Renforcer la garde d'enfants à domicile

Monsieur Adrien Taquet, Secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, préside le comité de filière « petite enfance ». Suite à la création de cette filière, le Premier Ministre a saisi le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) pour consulter l’ensemble des professionnels de la Petite Enfance. À cette occasion, la Fédésap a mis en avant une offre insuffisamment reconnue par les tutelles, qui a été peu « utilisée » pendant la période de crise et quasiment pas soutenue par les pouvoirs publics contrairement aux Établissement d’Accueil du Jeune Enfant (EAJE) malgré des demandes répétées de la fédération. 

Pour la FEDESAP, la garde d’enfants à domicile assurée par les entreprises, est le parent pauvre du système d’accueil des jeunes enfants. La période de la crise sanitaire liée au covid-19 a été symptomatique de ce manque de reconnaissance.

Pendant la crise du Covid, les activités de garde d’enfants à domicile ont été sinistrées, en particulier avec la généralisation du télétravail. Mais, hormis le déploiement du dispositif de l’activité partielle, les entreprises de garde d’enfants n’ont pas été classées par le Gouvernement, en dépit de leurs demandes répétées, en secteur S1 bis, ce qui les a privées des mesures de soutien renforcées (accès au fonds de solidarité, exonération de cotisations sociales ...). 

Faute de classement en secteur S1 bis, les charges fixes des entreprises de garde d'enfants n'ont pas diminué. Il faut souligner que les entreprises de garde d'enfants ont également un rôle d'intégration sociale au travers de l'apprentissage et l’alternance pour des métiers en tension (auxiliaires de la petite enfance). Elles répondent aussi parfaitement aux objectifs du Gouvernement du plan « 1 000 premiers jours », période clef pour le développement de l'enfant : sa santé, son bien-être et celui de ses parents. 

8 familles sur 10 utilisent des services de garde d'enfants

Les besoins des familles, mais aussi de l’économie française, justifient le renforcement du soutien public au développement de l’offre privée des activités de garde d’enfants 

La garde de l’enfant à domicile est une solution souple, tout particulièrement prisée des familles pour favoriser l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle. 

Dans l’étude EY pour la Fédésap, 8 familles sur 10 (du panel de 312 familles répondantes) utilisent des services de garde d’enfants. Lorsqu’elles sont interrogées sur les avantages qu’elles y voient, elles donnent, par ordre de priorité, les éléments suivants : 

  • La souplesse dans le choix des horaires et de l’organisation de la garde (21 %).
  • La présence au domicile de l’intervenant, qui offre un cadre rassurant pour l’enfant (19%).
  • Le remplacement immédiat de l’intervenant en cas d’absence (18 %).
  • L’argument financier : la possibilité de faire garder plusieurs enfants au même tarif (16%).

Cette forte demande permet aux entreprises de garde d'enfants de proposer de nombreux emplois pour faire du babysitting.

Les propositions de la Fédésap en faveur du développement des activités de garde d’enfants en mode prestataire sont les suivantes : 

  1. Alléger le coût de la garde du jeune enfant en prolongeant le bénéfice de la PAJE jusqu’à l’entrée au collège ;
  2. Doubler le crédit d’impôt famille (CIFAM) pour que l’entreprise aide mieux les parents salariés à faire garder leurs enfants ;
  3. Accélérer la mise en place du crédit d’impôt instantané pour la garde d’enfants dès 2022 ;
  4. Les autres propositions de la Fédésap visant à renforcer l’attractivité des métiers de la petite enfance et pallier le départ en retraite de 320 000 assistantes maternelles d’ici 2030.

En effet, pour le moment le crédit d'impôt instantané qui est en train d'être mis en place est réservé à l’ensemble des activités des services à la personne, à l’exception de la garde d’enfants : entretien de la maison et travaux ménagers ; petits travaux de jardinage ; travaux de petit bricolage ; soutien scolaire ou cours à domicile ; préparation de repas à domicile ; livraison de repas à domicile ; livraison de courses à domicile ; collecte et livraison à domicile de linge repassé ; assistance informatique à domicile ; soins et promenades d’animaux de compagnie pour les personnes dépendantes ; maintenance, entretien et vigilance temporaires à domicile ; assistance administrative à domicile ; télé-assistance et visio-assistance ; interprète en langue des signes.

Propositions de la Fédésap

La Fédésap propose les orientations suivantes : 

  • Uniformisation des exigences de diplômes sectoriels pour tous les modes d’exercice, à niveau de métier équivalent, en vue d’harmoniser les pratiques et les voies d’accès à la filière ; 
  • Mise en œuvre d’un passeport formation pour les professionnels de la petite enfance, validant au minimum un socle de formation obligatoire et permettant de faciliter l’évolution de carrière par l’obtention de modules spécifiques dans la filière de la petite enfance ; 
  • Création de passerelles pour les salariés dans le cadre de leur évolution professionnelle : du domicile vers des métiers d’ASMAT ou au sein de crèches et inversement ; 
  • Valorisation et l’attractivité de ces métiers en vue d’une meilleure reconnaissance sociale.

Retrouvez ici des propositions de formation pour le secteur de la petite enfance.