Comment enrayer la pénurie de profs dans les écoles, collèges et lycées ?
Plus de 4 000 postes n’ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants. Une fois de plus, l’Éducation nationale va devoir faire appel à des enseignants contractuels.
Depuis plusieurs années, la profession n’attire plus, pour de nombreuses raisons liées aux difficultés du métier, et à leur manque de reconnaissance, aux salaires, et aux contraintes liées aux affectations (au sein de l’Académie dont dépend chaque professeur).
Dans son nouveau rapport paru le 25 juillet, intitulé « Renouer le dialogue », la médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Catherine Becchetti-Bizot, s’est penchée sur la question, et sur celle de l’épanouissement au travail (et donc la motivation des professeurs). Selon elle, ils sont liés à des facteurs multiples : « lieu d’affectation, possibilité de mobilité, reconnaissance et avancement de carrière, et bien-être au travail ».
La mobilité un élément essentiel de la qualité de vie des enseignants
Les modalités d’affectation sont un frein important, qui ne fait qu’accentuer le problème pour les enseignants et les personnels administratifs. C’est notamment pour les nouvelles générations, et les agents publics « qui choisissent le système éducatif pour une deuxième ou une troisième carrière ».
« Pour les personnels, et particulièrement les nouvelles générations d’enseignants, la possibilité d’être affecté ou muté sur un poste, dans un département ou une académie compatible avec la poursuite d’une vie familiale équilibrée s’est avérée un élément essentiel de la qualité de vie au travail », souligne le rapport.
C'est le cas d'autres nouveaux recrutés également.
Dans le rapport 2020 déjà, intitulé : «Améliorer l’attractivité du métier d’enseignant : ne pas décourager les vocations», la médiatrice recommandait de réfléchir à la possibilité, pour des enseignants déjà en CDI depuis plusieurs années, qui ont fait l’effort de passer les concours, (et justifiant d’une expérience reconnue par un inspecteur de la discipline), d’être titularisés dans leur académie après leur année de stage. À condition bien sûr que l’Académie ait des besoins dans leur matière.
Un meilleur traitement des enseignants seniors
Selon la médiatrice, les plus affectés sont les personnels qui ont intégré l’Éducation nationale sur le tard, et qui « sont traités exactement comme des jeunes qui viennent de passer le concours », à un niveau de recrutement identique donc à des jeunes en fin d’études et sans expérience antérieure.
Ni leur ancienneté ni leur situation familiale ne sont intégrées dans le barème, qui applique le principe d’égalité de traitement de façon stricte.
Face à cette "contradiction" entre un discours volontariste visant àdiversifier les profils avec des seniors, et le manque d’adaptation, elle recommande « d’identifier et valoriser des parcours d’enseignants avec des profils seniors et d'apporter une réponse à la problématique de leur recrutement ».
Le rapport souligne aussi l’importance de pouvoir « garder et de fidéliser ces personnels dont le parcours diversifié ne peut qu’enrichir leur nouvelle pratique professionnelle ».
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Voir l’article : Anacours : un flux constant de candidatures de professeurs particuliers grâce à Aladom
Pour aller plus loin :
Voir le rapport 2021 de la médiatrice de l'Education nationale : Renouer le dialogue
Vous souhaitez partager un témoignage sur des problème de mobilité dans l'éducation nationale ? N'hésitez pas à laisser un commentaire.
Bonjour
J'ai un ami prof de physique qui s'est pacsé avec une amie pour pouvoir être transféré dans sa région d'origine. Il était dans un département difficile en région parisienne.
Il avait fait une première demande de rapprochement de conjoint qui n'a pas fonctionné, mais l'année suivante c'était bon. Il a rompu son PACS depuis. Sans ça, sa demande de mutation n'aurait pas été acceptée et il aurait changé de métier.
Voilà comment fonctionne la demande de mutation dans l'Education nationale : on gagne 20 points par année d'ancienneté, plus 50 points par tranche de 4 ans.
Il y a une bonification de 100 points par enfant sans plafond et une surbonification de 100 points pour une académie non limitrophe des résidences professionnelles des conjoints ou une surbonification de 50 points si les départements dans lesquels se situent les résidences professionnelles des conjoints ne sont pas limitrophe.
Pour chaque année de séparation demandée, lorsque l’agent est en activité, la situation de séparation doit être justifiée et doit être au moins égale à six mois de séparation effective par année scolaire considérée.
Les périodes de congé parental ainsi que les disponibilités pour suivre le conjoint comptent pour la moitié de leur durée dans le calcul des années de séparation.
L’année de stage est prise en compte comme année de séparation le cas échéant.
Pour les agents en activité on gagne :
-190 points sont accordés pour la première année de séparation
-325 points sont accordés pour deux ans de séparation
-475 points sont accordés pour trois ans de séparation
-600 points sont accordés pour quatre ans et plus de séparation
Les agents placés en congé parental ou en disponibilité pour suivre le conjoint gagnent :
-95 points sont accordés pour la première année soit 0.5 année de séparation
-190 points sont accordés pour deux ans soit 1 année de séparation
-285 points sont accordés pour trois ans soit 1,5 année de séparation
-325 points sont accordés pour quatre ans et plus soit 2 années de séparation
Avec toutes les demandes, celui qui a le plus de points est prioritaire. Pour changer de région il faut 900 points.
Je vais partager mon expérience. Nous vivions à Paris où j'étais professeure des écoles. Nous avons eu un premier enfant et mon conjoint a été muté à Nantes.
J'ai demandé à changer d'académie et il m'a fallu 6 ans pour retrouver ma famille. Entre temps, nous avons eu un deuxième enfant, j'ai pris un congé maternité.
J'avais demandé à passer à 3/5ème pour ne venir sur Paris que 3 jours par semaine.
Mais à chaque fois que je partais, c'était un déchirement. Pour mon mari c'était compliqué aussi car il devait gérer seul nos deux enfants en mon absence.
Je prenais un train très tôt à 5h du matin.
Pendant ce temps je voyais qu'ils manquait des instituteurs dans l'Ouest.
On m'a vite fait comprendre que si je me syndiquait ça pouvait aider mon dossier.
Bref, la gestion des ressources humaine est catastrophique. J'ai plusieurs fois hésité à tout plaquer et à changer de métier. Que d'années perdues.