont accepté les structures privées et tous travaillent à peu près ensemble.
- Le constat est le même pour tous, sur le recrutement : le secteur n’attire plus, et la crise du Covid n’a fait qu’accentuer les choses, les équipes étant épuisées et le métier déconsidéré. Beaucoup d’auxiliaires de vie quittent le métier pour faire autre chose.Nathalie Le Béguec de la maison clochette à Rennes précise que depuis juillet 2021, elle n’arrive plus à recruter.
- Les besoins et la technicité sont de plus en plus importants pour le maintien à domicile. Le métier se transforme, les auxiliaires de vie sont de plus en plus amenées à faire du soin, et comme le souligne Christophe Gratedoux (Amelis), cela demande de nouvelles formations et donc de nouveaux coûts. Les tarifs des services vont continuer à augmenter, le risque est qu’il n’y ait plus que les personnes aisées qui puissent suivre.
- L’avenant 43 relatif aux rémunérations dans la branche de l’aide à domicile entré en vigueur le 1er octobre 2021 a permis une revalorisation des emplois et des rémunérations dans la branche de l’aide à domicile depuis 2022 (+3,05%). Une seule partie des intervenants est concernée. Cet avenant leur apparaît comme une fausse bonne idée, et ils ressentent une inégalité de traitement par rapport au secteur associatif qui reste favorisé par la puissance publique. La différence entre secteur associatif et secteur privé est renforcée. Par exemple, pour la prestation de compensation handicap (PCH), ce n’est pas le même taux horaire entre le secteur associatif et le privé (Pas de TVA/TVA).
- Le décret n’autorise pas d’augmenter les clients, il y a un vrai problème de liberté des tarifs, il faudrait les indexer sur l’inflation, propose Jean-Baptiste Lenclos (Au jour le jour). Les entreprises aimeraient pouvoir augmenter les prix qui sont encadrés.
- L'enjeu majeur est de revaloriser ces métiers pour pouvoir continuer le maintien à domicile. Olivier Bertrand (Petit fils) précise que l’hôpital ne peut pas tout absorber, et bien souvent il n’y a pas d’alternatives à proposer. Pour Olivier Moureaud (Atoudom), les besoins n’ont pas été anticipés et il reconnaît devoir refuser tout simplement des demandes de prestations, faute d’intervenants. Le recrutement se fait de plus en plus vers des personnes non diplômées.
- Comment créer de la vocation pour ces métiers ? Développer le partenariat avec les écoles pour faire connaître le métier. David Moureaud se plaint d’être obligé de délaisser le métier et de se concentrer sur le recrutement (la recherche de candidatures, via Aladom notamment coûte chère).
- Faut-il acter que la dépendance est du domaine de l’Etat comme le préconise Christophe Gratedoux ? En tous cas, il attend une loi sur l’autonomie et le grand âge pour éviter des décrets qui changent trop souvent.
Revaloriser les métier de l'aide à domicile
Florian Bachelier constate que le niveau de fatigue décrit est comparable à celui de la société. Il en est de même pour cette impression d’être oubliée par la puissance publique.
Il constate l’explosion des demandes et défend le “quoi qu’il en coûte" pour ces métiers en quête de sens.
La 5ème branche de la sécurité sociale relative à l’autonomie a été créée (décembre 2021), il ne reste plus qu’à la financer.
Il préconise que tous les acteurs de la branche se mettent autour de la table pour se parler et structurer le métier. Le manque de lisibilité est dû aux statuts différents dans le métier.
Ce regroupement des acteurs passe pour lui par la régionalisation.
Pour revaloriser le métier, il pense important de parler du métier, de faire de la publicité. Il faudrait revaloriser les salaires, mais la question du financement se pose.