Face à l’inflation et aux difficultés économiques 

A la question : “Depuis votre départ à la retraite, diriez-vous que votre pouvoir d’achat a diminué, augmenté ou est resté stable ?”, 75 % des retraités répondent avoir vu leur pouvoir d’achat chuter depuis la fin de leur carrière professionnelle.  C’est plus qu’en 2021 où ils n’étaient que 69% (+ 6 points qu’il y a 2 ans) et ils ne sont pas plus optimistes quant à l'avenir. Plus de 7 retraités sur 10 redoutent une baisse de leur pouvoir d’achat dans les années à venir (+ 12 points par rapport à 2021). La ligne d’horizon s’est nettement assombrie depuis 24 mois. De l’inflation aux crises politiques (à commencer par la guerre en Ukraine), le climat général est perçu comme instable par les seniors, révèle l’enquête.

Pourtant, le revenu moyen par foyer de retraités a augmenté au cours de ces dernières années. Il s'élève à 2 402€ par mois contre 2 199 € en 2021. Bien que leurs revenus soient en hausse de 9% en moyenne, les sondés considèrent qu’il leur manque environ 500€ de plus par mois pour vivre confortablement leur retraite.

Des dépenses en nette progression 

Les revenus des retraités ont certes augmenté mais les dépenses aussi. Elles ont progressé de 16%. En moyenne, un foyer de retraité dépense 1 782€ par mois (contre 1 524€ en 2021). Pour une personne retraitée vivant seule, les dépenses s’élèvent à 1 344€ et pour un couple à 2091€.

L’augmentation se porte surtout sur les dépenses contraintes. Parmi les plus courantes : l’alimentation, l’assurance habitation et l’énergie. Cette évolution est en partie imputable à l’inflation sur les prix des produits alimentaires estimée à +16.8% en mars 2023 par rapport à mars 2022, sans parler de la hausse des prix de l’énergie qui se poursuit cette année.

Face à cette situation, les seniors s’en trouvent lésés. Ils voient leurs dépenses contraintes augmenter, sans pour autant se faire plus plaisir qu’avant. 
Besoin d'aide à domicile ?

Une épargne en diminution constante

L’étude révèle que la part de l’épargne des retraités français est en recul de 13%. Bien que plus de la moitié des retraités épargnent, le montant moyen de l’épargne diminue. En 2023, il s'élève à 2 573€ par an, soit une baisse de plus de 500€ par rapport à 2021.

Cette diminution de l’épargne peut être mise en relation avec la hausse des dépenses contraintes (alimentation, énergie, santé), qui oblige à changer les habitudes d’épargne. À noter qu’un tiers des retraités ne percevant pas de revenus d’épargne regrettent de ne pas avoir pu le faire au cours de leur vie active.

Pour Benjamin Zimmer, directeur délégué associé de la Silver Alliance : “Cette étude révèle que si le revenu des retraités a augmenté depuis deux ans, celui-ci ne compense pas les dépenses, ce qui crée inévitablement un impact sur leur épargne, leur pouvoir d’achat et leurs pratiques. Le pessimisme des retraités français quant à leur pouvoir d’achat s’accentue. Ces signes confirment un sentiment partagé par l’ensemble des Français aujourd’hui et présagent des difficultés à venir pour l’économie française sur le long terme. Car qui n’épargne plus, ne se projette plus.”

Un soutien familial et financier indéfectible

Depuis la nuit des temps ou presque, les retraités qui le peuvent, ont coutume d’aider financièrement leurs enfants et petits-enfants. L’étude montre que 16% des retraités qui ont des enfants participent à leurs dépenses courantes (loyer, factures, carburant, alimentation) ou à celles de leurs petits-enfants, à hauteur de 211€ par mois en moyenne.

Ils sont également 80 % à avoir l’intention de leur transmettre du patrimoine (61 %) ou des liquidités (50 %). Seulement avec l’inflation, les crises financières et politiques qui se succèdent, les seniors pourront-ils continuer à être une béquille financière pour leurs descendants ?

A ce propos, Xavier Terryn, Partner chez CSA questionne : “Avec le retour de l'inflation et la baisse du pouvoir d’achat des Français, la question de la solidarité intergénérationnelle et de la transmission de patrimoine se pose de manière plus forte. Les retraités semblent y être prêts, seront-ils encouragés par les pouvoirs publics à le faire ?”.