Selon le rapport de la CAF, cette chute d’activité des assistantes maternelles en 2020 est « historique ». Au total,  8,4 % d’heures de travail en moins ont été comptabilisées. Trois régions sont particulièrement touchées, qui expliquent à elles seules 40 % de la baisse de ce volume horaire entre 2019 et 2020 : la région Île-de-France (15 %), la région Rhône-Alpes (14 %) et la région Pays-de-la-Loire (11 %).

Les salariées à domicile ont été encore plus touchées. Pour l’année 2020, elles ont déclaré 16,5 % d’heures en moins par rapport à 2019.

Cette baisse d’activité se constate aussi en observant le nombre de foyers allocataires bénéficiaires du complément de mode de garde (Cmg). Comme on pouvait s’y attendre, il a été en forte chute quel que soit le mode de garde pendant le premier confinement (qui a eu lieu du 17 mars au 11 mai 2020). En effet, bon nombre de jeunes enfants sont restés à la maison avec leurs parents. Pour tous, la baisse a été particulièrement forte en avril 2020 (-29,2 % par rapport à avril 2019).

Les bénéficiaires d’aides faisant appel à des assistantes maternelles ont été 21,8 % en moins.

Ceux pour les salariées à domicile ont été 49,7 % en moins.

Mais ce sont les structures éligibles au Cmg (complément de mode de garde) qui ont été le plus impactées, comme les micro-crèches privées (- 81,1 %). En effet, dès mars 2020, leur baisse d’activité avait été supérieure à 50 % en heures réalisées par rapport à mars 2019. Le mois suivant, en avril, elles ont pratiquement toutes fermé sauf pour l’accueil des enfants des personnels prioritaires.

Une activité de garde d’enfant qui n’a jamais retrouvé les chiffres d’avant la crise

Depuis, malgré une reprise à partir de juin 2020, le nombre de foyers allocataires bénéficiaires du complément de mode de garde (Cmg) n’a jamais retrouvé son niveau d’avant la crise.

Il s'en est approché le plus pour les personnes employant des salariées à domicile ou faisant appel aux structures d’accueil (qui ont retrouvé un niveau proche de 2019, avant de décroître suite au second confinement de novembre 2020).

À la rentrée 2020, près des trois quart (73 %) des Eaje ou établissement d’accueil du jeune enfant, connaissaient toujours une baisse de fréquentation (pour 6,9 % d’heures réalisées en moins) - un chiffre qui a diminué par la suite (62 % en décembre). « Le maintien de l’activité partielle dans certaines entreprises, le développement du télétravail et le deuxième confinement en novembre 2020 expliquent très probablement ces constats », souligne le rapport annuel de l'observatoire de la petite enfance 2021.

Moins de naissances en décembre 2020 et janvier 2021

Un autre facteur, qui aura un impact sur les chiffres à venir en matière de besoin de modes de garde d’enfants sera celui du nombre de naissances (en baisse continue en France depuis 6 ans déjà). Le phénomène a été accentué en décembre 2020, et en janvier 2021, soit neuf mois après les débuts du premier confinement, en mars et en avril 2020. Ce contexte de crise sanitaire, ainsi que la forte incertitude concernant à la fois sa durée, et ses effets sur les revenus ou la santé a vraisemblablement conduit certains couples à reporter leurs projets d’enfants.

 

Quelle répartition des modes de garde des jeunes enfants en 2019

Le taux de couverture total est de 59,8 %, si l’on rapporte ce nombre de places aux nombres d’enfants de moins de 3 ans. On peut noter que le nombre de places en micro-crèches continue d’augmenter (légère hausse de 0,8 point par rapport à 2018).

  • En 2019, plus d’un tiers des places (33 %) des places sont proposées par les assistantes maternelles. Le chiffre était en légère baisse par rapport à 2018 (33,2 %) ;
  • En seconde position, viennent les places en crèche (20,9 %), qui comprennent aussi les micro-crèches, familiales et parentales ;
  • En troisième position, vient l’école pré-élémentaire, loin derrière (3,7 %) ce qui correspond à l’accueil d’environ un enfant de moins de 3 ans sur 25 ;
  • En quatrième position, viennent les salariés à domicile (2,1 %).

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Ralentissement de la baisse des bénéficiaires de la prestation partagée d’éducation de l’enfant

On note aussi que le nombre de familles bénéficiaires de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PrePare) a diminué moins vite.

Ainsi, en juin 2020, 254 800 familles en ont bénéficié, soit 6,7 % de moins qu’en 2019. Cette baisse est la plus faible depuis la mise en place de cette prestation en 2015.

Des aides prolongées pour les structures d’accueil du jeune enfant

Compte-tenu de la situation sanitaire, en cette période de 5 ème vague d’épidémie de Covid 19, la Cnaf a annoncé la semaine dernière que les aides exceptionnelles en cas de fermeture et de places non pourvues en Eaje et en Mam étaient prolongées jusqu’au 31 juillet 2022.