Des mesures pour réduire le déficit public

Jeudi 10 octobre 2025, Bercy a présenté le projet de loi de finances pour 2025 et le PLFSS qui proposent au Parlement des mesures pour maîtriser les dépenses et réduire le déficit public. La gestion des finances publiques ne pouvant s’inscrire que dans le temps long, les mesures s'étaleront sur plusieurs années. L'objectif est de contenir le déficit public à 5 % en 2025 afin de le ramener sous le seuil de 3% à l’horizon 2029. 

Le projet de loi propose : 
  • Une baisse de la dépense publique de 40 milliards d’euros (les deux-tiers de l’effort de redressement pour 2025) en cherchant à faire mieux avec moins d’effectifs en proposant des baisses ciblées qui préserveront la qualité de service public attendue par les Français.
  • 20 milliards d’euros (un tiers de l’effort de redressement pour 2025) de contributions fiscales exceptionnelles, temporaires, et ciblées sur les entreprises et les ménages qui peuvent participer à cet effort de solidarité. 

Mise à contribution des entreprises

Le gouvernement envisage, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, de lutter contre le « Smic à vie » en se basant sur le rapport des économistes Antoine Bozio et Etienne Wassmer. Le gouvernement propose en ce sens une refonte progressive du dispositif d’allègements généraux, afin de favoriser le dynamisme des bas salaires.

Le PLFSS 2025 prévoit de réformer le système actuel en deux étapes : 

  • Une première étape dès janvier 2025 avec la baisse de deux points de pourcentage des exonérations au niveau du Smic, soit une augmentation du coût du travail (le coût d’un salarié pour un employeur) au niveau du salaire minimum interprofessionnel de croissance. Au même moment, le point de sortie du «bandeau maladie» sera abaissé de 2,5 à 2,2 Smic et celui du «bandeau famille» de 3,5 à 3,2 Smic, ce qui veut dire que les charges patronales sur les salaires supérieurs à 2,2 Smic puis à 3,2 Smic seront plus importantes qu’aujourd’hui.
  • Une seconde étape en janvier 2026 avec une nouvelle baisse de deux points des exonérations accordées au niveau du Smic et la mise en place d'un dispositif «unique» qui fusionnera tous ceux existants aujourd’hui au-delà du Smic, pour réduire les cotisations patronales pour des rémunérations allant jusqu’à 3 Smic. Les exonérations seront intensifiées entre 1,3 et 1,8 Smic, pour inciter les employeurs à augmenter leurs salariés à ce niveau-là.

Cette réforme devrait permettre de dégager, dès 2025, 4 milliards d’euros d’économies nettes.

Avec la hausse du SMIC de 2% prévue en janvier, si les charges augmentent de 2 % sur les salaires au SMIC, il faut prévoir une augmentation de 4% du coût du travail en janvier. Cette hausse se répercutera forcément sur les tarifs des entreprises de services à la personne et pourrait avoir un impact sur la demande (arrêt de prestation, baisse du nombre d'heures, recours au travail non déclaré...). 

Besoin d'aide à domicile ?

Baisse des aides à l'apprentissage

Le gouvernement de Michel Barnier prévoit une baisse de 1,2 milliard d'euros en 2025 sur les aides à l'apprentissage.

Le ministère a annoncé " un effort sur les primes (à l'embauche) de 1,2 milliard d'euros " en précisant que la piste d'une aide unique ramenée de 6000 à 4500 euros est " un scénario parmi d'autres ".
D'autre pistes sont la modulation des aides en fonction du niveau de qualification ou en fonction de la taille des entreprise. 

Les entreprises de services à la personne ont souvent recours à l'alternance. 
Lire cet article : Contrat d'apprentissage avec deux employeurs

Réforme de la tarification des EHPAD

Le PLFSS 2025 prévoit d'expérimenter une réforme de la tarification des Ehpad dans 23 départements candidats. Ces Ehpad verront le financement de leurs dépenses d’entretien de l’autonomie assuré par la 5ème branche de la sécurité sociale avec une convergence vers le haut des niveaux de tarification et une égalisation du reste à charge payé par les résidents sur ces prestations. Les moyens financiers et humains ainsi dégagés par les conseils départementaux permettront par ailleurs à ces derniers de renforcer leur soutien à la transformation des Ehpad en des lieux de « bien vivre » insérés sur leurs territoires et de poursuivre le maillage pertinent de l’offre de services d’aide à domicile. 


Soutien à l'autonomie

En accord avec la loi dite « Bien Vieillir » du 8 avril 2024, le PLFSS prévoit que la branche autonomie amplifie son soutien au virage domiciliaire en déployant une nouvelle aide financière de 100 M€ pour permettre aux départements de soutenir la mobilité et le travail des aides à domicile sur leurs territoires. 

Accompagner les personnes en situation de handicap

Le PLFSS 2025 prévoit d'amplifier le déploiement des 50 000 solutions pour mieux accompagner les personnes en situation de handicap partout sur le territoire en prolongement de la dynamique des Jeux paralympiques de Paris 2024 en faveur d’une société plus inclusive. Un plan de création de 50 000 solutions d’ici 2030 pour 1,5 Md€ a ainsi été programmé au niveau de chaque région en 2024, avec une attention particulière à l’émergence de nouvelles solutions d’accompagnement et de soins, plus modulaires et individualisées, au plus près des lieux de vie des enfants et adultes concernés (école, travail, etc.). 

Quelles sont les prochaines étapes du PLF et PLFSS 2025 ?

Une fois que le projet de loi de finances et le projet de loi de financement pour la sécurité sociale auront été adptés en Conseil des ministres, les textes seront discutés, amendés et votés par le Parlement entre octobre 2024 et décembre.

Voici les prochaines étépes :

  • 21 octobre : début de l’examen du projet de loi de finances 2025 par l’Assemblée nationale. Du 21 au 25 octobre, les députés échangeront sur la première partie du PLF, consacrée aux recettes, avant un vote solennel le 29 octobre.
  • 5 novembre 2024 : début de l'examen de la seconde partie du PLF, dédiée aux dépenses.
  • 19 novembre 2024 : l’Assemblée nationale procédera au vote solennel sur l'ensemble du PLF.
  • 28 octobre : examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale 2025 à l’Assemblée nationale
  • 5 novembre vote prévu du PLFSS

Après le passage à l'Assemblée nationale, le PLF et le PLFSS seront transmis au Sénat pour une nouvelle lecture. La navette parlementaire entre les deux chambres s'achèvera autour du 21 décembre 2024, date limite fixée par la Constitution pour l'adoption du budget. En cas de désaccord persistant, l'Assemblée nationale aura le dernier mot.

Ensuite, le Conseil constitutionnel pourra être saisi fin décembre pour examiner la constitutionnalité des textes.

La loi de finances et la loi de financement pour la Sécurité sociale seront promulguées par le Président de la République et publiées au Journal officiel au plus tard le 31 décembre pour une entrée en vigueur à partir de janvier 2025.