La fréquence du recours aux proches dans les familles monoparentales

Les résultats de l'étude de la DRESS montrent qu’un tiers des enfants de familles monoparentales sont confiés à un proche au moins une fois par semaine, une proportion supérieure à celle des enfants vivant dans des couples cohabitants (27 %). Ce recours aux proches est particulièrement fréquent chez les mères seules actives professionnellement. Lorsque la mère travaille à temps plein, 58 % des enfants sont confiés à un proche au moins une fois par semaine, contre seulement 34 % dans les familles où les deux parents travaillent à temps complet. De plus, ces enfants bénéficient d’un relais plus régulier : 26 % d’entre eux sont confiés à un proche trois jours ou plus dans la semaine, une situation qui touche seulement 12 % des enfants dans les familles biparentales.
Il ressort de l'étude que 83 % des enfants de moins de 6 ans vivant en famille monoparentale résident principalement chez leur mère et que 25 % des enfants ne sont jamais en contact avec leur père. 

Les grands-parents : un soutien précieux et inégalement partagé

Les grands-parents jouent un rôle crucial dans la garde d'enfants pour les familles monoparentales. Ils sont sollicités dans 25 % des cas, un taux similaire à celui observé dans les familles biparentales. Cependant, la différence est marquée dans le cas de la résidence principale chez la mère, où les grands-parents maternels sont deux fois plus impliqués que les grands-parents paternels (20 % contre 7 %). En cas de résidence alternée, une plus grande égalité se dégage, avec une implication des grands-parents paternels équivalente à celle des grands-parents maternels (19 % dans les deux cas).
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Les amis, voisins et autres membres de la famille : une aide marginale

Bien que les grands-parents soient en première ligne, d'autres membres de la famille, comme les oncles, tantes, ou même les frères et sœurs, viennent également en soutien, bien que de manière plus marginale. Dans les familles monoparentales, 9 % des enfants sont confiés à des membres de la famille étendue (contre 4 % dans les familles biparentales), et la garde par des frères et sœurs est bien plus fréquente, bien qu'elle reste minoritaire. Si le recours aux amis et voisins est plus courant dans les familles monoparentales (4 % contre 2 %), il demeure marginal.

Un modèle de solidarité familiale plus marqué

Cette étude met en évidence une réalité complexe : la prise en charge des enfants dans les familles monoparentales repose sur un réseau de soutien familial étendu, souvent informel, mais crucial pour permettre aux mères de concilier travail et parentalité. Les proches – en particulier les grands-parents – sont des acteurs clés dans cette dynamique, bien que des inégalités subsistent entre les lignées maternelle et paternelle.
Pour de nombreuses mères seules, ce soutien constitue une bouée de sauvetage, souvent invisible mais nécessaire pour maintenir un équilibre entre vie professionnelle et familiale. Mais cette dépendance aux proches soulève également la question des inégalités sociales et économiques, et des difficultés que rencontrent certaines familles monoparentales pour accéder à des solutions de garde plus formelles.
En somme, les solidarités familiales sont un pilier important de l’organisation quotidienne des familles monoparentales, mais cette réalité met aussi en lumière des inégalités structurelles qui méritent d’être davantage prises en compte dans les politiques publiques de soutien à la parentalité.