Un secteur en péril à la veille des fêtes
Pour Sylvie Maréchal, présidente de l’UROSAP972, ce « yo-yo » administratif met en péril la survie même des structures. Sans ces versements de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), de nombreuses associations et entreprises se sont retrouvées dans l'incapacité de verser les salaires de leurs employés en pleine période de fêtes.
Au-delà de l'aspect social pour les salariés, c'est la continuité de l'accompagnement des personnes âgées et handicapées qui est menacée. L’organisation réclame désormais une transparence totale sur les causes de ces retards et la mise en place de mécanismes de paiement sécurisés pour éviter que cette crise ne se répète.
Vers une réponse structurelle au niveau national ?
Si la situation est particulièrement tendue en Martinique, elle reflète une crise plus profonde qui frappe l'ensemble des départements français. Selon François Sauvadet, président des Départements de France, 54 départements seront en « situation critique » d'ici la fin de l'année 2025. En cause : une explosion des besoins liée au vieillissement de la population que les budgets locaux ne parviennent plus à suivre. En 2024, l'État ne couvrait que 43,5 % de l'
APA et à peine 30 % de la PCH.
Une lueur d'espoir est toutefois apparue le 8 novembre dernier à l'Assemblée nationale. Dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, les députés ont adopté un amendement porté par Agnès Firmin Le Bodo. Ce texte vise à ce que l’État assume désormais la moitié (50 %) des dépenses de l’APA et de la PCH, à parité avec les départements.
La CSG au secours de l'autonomie
Si cette « première étape » saluée par les élus locaux se concrétise, elle pourrait offrir l'oxygène financier nécessaire aux collectivités pour honorer leurs engagements. Reste à savoir si ce rééquilibrage suffira à garantir, sur le terrain, que les professionnels de l'aide à domicile ne soient plus les variables d'ajustement de budgets publics sous haute tension.