Les fédérations dénoncent l’injustice dont sont victimes les professionnels du domicile pour la Prime Covid

Il y a 2 mois, le 15 avril 2020, Edouard Philippe annonçait qu’une prime serait versée aux services à domicile du secteur médico-social. Le 7 mai, Olivier Véran s’engageait sur une prime en faveur du personnel des EHPAD, sans mentionner les professionnels du domicile. Désormais à la main des départements, financeurs du secteur médico-social, la prime reste une promesse non tenue. Les 300 000 professionnels crient à l’injustice et demandent, à l’instar des personnels des EHPAD, le versement par l’Etat d’une prime de 1 000€ en zone verte et 1 500€ en zone rouge.

Chaque jour, les professionnels du domicile accompagnent chez elles des personnes âgées, en situation de handicap, fragiles et souvent isolées. Malgré une situation financière souvent critique, la quasi-absence d’équipements de protection individuelle au départ et les difficultés à se déplacer, les aides à domicile ont continué à assurer leur service en première ligne auprès des bénéficiaires. Sans eux, de nombreuses personnes accompagnées au quotidien se seraient retrouvées abandonnées.

Vieillir à son domicile

87% des Français choisissent de vieillir à domicile. Pourquoi les hommes et les femmes qui répondent à cette demande n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent ? Selon les fédération su secteur une société sans services d’aide à domicile, ce serait :

  • 800 000 personnes âgées, fragiles, de plus de 60 ans qui ne seraient plus accompagnées ;
  • 350 000 personnes en situation de handicap qui perçoivent la PCH (prestation de compensation du handicap) qui ne bénéficieront plus de l’accompagnement à l’autonomie dont elles ont besoin.
  • Des urgences saturées, suite à la multiplication d’épisodes de décompensation qui auraient pu être évités ;
  • Des centaines de milliers d’aidants familiaux épuisés, qui devront prendre, seuls, le relai ;

Alors que le secteur fait face à de réelles difficultés de recrutement, il est indispensable de reconnaître l’engagement des professionnels du domicile ; comment pourraient-ils continuer chaque jour a` se mobiliser comme si rien ne s’était passé !

Les fédérations (adédom, ADMR, Fédésao, FEHAP, FESP, FNAAFP/CSF, SYNERPA Domicile, UNA) rappellent que l’avenir doit se construire avec les métiers du domicile, maillon indispensable de notre solidarité nationale. Elles demandent donc une prime d’Etat pour garantir l’équité de traitement, une juste place dans la loi Grand Age, tant attendue et une reconnaissance légitime de l’engagement de tout un secteur pendant cette crise sanitaire.

Les personnes qui travaillent auprès des seniors en emploi direct et qui sont payées en CESU pourraient aussi prétendre à cette prime.