Si le chômage des jeunes est en baisse au dernier trimestre 2021, grâce notamment aux contrats en alternance, alternance, les 15-29 « sans emploi, ni en études, ni en formation »  (Neet) encore très nombreux : autour de 1,5 million, selon les derniers chiffres de l’Insee.

Ils représentaient 12,9 % de cette classe d'âge en 2019. Par ailleurs, de l'épidémie de Covid-19, leur proportion pour la classe d’âge 15-29 ans était passé à 13,5 % en 2020.

Pour les jeunes de 25 à 29 ans, le pourcentage est encore plus élevé : il représente près d’un sur cinq d’entre eux.

 C’est une partie d’entre eux qui sera visée par ce nouveau Contrat Engagement Jeune, qui entre en vigueur la semaine prochaine. Le gouvernement estime qu’en 2022, 400 000 jeunes devraient bénéficier de ce nouveau dispositif.

Ils constituent un public précaire, avec des problèmes matériels ou financiers, et en difficulté après avoir abandonné l’école prématurément, ou ne parvenant pas à trouver un premier emploi, par exemple. « Les situations sont extrêmement disparates », avait souligné le premier Ministre, Jean Castex, lors de la présentation du dispositif, en novembre dernier, évoquant des parcours de vie « heurtés ». 

Contrat d'Engagement Jeune : un demi million de 16-25 ans concernés

A terme, il devrait se porter à la rescousse d’un demi-million de ces 16-25 ans (jusqu’à 29 ans pour ceux en situation de handicap).

Un chiffre qui resteinsuffisant pour de nombreux acteurs impliqués dans la réinsertion des jeunes. Contrat Engagement Jeunes : un goût de trop peu

« On est très loin des annonces du 12 juillet (…) et de l’ambition de garantie universelle portée par Elisabeth Borne lors de la remise du rapport du conseil d’orientation des politiques de jeunesse en janvier », avait  regretté Antoine Dulin, le président de la commission insertion jeunes de ce conseil.

Le ministère du travail, lui-même, estime que, sur le million de Neet de moins de 26 ans,  750 000 jeunes de moins de 26 ans sont  très éloignés de l’emploi.

Contrat d’Engagement Jeune : les détails

Pour ces grands décrocheurs, le parcours devrait être sur-mesure, et individualisé.

Les jeunes retenus seront suivis par un conseiller à Pôle emploi ou dans leur Mission Locale, avec lequel ils feront des points réguliers en tête à tête. Il devra les suivre tout au long du parcours. Le premier Ministre avait précisé, en novembre, le tout serait en partie dispensé dans 900 agences de Pôle emploi et 1 400 missions locales.

En contrepartie de leur engagement, les jeunes qui suivent le programme recevront une aide allant jusqu’à 500 euros par mois, en fonction de leurs ressources, pendant toute la durée du programme (allant de six mois à un an). L’aide ne sera versée que si le jeune respecte ses engagements.

Sa durée sera de 15 à 20 heures par semaine et composée de différents types d’activités.

L’objectif étant de les aider à découvrir un métier qui leur conviendrait, les jeunes auront la possibilité de faire des stages et des immersions dans des entreprises.

Des ateliers collectifs avec d’autres jeunes leur permettront de partager leurs expériences

Elle inclut toutes les solutions du plan « 1 jeune, 1 solution » : formations qualifiantes, service civique, notamment auprès des personnes âgées, prépa apprentissage, école de la 2ème chance (E2C), Epide, (Etablissement pour l'insertion dans l'emploi, une formation est gratuite et exclusivement dispensée en internat), etc.

Une appli permettra à chacun de suivre l’évolution de son parcours et tenir ses engagements.

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Une refonte des dispositifs existants pour les jeunes

Ce nouveau Contrat d’Engagement, paru samedi dernier au Journal Officiel, refond et « harmonise » des dispositifs existants, notamment : 

  • la Garantie jeunes (un peu plus de 110 000 bénéficiaires fin avril 2021 selon le tableau de suivi des prestations de solidarité de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, Drees) opérée par les missions locales (d’une durée de 9 à 18 mois) en direction des 16-25 ans qui ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni au travail. Son montant actuel est de 497,50 euros. 
  • l'Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) piloté par Pôle emploi (6 mois maximum).

Cet accompagnement s’inscrit dans le plan« 1 jeune, 1 solution »  et s’appuiera d’abord sur ses crédits. Il mobilisera 2 milliards d’euros de ce plan. En plus, afin de pouvoir offrir un accompagnement renforcé en faveur des publics concernés. un supplément de crédits de 550 millions d’euros sera apporté (inscrit par amendement au projet de budget 2022).

Pour aller plus loin :

Rapport de l'Insee sur les Neets : Les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation : jusqu'à 21 ans moins nombreux parmi les femmes que parmi les hommes 

Voir notre article de la semaine dernière  sur les emplois vacants et la baisse du chômage des jeunes

Voir la page du ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion sur le Contrat d'Engagement Jeune