Redoutant de se retrouver seuls (comme c’est le cas pour 40 % des seniors et 62 % des célibataires pendant leconfinement) et dans des logements trop petits, un certain nombre de Français se sont empressés de rejoindre leur famille avant que le confinement ne soit rendu obligatoire, le 17 mars dernier. C’est particulièrement le cas des moins de 25 ans (30 %) et de certains habitants de la région parisienne (12 %), et des banlieues populaires (10 %), qui ont quitté l’endroit où ils vivent habituellement.
Mais être entouré ne suffit pas et, pour beaucoup le confinement pour se protéger de la pandémie du Covid-19 est difficile à vivre psychologiquement. Plus de 40 % des Français interrogés (41 %) affirment qu’ils vivent plus qu’avant des « périodes intenses de stress, de nervosité ou d’anxiété ». Plus de 10 % connaissent même « des épisodes de dépression ou des pensées suicidaires » (11 %).
Les personnes se déclarant les plus anxieuses sont celles vivant dans les immeubles des quartiers populaires (50 %), et les personnes ayant des revenus individuels inférieures à 900 euros HT, et les familles avec deux enfants et plus (58 %).
Confinement : des tensions dues aux tâches ménagères et aux enfants
Vivre sous le même toit que sa famille 24 h/24h génère des tensions, et la situation est pesante pour beaucoup. En cause : les tâches ménagères et les enfants.
Les tâches ménagères engendrent des disputes conjugales pour la moitié des couples interrogés (49 %, alors qu’en temps normal, 44 % seulement des couples disent se disputer à cause des tâches ménagères). Les femmes s’étant disputées à ce sujet sont beaucoup plus victimes de violences conjugales à caractère verbal et physique.

L’autre source de tension au sein des couples concernele suivi et l’éducation des enfants. Plus d’un tiers des parents d’enfants en bas âge interrogés (37 %) estiment qu’ils se disputent plus que d'habitude à ce sujet. Et ce qui fâche le plus est le temps que passent les enfants devant les écrans (34 %).
Cette tension va de pair avec l’explosion du temps consacré aux enfants (soins, loisirs…), qui revient souvent aux mères. En conséquence, les pères sont plus sollicités pour les tâches domestiques qu’à l’ordinaire pour aider leurs femmes. Et ceci dans un contexte où les tâches ménagères sont plus nombreuses (plus de repas à préparer, plus de ménage, surtout en l’absence de sa femme de ménage.)
C’est sans compter que de nombreux parents de jeunes enfants, en télétravail, doivent concilier vie professionnelle et garde d’enfants, privés de leur assistante maternelle. Pour les enfants plus âgés, en primaire, au collège ou au lycée, certains n'hésitent pas à continuer à faire appel à des professeurs pour des cours particuliers à distance, qui pendant le confinement peuvent bénéficier des 50 % de réduction ou crédit d'impôt .
Un tiers des personnes des personnes travaillant depuis leur domicile avouent enfin avoir plus de difficultés qu’auparavant à travailler en présence des autres membres de leur foyer.
Cette étude Ifop pour Consolab a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 23 mars 2020 auprès d’un échantillon de 3 011 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.