Mise à jour du jeudi 11 février. Ce fut finalement une fausse alerte : contrairement à ce que l’on avait pu craindre la semaine dernière, l’utilisation du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile ne va pas changer.

Les prestations réalisés pour partie en dehors du domicile et qui ont lieu dans le cadre d'une offre globale de services à domicile continuent d’ouvrir le droit au bénéfice du crédit d’impôt, a confirmé ce jeudi 11 février le ministre des Comptes publics. Pour précision, il s’agit des dépenses engagées au titre des services à la personne mentionnés à l’article D. 7131-1 du code du travail. Voir aussi le communiqué de presse.
Article initial :
Le Conseil d’Etat a décidé en fin d’année dernière que seules les prestations réalisées au sein du domicile pourraient bénéficier du crédit d’impôt de 50 %. Exit donc, celles réalisées en extérieur ? Un vrai casse-tête pour les déclarations, et une perte d’argent pour les bénéficiaires d’une aide à domicile. Mais une réécriture du paragraphe reste possible.
Auparavant, une prestation réalisée en extérieur, quand elle entrait dans « une offre globale de services effectuée à son domicile », comme le définissait l’administration fiscale, bénéficiait du crédit d’impôt de 50 % dans la limite de 12 000 euros de dépenses annuelles.
Mais, dans une décision du Conseil d’Etat rendue le 30 novembre dernier, la donne change. A partir de la prochaine déclaration de revenus, au printemps, plus aucune prestation en extérieur ne serait déductible.
En somme, il faudrait faire une déclaration à part quand l’aide se prolonge hors des murs. Par exemple, lorsqu’il s’agit pour une nounou à domicile d’aller chercher les enfants à l’école, emmener une personne âgée faire ses courses.
Les associations, entreprises, organismes ou salariés devraient donc émettre deux factures distinctes pour chaque typologie de service.
Une réécriture possible du paragraphe
La Fédésap (fédération française des services à la personne et de proximité), qui s’oppose à cette décision, planche pour trouver une solution, avec les équipes du ministre délégué aux Comptes publics. Elle souhaite que le crédit d’impôt puisse continuer dans sa forme actuelle, et être sûre que toutes les dépenses engagées en 2020 sont bien éligibles.
Le paragraphe qui sème la discorde pourrait être réécrit. Le projet de loi de finances rectificative (PLFR), et la loi de finances, en novembre, pourraient être l’occasion de revoir le texte, le gouvernement désirant plutôt faire perdurer le crédit d’impôt.
De plus, pour que cette nouvelle déclaration puisse se faire, il faudrait modifier le formulaire de la déclaration de revenus, et la case 7DQ, en créant par exemple une case supplémentaire.
Il faudrait aussi que les organismes sociaux (Pajeemploi, l'organisme du réseau URSSAF qui a en charge le recouvrement des cotisations sociales pour les particuliers employeurs, et Cesu), retraitent les sommes déclarées en 2020.
Des tâches lourdes, qui ne semblent pas vraiment réalisables en quelques mois. D'autant plus que, selon Julien Jourdan, le directeur général de la Fédésap, cité dans Le Parisien, le gouvernement serait plutôt enclin à faire perdurer le crédit d'impôt.
Si l’administration choisit de ne rien changer, de ne pas toucher au formulaire de la déclaration de revenus, il est donc fort probable que rien ne se passe !
Les personnes âgées les plus demandeuses d'aide à domicile
Selon les données de la loi de finances pour 2021, plus de 4 millions de ménages français bénéficient du crédit d'impôt pour l'emploi à domicile.
Le coût global du crédit d'impôt pour l'emploi à domicile prévu en 2021 par le gouvernement s’élève à 3,8 milliards d’euros.
De nombreuses prestations sont éligibles au crédit d’impôt : garde d'enfant à domicile, petit bricolage dites « hommes toutes mains » (plafond de 500 euros par an, pour des interventions ne dépassant pas deux heures), aide informatique et Internet à domicile (3 000 euros par an), petits travaux de jardinage (5 000 euros par an), ménage, soutien scolaire, préparation de repas à domicile, etc.
Selon un article d'Aladom.fr paru la semaine dernière sur les chiffres de l’aide à la personne, les personnes âgées sont les plus demandeuses : le taux d'utilisation d'aide à domicile est de : 16,9% pour les 70-79 ans, et de 33,7% pour les plus de 80 ans.
Des milliers d'annonces d'offres d'emploi d'aide aux seniors sont disponible sur le site d'Aladom.fr, le référent de l'emploi du service à la personne dans toute la France.