Hospitalisation à domicile : la progression se poursuit selon la dernière étude de la DREES sur les capacités d’accueil hospitalières

Déjà en forte progression de plus de 10 % en 2020,l’hospitalisation à domicile (HAD) en France a continué d’augmenter régulièrement ses capacités d’accueil l’année dernière, souligne la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans sa publication sur la capacité d’accueil hospitalière en 2021.

Même si la progression a été moindre que l'année précédente, elle a été néanmoins de 6,8 % en 2021.

La crise sanitaire explique ce chiffre en partie. En effet, les établissements de santé accentuent leur recours à l’HAD en période de tension hospitalière.

Les capacités de prise en charge en hospitalisation à domicile représentent ainsi 7,6 % des capacités de l’hospitalisation complète en court et moyen séjours (hors psychiatrie), contre 2,1 % en 2006.

Cette tendance, que l’on peut qualifier de « virage ambulatoire », est expliquée notamment par la diminution continue des lits, (hospitalisation complète) et par des innovations en matière de technologies médicales et de traitements médicamenteux. Un autre signe est la hausse importante du nombre de places d’hospitalisation partielle (sans nuitée), de +3,4 % en 2021.

Depuis fin 2013, 15 000 places ont été créées en hospitalisation partielle, soit une hausse de 22,1 % en huit ans.

Une hospitalisation à domicile soutenue par les services à la personne

L’hospitalisation à domicile, en marche depuis une vingtaine d’années déjà, ne pourrait se faire sans un accompagnement des patients par une équipe pluridisciplinaire, une fois rentrés chez eux, grâce notamment aux infirmières, aux aides-soignantes, aux auxiliaires de vie, aux aides aux personnes âgées qui interviennent chez les personnes en convalescence après une hospitalisation.

Pour plus de détails sur l'hospitalisation à domicile, voir l'article d'Aladom.fr, référent de la recherche d'emploi dans les services à la personne : Hospitalisation à domicile : une croissance en forte hausse en 2020

Lits d’hospitalisation complète : une diminution constante depuis 2013

Le nombre de lits d'hospitalisation complète, en baisse régulière depuis 2013 (-0,9 % par an en moyenne de 2013 à 2019), a vu cette diminution s’accélérer depuis la crise sanitaire : -1,2 % en 2020, et -1,1 % en 2021.

En effet, pour limiter la contagion durant la crise sanitaire, de nombreuses chambres doubles ont été transformées en chambre simple et du personnel a été réaffecté aux unités Covid, entraînant une moindre capacité d’accueil dans leur service d’origine.

Des capacités en réanimations supérieures à celles de fin 2019

En léger recul en 2021, les capacités d’accueil en réanimation restent supérieures de 10,2 % à leur niveau de fin 2019

La prise en charge des patients atteints de Covid-19 lors des vagues épidémiques de 2020 et 2021 a notablement reposé sur les capacités d’accueil en soins critiques : réanimation, soins intensifs et surveillance continue. Pour prendre en charge les patients atteints du Covid-19 en phase aiguë elles ont beaucoup progressé entre fin 2019 et 2020 (+3,6 %).

Hôpitaux et cliniques : moins de sites géographiques

A la fin 2021, le paysage hospitalier français (France métropolitaine et DROM) comptait 2 984 structures hospitalières réparties ainsi :

1342 hôpitaux publics (qui concentrent 61 % des lits et 53 % des places au 31 décembre 2021).
661 établissements privés à but non-lucratif (20 centres de lutte contre le cancer et 641 autres établissements. Ils regroupent 14 % des lits et 18 % des places).
981 cliniques privées (24 % des lits et 29 % des places).

Sous l’effet des réorganisations et des restructurations, le nombre de sites géographiques répertoriés continue de diminuer lentement (-0.2%). En 2021, 5 établissements ont disparu.

C’est pour les hôpitaux publics que la baisse est plus marquée : ils sont passés de 420 entités géographiques fin 2013 à 342 fin 2021.

Ces résultats sont issus des données administratives de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE), collectées au premier semestre de 2021. Ils sont susceptibles d’être révisés d’ici à la fin de l’année 2022.