Lors d'une "conférence salariale" avec des employeurs publics et des organisations syndicales, hier, le nouveau ministre de la Transformation et de la fonction publique, Stanislas Guerini, a annoncé le relèvement du point d’indice des fonctionnaires. Il sera de 3,5 %.

Ceci dans un contexte d’inflation, où le pouvoir d’achat des 5,6 millions d’agents publics (comme du reste de la population), diminue toujours un peu plus.

Pour rappel, le point d’indice était fixé à 4,68 euros depuis février 2017.

C’est la plus forte augmentation depuis 1985.

La mesure sera applicable dès le 1er juillet, cependant les agents devront attendre la fin du mois d'août pour la percevoir, et ce qu’ils auraient dû percevoir pour juillet sera versé de façon rétroactive. Tous les agents publics sont concernés : les titulaires, les contractuels, comme les ouvriers. 

 

Relèvement du point d’indice des fonctionnaires : quelques exemples pour les personnels soignants

 

A titre d'exemple, pour un aide-soignant (avec 10 ans d’ancienneté) le gain mensuel sera de 61,2 euros, et le gain net annuel de 734 euros.

Pour un infirmier-anesthésiste (avec 8 ans d’ancienneté) le gain mensuel sera de 91,1 euros, et le gain annuel de 1093 euros.

À titre de comparaison pour une puéricultrice de PMI (avec 13 ans d’ancienneté), le gain mensuel sera de 81,9 euros et le gain annuel de 983 euros.

Cela représentera un gain net d'au moins 45 euros par mois pour les agents les plus faiblement rémunérés, souligne l'Unsa-Fonction publiquedans son communiqué.

Le 20 septembre 2021, le gouvernement avait annoncé une augmentation de 37 euros par mois pour les catégories C de la fonction publique, les moins bien payées.

Voir l’article d’Aladom : SMIC : une augmentation insuffisante au 1er octobre 2021 ? 

 

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Augmentation des fonctionnaires : un coût de 7,47 milliards d’euros

 

Le montant de cette opération s’élève à 7,47 milliards d'euros.

Additionnée aux augmentations individuelles moyennes de 1,5 % par an, cette hausse du point d'indice doit permettre une « progression moyenne de 5 % de la rémunération des agents de la fonction publique », a déclaré Stanislas Guérini.

Ce dégel du point d'indice est le premier depuis qu'Emmanuel Macron a été élu en mai 2017.

L’Unsa-Fonction publique estime que ce n’est qu’un premier pas, et demande déjà qu’une nouvelle revalorisation ait lieu dans un avenir proche, en fonction de l’inflation. Les syndicats majoritaires demandaient une augmentation du point d’indice beaucoup plus élevée (de 10 %), et rétroactive à partir de janvier 2022, ainsi que son indexation sur l’inflation.

 

 

 

Quatre mesures supplémentaires en plus du dégel du point d'indice des fonctionnaires

 

 

 Quatre autres mesures d'urgence ont été annoncées. 

  • La reconduction de la GIPA (garantie individuelle de pouvoir d’achat) pour 2022

Ce mécanisme de compensation de la perte de pouvoir d’achat de la rémunération indiciaire des agents publics (utilisable depuis 2008), est une indemnité versée pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’indice des prix à la consommation, en cumul sur une période de 4 ans.

  • La revalorisation du début de carrière de la catégorie B

  • L'extension du forfait mobilités durables (FMD)

Celui-ci favorise le recours aux modes de transport alternatifs « doux » (vélo et covoiturage) pour les déplacements domicile-travail, tout en réduisant leur empreinte carbone. Dès la rentrée 2022,  le cumul sera possible avec le remboursement des abonnements de transports. Par ailleurs, un plus grand nombre d'agents pourront bénéficier du FMD, (seront inclus ceux dont le nombre de déplacements annuels en vélo ou covoiturage est inférieur à 100 jours).

  • La revalorisation et l'extension de la participation aux frais de restauration

Deux mesures seront applicables dès la rentrée 2022 :

 - L'augmentation de la PIM (prestation interministérielle) versée aux agents de l’Etat de près de 7%.

- La revalorisation de l’indice plafond : IM de 534 au lieu de 480 actuellement.

Pour aller plus loin :

Voir le dossier du presse du ministère : Conférence salariale 2022