Le ministre de l’Education nationale a présenté un plan pour répondre aux défis pédagogiques et sociaux de cette rentrée scolaire inédite : Port du masque, attractivité des métiers, lutte contre les inégalités…
Publié le 28 août 2020 11:44Le ministre de l’Education nationale a présenté un plan pour répondre aux défis pédagogiques et sociaux de cette rentrée scolaire inédite : Port du masque, attractivité des métiers, lutte contre les inégalités…
Publié le 28 août 2020 11:44Depuis le mois de juillet 2020, le Gouvernement a travaillé sur un protocole qui permettra que la rentrée scolaire se fasse sereinement et le plus normalement possible.
Le protocole impose le port du masque pour tous les enseignants de la maternelle à la terminale et pour les élèves à partir de la classe de 6ème. Il vise aussi à lutter contre les inégalités et à rendre plus attractif les métiers de l’Éducation nationale.
Jean Michel Blanquer a fixé un double objectif pour la rentrée : une élévation générale du niveau et la lutte contre les inégalités. “Ce double objectif doit guider notre école de la République, tirer tout le monde vers le haut, avec une attention particulière pour ceux qui ont le plus de difficultés”, a-t-il déclaré.
Pour réussir et consolider les apprentissages, le Gouvernement prévoit des moyens et des dispositifs à la hauteur de l’enjeu avec :
Le Gouvernement a reconnu et salué l’implication et l’engagement des professeurs pendant la crise. Le travail de revalorisation des professeurs est poursuivi dans le cadre de l’agenda social ; des réponses concrètes seront apportées pour répondre aux difficultés rencontrées au quotidien et pour accompagner chacun dans son parcours de carrière.
Les directeurs d’école, dont les missions ont profondément évolué au cours des années, verront leur fonction mieux reconnue et leurs conditions de travail sensiblement améliorées grâce à un allègement des tâches administratives et une meilleure reconnaissance financière. Ils bénéficieront ainsi d’uneindemnité exceptionnelle de 450 euros, versée d’ici la fin de l’année.
Voici quelques unes des recommandations pour les parents :
Ces mesures peuvent être adaptées par les autorités sanitaires dans les territoires où la circulation du virus augmente.
Témoignage - Agence AXEO Services Vallée de Chevreuse
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En cette veille de rentrée scolaire, la FCPE dénonce son impréparation sur le plan sanitaire alors que la propagation du virus repart à la hausse. Le protocole proposé par le ministère le 9 juillet dernier paraît déjà daté. Nous constatons d’ailleurs que nos propositions sur les travaux dans le bâti scolaire, qui auraient permis de garantir un meilleur accueil des enfants, n’ont pas été réalisés durant l’été. Petit point sur ce qui attend les élèves le 1er septembre pour leur retour en classe.
Finalisé le 9 juillet, le protocole sanitaire conçu par le ministère de l’Education nationale, qui sera en vigueur à la rentrée scolaire, prévoit un assouplissement des règles relatives à la distanciation et à la limitation du brassage. Or, au vu de l’évolution de la situation sanitaire depuis la diffusion de ce protocole, ces assouplissements risquent de favoriser l’intensification de la circulation du virus déjà en cours. La FCPE considère que l’ouverture des établissements scolaires et l’accueil de tous les élèves ne doit pas se faire au détriment de la santé des élèves, de leurs familles et bien entendu des personnels.
Des règles plus souples
A la rentrée, la distanciation physique ne sera plus obligatoire dans les espaces clos lorsqu’elle n’est matériellement pas possible ou qu’elle ne permet pas d’accueillir la totalité des élèves. Dans les espaces extérieurs, la distanciation physique ne s’appliquera pas. Ainsi, l’accès aux jeux, bancs et espaces collectifs extérieurs sera désormais autorisé. Tous les élèves de plus de 11 ans devront porter un masque, dans les espaces clos et extérieurs, lors de leurs déplacements ainsi qu’en classe lorsque la distanciation d’1 mètre ne peut être garantie. Il en sera de même pour les enseignants à l’exception de ceux qui ont des classes de maternelle qui ne seront pas obligés de porter un masque, quelles que soient les distances avec leurs élèves. Autre sujet d’inquiétude, la limitation du brassage entre classes et groupes d’élèves, notamment lors de la rentrée et de la sortie des classes, lors des déplacements ou dans les transports scolaires, ne sera plus obligatoire dès septembre prochain. Contrairement à la fin de la précédente année scolaire, la mise à disposition d’objets partagés au sein d’une même classe ou d’un même groupe sera maintenant permise. A noter, le fonctionnement des services de restauration scolaire est un point aveugle du protocole sanitaire proposé par le Ministère.
Si tous les personnels de l’Education nationale se verront fournir deux masques par jour de présence dans l’établissement, les masques que devront porter les élèves seront à la charge des familles. La FCPE demande la prise en charge de cette dépense pour toutes les familles.
Il est très préoccupant qu’à moins de quinze jours de la rentrée, dans un contexte de reprise de l’épidémie, le ministère ne modifie pas son protocole sanitaire afin de prévoir la mise œuvre de règles sanitaires renforcées en cas d’aggravation de la situation. De même, si finalement il fallait fermer complètement des établissements scolaires dans un territoire donné, la FCPE redoute que toute la communauté éducative soit confrontée à la même impréparation qu’en mars 2020 et ce, au détriment des élèves. En effet, les enseignants n’ont toujours pas reçu de formation spécifique à l’enseignement à distance et les parents ne sont en aucune façon disposés à rejouer les « répétiteurs » des enseignants.
Le 17 août, Santé publique France a présenté les principaux résultats d’un rapport publié par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ce dernier considère que « les décisions relatives à la mise en place de mesures de contrôle dans les écoles et aux fermetures/ouvertures de ces établissements doivent être cohérentes avec les autres décisions de distanciation physique et la santé publique au sein de la communauté ». Dans un contexte où la ministre du Travail a annoncé que le port du masque en entreprise sera systématisé à partir du 1er septembre, le ministre de l’Education nationale devrait revoir sa copie pour ce qui concerne les établissements scolaires.
La rentrée scolaire sera hors normes. C’est suite aux interventions pressantes d’associations de parents et d’organisations syndicales dont la FSU que Jean Michel Blanquer est intervenu sur France 2 anticipant sa conférence de presse prévue le 26 août.
C’est bien parce que nous partageons l’objectif qu’il a énoncé d’accueillir l’ensemble des élèves à cette rentrée que nous continuons à dénoncer les insuffisances, carences et flou persistant du protocole sanitaire et l’absence de véritable mesure pédagogique.
Dans son intervention, Jean-Michel Blanquer a annoncé l’obligation de port du masque pour l’ensemble des adultes et des élèves de plus de 11 ans, alors que le protocole initial prévoyait que le masque n’était pas indispensable si la distance d’un mètre était sauf pour les enseignant-es en maternelle pour qui il reste recommandé. Par ailleurs, les masques ne seront pas gratuits pour les élèves, ce que la FSU dénonce.
Au-delà de cette seule annonce sur les masques, rien n’a évolué sur le reste du protocole, confirmant ainsi la volonté de faire de cette rentrée une rentrée ordinaire, comme si de rien n’était. Pourquoi, en particulier, ne pas prévoir le non-brassage des groupes d’élèves dont on sait pourtant qu’il peut permettre d’éviter d’avoir à fermer toute une école ou un établissement grâce à l’isolement du groupe dès suspicion de contagion ? Port du masque, désinfection fréquente, aération des locaux, etc. : tout cela doit faire l’objet de consignes nationales très claires qui ne sont toujours pas là.
Surtout, les élèves qui seront accueillis sont celles et ceux dont le lien avec l’école s’est distendu depuis près de 6 mois. Ils nécessitent une attention particulière et du temps d’enseignement renforcé. Le ministre ne renvoie qu’à la seule organisation de tests de positionnement et aux heures supplémentaires. Il maintient les évaluations nationales ignorant le caractère spécifique d’une rentrée particulière après une période traumatisante pour les élèves et les personnels. Avec cette mesure « hors sol », il rajoute de l’inquiétude là où la sérénité s’impose. Aucune amélioration de l’encadrement ne sera mise en œuvre alors que le protocole sanitaire nécessitera une attention de tous les instants et que les organisations pédagogiques nécessiteraient de pouvoir prendre les élèves en petits groupes.
Les personnels sont très inquiets : qu’en sera-t-il de celles et ceux qui sont considéré-es « à risques » ? Le travail à distance sera-t-il de nouveau proposé pour alléger les groupes d’élèves, et dans ce cas, comment sera-t-il cadré ? Quelles garanties sur le respect des conditions de travail des enseignant-es et le respect de leurs missions ? Il n’est pas pensable de laisser ces questions sans réponses, et de renvoyer au local la responsabilité de l’organisation de cette rentrée.
Convaincue de l’impérieuse nécessité d’anticiper la rentrée scolaire pour permettre une reprise de l’ensemble des élèves, la FSU continue d’exiger une discussion approfondie sur de meilleures conditions, tant sanitaires que pédagogiques, pour cette rentrée. Les conditions doivent être cadrées nationalement afin de garantir une égalité pour tous, personnels comme élèves, sur l’ensemble du territoire. Alors que des centaines de milliards d’euros sont consacrés au soutien de l’économie et des entreprises, le gouvernement ne prend pas la mesure du rôle de l’école dans la lutte contre les inégalités que cette crise a largement mises en lumière et de ses conséquences sur le chômage des jeunes. Un plan d’urgence pour la jeunesse et l’école s’impose.