La plupart des Français, lorsqu’on les interroge, déclarent qu’ils veulent vieillir chez eux. Mais, on le sait, ce « virage domiciliaire » ne pourra être réussi sans le déploiement d’importants moyens, à la fois matériels et humains. Rester chez soi, quand on a plus de 85 ans, nécessite souvent d’être suivi pour des soins particuliers, et d’être accompagné dans son quotidien : cela passe par une femme de ménage, ou une aide à domicile pour aider au lever, au coucher, aux courses, aux formalités administratives…

Un autre enjeu important, sur lequel s’est penchée la Fédésap, 1ère fédération nationale d’entreprises de Services à la Personne concerne l’alimentation. Bien se nourrir est non seulement essentiel pour la santé, et permet de lutter contre la dénutrition, mais cela fait aussi partie des bons moments de la journée. Or, on a parfois tendance à négliger son alimentation. Se faire des repas complets et équilibrés, et manger en quantité suffisante, régulièrement, afin de couvrir ses besoins nutritionnels, n’est pas si simple lorsque l’on est une personne âgée à domicile. Et ceci, encore plus quand on est seul comme c’est le cas pour une personne âgée sur quatre. 

Le portage à domicile apparaît comme une solution à développer. Pour certaines personnes n'ayant plus le goût de manger, la présence d'une aide à domicile au moment du repas, ou d'une autre personne  pourra les stimuler. 

 

 

Portage à domicile : un moyen pour prévenir la dénutrition des personnes âgées

 

L’étude de EY « Panorama et perspectives des services de portage de repas dans le champ de l’aide à domicile » commandée par la Fédésap met en avant les avantages du portage de repas à domicile pourlutter contre la dénutrition des personnes âgées, « une maladie silencieuse et très insuffisamment dépistée par les professionnels de santé ». Elle reste insuffisamment prise en charge, souligne l’étude, et pourtant, ses effets sont graves, allant de complications médicales possibles, à l’augmentation des infections nosocomiales, en passant par l’allongement des délais de cicatrisation, la dépression, la progression du niveau de dépendance et parfois une altération des capacités cognitives, dans les cas les plus sévères.

Sur les 2 millions de Français souffrant de dénutrition, 400 000 sont des personnes âgées vivant à leur domicile, et 270 000  sont hébérgées en Ehpad.

Voir l'article d'Aladom : "Semaine contre la dénutrition : quelles solutions pour les personnes âgées à domicile ?"

Dénutrition des personnes âgées : un risque accru de chutes à domicile

La dénutrition augmente aussi le risque de chutes à domicile, un véritable fléau qui touche plus de 30 % des personnes de plus de 70 ans. Si bien que le ministère des solidarités et de la santé a lancé en février dernierun plan anti-chutes des personnes âgées, dans la foulée du rapport interministériel de Luc Broussy « Nous vieillirons ensemble ». Ce dernier avait eu alors des mots très durs concernant les chutes à domicile : « Il ne peut y avoir qu’un sentiment de honte collective à laisser sans réagir une telle hécatombe perdurer» écrivait-il en introduction à ses 80 propositions pour adapter le logement au vieillissement.

Chaque année, on dénombre 136 418 séjours hospitaliers de personnes âgées pour chutes (chiffre 2020).Selon la Cour des comptes, ce fléau se chiffre à 2 milliards d’euros par an.

 Eviter la dénutrition, les chutes et les hospitalisations permettrait de réduire les dépenses de la sécurité sociale, souligne le communiqué de presse du rapport : "Le portage de repas à domicile, un important gisement d'économies pour la sécurité sociale".

 

 

Portage à domicile : du lien social et une surveillance des personnes âgées

Besoin d'aide à domicile ?

 

Le porteur de repas, avec son passage quotidien, ou plusieurs fois par semaine est aussi un lien avec l’extérieur pour les personnes âgées parfois très isolées.

Son passage est rassurant pour la personne âgée et ses proches, qui savent que ce dernier pourra signaler une absence éventuelle.

Le livreur, s’il est formé, peut aussi repérer les signes de dénutrition et d’autres signes inquiétants de polyhandicap, troubles du spectre autistique, ou de maladies d’Alzheimer et apparentées, par exemple. 

Aladom.fr, la plateforme de mise en relation dans le secteur de l'aide à la personne permet de trouver des services de livraison de repas dans toute la France. 

Besoin d'aide à domicile ?

 

Étude sur le portage des repas à domicile : les propositions de la Fédésap

 

 

On le sait déjà : le nombre de seniors « fragilisés » (75-84 ans) et « en perte d’autonomie » (85 ans et plus), va exploser. En 2030, 1,5 million de personnes âgées seront  en perte d'autonomie.

Pour ces générations d’anciens baby-boomers, "plus consommateurs, mobiles et technophiles", et en "attente de services",  souligne l'étude, le portage du repas apparaît ainsi comme une solution d’avenir.

D'autant plus qu'aujourd'hui, près d’une personne sur 4 aujourd’hui a recours à ces services par confort, et non par nécessité. Le modèle, qui peut aussi encourager la production locale, est ainsi promis a un bel avenir pour les entreprises de privées de portage à domicile également.

Les propositions de la Fédésap concernent plusieurs points :

  • La reconnaissance des services de portage de repas comme acteurs à part entière du champ de l’autonomie et du grand Âge (cf. plan national anti-chutes) ;
  • La valorisation de l’ensemble des prestations réalisées par les services de portage de repas associant la garantie d’un certain niveau de qualité ;
  • La création d’un véritable parcours de professionnalisation autour des métiers du portage de repas ;
  • La solvabilisation des personnes vulnérables pour leur permettre de recourir à un service de portage de repas, si cela répond à leurs besoins

Alors que l’on constate de fortes disparités territoriales entre les départements en matière d’offre de portage de repas, un des enjeux à venir est aussi d’améliorer la couverture territoriale.

Pour aller plus loin :

Voir l'étude de la Fédésap sur le portage des repas à domicile

Voir le site de la semaine nationale  de la dénutrition