Des inspections accablantes selon les autorités
Depuis plusieurs mois, des signalements émanant de familles de résidents et du maire de la commune ont alerté les autorités sanitaires. Une inspection inopinée, menée le 27 août 2025, a mis en lumière des défaillances majeures : locaux indignes et dangereux, soins non ou mal effectués, abandon de résidents exposés à des risques de fugue ou de décès, gestion des ressources humaines jugée insatisfaisante.
Dans leur communiqué, l’ARS PACA et le Conseil départemental soulignent que ces dysfonctionnements compromettaient directement la santé, la sécurité et le bien-être physique et moral des résidents.
Un administrateur provisoire a été nommé pour organiser le transfert des pensionnaires vers d’autres Ehpad et accompagner le reclassement du personnel. Les autorités affirment vouloir assurer des conditions de relogement dignes, de proximité et à tarifs comparables.
L’association gestionnaire dénonce une décision « injustifiée »
De son côté, l’association Entraide, qui gère treize
Ehpad dans les Bouches-du-Rhône, rejette les accusations de maltraitance institutionnelle. Son président, Hervé Cilia, reconnaît des difficultés liées au manque de personnel et à une situation financière fragile, mais affirme que des travaux de rénovation étaient prévus et que le renforcement des équipes était en cours.
« Il n’y a pas de maltraitance. Les chambres seront rénovées, le personnel présent. Pour moi, ce courrier de l’ARS est nul et non avenu », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement de soutien organisé devant l’établissement le 15 septembre.
L’avocat de l’association, Jean-Claude Bensa, pointe par ailleurs des irrégularités de procédure, estimant que la notification envoyée par mail ne respecte pas les règles. Entraide, placée en procédure de sauvegarde avec administrateurs judiciaires, envisage désormais un recours en référé pour contester la fermeture.
Quelles solutions après la fermeture d’un Ehpad ?
La fermeture d’un Ehpad entraîne une réorganisation complexe, touchant directement les résidents, leurs familles et le personnel. La première étape consiste à garantir un transfert sécurisé et personnalisé des pensionnaires vers d’autres établissements, idéalement proches de leur lieu de vie initial pour limiter la rupture sociale et préserver les liens familiaux.
Lorsque les places en Ehpad sont limitées, d’autres solutions peuvent être envisagées : recours temporaire à des unités de soins de longue durée à l’hôpital, développement de l’accueil familial, ou encore renforcement de l’aide à domicile avec des dispositifs de services à la personne adaptés. Obtenez gratuitement un
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Pour les salariés, des dispositifs de reclassement interne au sein du groupe gestionnaire ou vers d’autres structures du département doivent être activés. Retrouvez les
offres d'emploi d'aide aux personnes âgées à Pélissanne. Enfin, certains acteurs plaident pour transformer ces situations de crise en opportunité pour accélérer la modernisation du parc d’établissements et développer des alternatives à l’Ehpad classique, comme l’habitat inclusif ou les résidences autonomie.
Une affaire qui illustre la fragilité du secteur
La fermeture du Clos Saint-Martin intervient dans un contexte de surveillance renforcée des Ehpad depuis le scandale
Orpea en 2022. Plusieurs établissements ont déjà fait l’objet de fermetures administratives d’urgence ces dernières années, dans le cadre d’un plan national visant à mieux protéger les personnes âgées vulnérables.
À Pélissanne, l’affaire divise : d’un côté, les autorités sanitaires qui invoquent la sécurité des résidents, de l’autre, une association gestionnaire et un comité de soutien mobilisés pour défendre l’établissement. Entre urgence de protection et contestation judiciaire, le sort du Clos Saint-Martin reste suspendu aux décisions à venir des tribunaux.