C'est un chiffre qui va sûrement inquiéter de nombreux parents ou futurs parents de bébés à la recherche du meilleur mode de garde pour leur enfant, et de plus pratique pour eux. Près de la moitié des crèches collectives (48,6 % des Eaje ou Etablissements d’accueil du jeune enfant) déclarent manquer de personnel auprès des enfants.

Selon les réponses des crèches interrogées par cette enquête de la Cnaf qui vient de paraître, 8 908 postes sont vacants, ce qui représente environ 8,5 % des effectifs totaux auprès des enfants. La difficulté de recrutement est bien réelle. 

Encore plus de postes à temps plein manquants en micro-crèche

Le nombre d’ETP (soit un poste à temps plein) manquant par rapport aux enfants accueillis est de 21,62 pour 1 000 places agréées.

Le chiffre est encore un peu plus élevé au niveau des micro-crèches, ces structures pouvant accueillir jusqu’à 12 enfants, en fort développement depuis quelques années : 23,71 ETP manquants pour 1 000 places. Mais, rapporté à sa capacité d’accueil, ce secteur ferme 3 fois moins de places que la moyenne de tous les Eaje,ce qui peut soulever certaines interrogations. 

Auxiliaires de puériculture dans les crèches : la moitié des besoins non couverts

Dans les crèches, ce sont les auxiliaires de puériculture qui viennent le plus à manquer : près de la moitié des besoins (45 %) ne sont pas couverts !

Ceci représente 3 972 postes. Aladom.fr propose en ligne des milliers d'offres  d'auxiliaires de puériculture dans toute la France.

La situation est également préoccupante pour les éducateurs de jeunes enfants (Eje), mais dans une moindre mesure : 17 % des besoins ne sont pas couverts, soit 1550 postes.

Les crèches sont également en manque d’infirmières-puéricultrices, mais en plus faible nombre : 334 postes sont à pourvoir.

Au total, tous postes confondus, la part de postes vacants se situe entre 6,5 et 8,6 %.

Ces manques de personnel ont des répercussions sur les conditions de travail du personnel, la qualité des services, et sur les capacités d’accueil.

Certaines crèches sont ainsi contraintes de réduire leur offre. La part de places fermées est de 2,3 %. dans le cadre de cette enquête. Elle est moins élevée que la proportion de postes vacants, ce qui fait qu’ « un certain nombre d’Eaje fonctionnent avec des effectifs en tension », souligne l’étude.

 

Places fermées en crèche faute de personnel : la région Île-de-France en forte tension

 

En tête de ces fermetures de place, on trouve la région Île-de-France, qui concentre à elle seule 75 % des places fermées. Paris (9 % des places en France) représente 39 % des fermetures de la région.

Les trois départements de la première couronne constituent 34 % des fermetures (ils proposent 12 % des places de crèches). Ces départements de 1ère couronne parisienne, de Paris, ainsi que le Rhône et la Guyane sont les plus exposés au phénomène de pénurie de personnels auprès d’enfants (30 à 60 % plus que sur le reste du territoire national).

 La région Île-de-France représente ainsi à elle seule 41 % des postes vacants en France, ce qui représente 3 639 postes.

Les trois départements de la première couronne parisienne (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis et Hauts-de-Seine), ont 36 postes vacants pour 1 000 places.

 

D’une façon générale, c’est dans les métropoles qu’il y a de plus de postes vacants.

Les Eaje situés en-dehors des métropoles rencontrent 25% de difficultés de personnels en moins avec un manque de 16 ETP pour 1000 places.

Les fermetures de place sont plus nombreuses dans les plus grandes crèches. 

Les Eaje de plus de 40 places ont plus de 2 places fermées par structure en moyenne.

Une enquête accablante de l'Obs sur les crèches privées

L'étude met en avant les risques de tension sur l’offre, et de dégradation des conditions de travail des personnels.

Une situation dévoilée dans une enquête récente de l'Obs (édition du 30 juin au 6 juillet 2022), qui révèle un réel malaise dans le secteur, avec en toile de fond, dans certains établissements, une logique de rentabilité, parfois du surbooking, et des missions qui « s’apparentent à du travail à la chaîne : nourrir, changer, coucher. Puis rebelote. »

Il dénonce aussi un encadrement réglementaire non respecté, et des économies en tout genre.

 Depuis 10 ans, 80 % des places en crèche ont été créées dans le privé, largement financé par les subventions publiques.

 Comment trouver une assistante maternelle ou une nounou près de chez soi

En France, le recours aux crèches vient en seconde position. Pour garder leur bébé ou leur jeune enfant, la majorité des parents font appel à une assistante maternelle agréée. Ces assmat sont plus de 300 000 professionnelles de la petite enfance qui accueillent chez elles, ou dans des structures adaptées des enfants de 0 à 3 ans, en particulier en zone rurale.

Vous êtes à la recherche d’une assistante maternelle près de chez vous ? Aladom.fr, le site référent de la recherche d’emploi dans les services à la personne, propose des milliers d’annonces d’assistante maternelle dans toute la France.

Il est aussi possible de faire appel à une nounou à domicile seul ou en garde partagée. Les tarifs peuvent être plus élevés que pour une crèche ou une assistante maternelle mais il est possible de bénéficier d'aides qui réduisent le coût mensuel d'une nounou.

Si vous souhaitez faire appel à une structure pour garder votre enfant à votre domicile, vous pouvez faire une demande de devis de garde d'enfants gratuitement, sans engagement.  

 

Pour aller plus loin :

Voir la restitution des résultats de l'enquête nationale "Pénurie de professionnels en établissement d'accueil du jeune enfant"

L’enquête, demandée par le comité de filière "Petite enfance", porte sur 15 986 crèches collectives (hors crèches familiales) offrant 411 959 places d’accueil. Avec un taux de réponses exploitables de 51,1%, les résultats permettent de donner une photographie représentative au niveau national, régional et départemental des difficultés de recrutement rencontrées par les gestionnaires d’Eaje et de leurs effets sur l’offre d’accueil.