La feuille de route et les priorités du gouvernement
La Cinquième République française n’impose ni un vote d’investiture ni une déclaration de politique générale. Le premier ministre a la possibilité d'engager la responsabilité de son gouvernement au titre de l’article 50-1 de la Constitution. L’absence de majorité absolue depuis les dernières élections législatives pour le centre n’incite pas l’exécutif à organiser un vote.
Voici les annonces du premier ministre qui concernent les services à la personne, la santé et l'éducation :
- Désmicardiser la France. Le premier ministre s’est félicité que le montant du smic soit supérieur à celui des pays voisins, mais il regrette que de nombreux salariés soient payés avec ce salaire minimum.
- Généralisation à tous les départements de France du conditionnement du RSA à 15 heures d’activité, à partir du 1er janvier 2025.
- Expérimentation de la semaine de 4 jours. Pour « les personnes qui travaillent dur et qui se sentent invisibles » les ministres pourront instaurer une expérimentation de la semaine de quatre jours dans les administrations centrales.
- Régularisation des médecins étrangers sur notre territoire
- Permettre aux infirmières très qualifiées d'entrer « directement au moins en troisième année de médecine ».
- Obligations de garde pour les médecins libéraux en soirée ou le week-end dans leur cabinet à l’hôpital ou en maison de santé
- Sanctions financières (" taxe lapin") pour les personnes qui n'honorent pas les rendez-vous chez un médecin sans prévenir.
- Mise en place de maison départementale des adolescents
- Le premier ministre a mis en avant une « école des savoirs, de l’exigence, de l’excellence où chacun apprend à son rythme ».
- L’état prendra ses responsabilités et financera désormais l’accompagnement des enfants en situation de handicap sur le temps du déjeuner
- Prise en charge intégrale du coût des fauteuils roulants
- Généralisation à la rentrée 2026 du service national universel (SNU).
- « Bâtir une société où chacun peut vieillir dignement et comme il l’entend ». Répondre à cet enjeu majeur passe nécessairement par faciliter « le maintien à domicile de ceux qui le souhaitent ».
Réaction de la FESP
La FESP salue la prise en considération des enjeux du Grand âge par le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.
La FESP s’inscrit pleinement dans la démarche évoquée par le Premier ministre de « bâtir une société où chacun peut vieillir dignement et comme il l’entend ». Répondre à cet enjeu majeur passe nécessairement par faciliter « le maintien à domicile de ceux qui le souhaitent ».
A ce titre, la FESP souligne que les enjeux liés à l’aide à domicile nécessitent une approche globale, englobant l’ensemble des professionnels du secteur car comme l’a souligné le Premier ministre : « le défi humain et financier est immense ».
C’est tout le sens de l’engagement de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin de présenter, d’ici fin de l’année 2024, une loi sur le grand âge. Cette promesse attendue par l’ensemble du secteur depuis plusieurs années permettra de répondre aux enjeux centraux de l’autonomie et du grand âge.
A ce titre, la FESP considère qu’une loi de programmation serait une réponse forte impliquant un financement d’une politique publique qui aujourd’hui n’existe pas en tant que telle. Elle permettrait de détailler les objectifs et les moyens pour répondre aux défis du vieillissement : c’est indispensable.
Brice Alzon, président de la FESP, déclare : « Accompagner nos concitoyens à tous les âges et à chaque étape de la vie est un enjeu majeur comme l’a rappelé le Premier ministre.
Cela nécessite de prendre en compte tous les acteurs qui œuvrent chaque jour pour permettre que ce soit une réalité concrète. Les entreprises de services à la personne sont au centre de cette démarche en accompagnant les Français, particulièrement les plus fragiles, sur l’ensemble du territoire. Elles sont prêtes à accompagner le Gouvernement pour relever ce défi dans une démarche constructive car il y a urgence. »
Réaction du Synerpa
A l’occasion de son discours de politique générale, le premier ministre Gabriel Attal a rappelé que l’enjeu du vieillissement représentait un défi humain et financier immense. Le SYNERPA partage ce constat et appelle de ses vœux des actions rapides allant dans le sens de ses déclarations.
Jean-Christophe Amarantinis, président du SYNERPA, souligne qu’« au-delà de faire face aux difficultés conjoncturelles des #EHPAD, il s’agit d’œuvrer pour l’attractivité des métiers ou encore la simplification administrative, maillon essentiel de la diversification de l’offre tant au niveau des résidences seniors que des services à domicile. Alors que le premier ministre appelle à ce qu’aucun territoire ne soit oublié, le SYNERPA et les acteurs du #grandâge tiennent à rappeler que le secteur privé soutient l’offre dans les territoires les plus déficitaires et prend en charge des profils de patients de plus en plus dépendants. Le défi du grand âge ne pourra être relevé que collectivement, en mobilisant l’ensemble des acteurs qu’ils soient publics, associatifs ou privés ».
☝️ Le SYNERPA tient à réaffirmer qu’il se tient aux côtés du gouvernement pour construire cette réponse attendue.
Réaction de La Fédération Paralysie Cérébrale France
La Fédération Paralysie Cérébrale France a vocation à représenter toutes les personnes avec paralysie cérébrale (avec ou sans polyhandicap). Paralysie Cérébrale France fédère différents types d’acteurs représentatifs de l’économie sociale et solidaire (associations, mutuelles, fondations, entreprises solidaires d’utilité sociale…), situés tant en métropole que dans les territoires ultra-marins, gestionnaires ou non-gestionnaires de dispositifs médico-sociaux, couvrant plus de la moitié des départements français.
Voici sa réaction au Discours de politique générale de M. le Premier ministre :
"Le handicap par la toute petite porte !
Déception ! C’est le mot qui vient à l’esprit après avoir entendu le discours de politique générale de M. le Premier ministre. Le handicap, à cette étape du mandat présidentiel, n’est plus affiché comme une priorité gouvernementale.
Si l’annonce d’une prise en charge intégrale des fauteuils roulants est positive, celle-ci mérite d’être précisée tant les incertitudes planent sur la matérialité de cette mesure importante pour nos concitoyens en situation de handicap. La prise en charge financière, par l’Etat, du temps d’accompagnement des enfants en situation de handicap lors des repas est également salutaire.
Ces deux mesures ne suffisent toutefois pas à cacher l’absence d’ambition de ce discours de politique générale sur le handicap.
Crise des métiers de l’humain, lutte contre la précarité des personnes en situation de handicap, enjeux de la scolarité des enfants à besoins complexes, crise du logement adapté, accès aux soins, accès à la vie sociale, accessibilité… la liste est longue pour permettre aux français en situation de handicap d’être enfin des citoyens à part entière. L’urgence à agir est pourtant régulièrement rappelée par les institutions européennes et internationales.
L’arrivée d’un nouveau Gouvernement est l’occasion de réaffirmer une ambition. Nous faisons le constat, à ce stade, que celui-ci a fait entrer le handicap par la toute petite porte de sa feuille de route. Nous le regrettons et resterons un interlocuteur constructif mais exigeant".
Plus de 17% des salariés au Smic en 2023
Le SMIC qui est indexé sur l’inflation, a été revalorisé huit fois, depuis janvier 2021 et son augmentation cumulée est de 13,6% sur cette période.
Le constat avait déjà été posé par le groupe d’experts sur le Smic, dans un rapport publié fin 2023 : « Le pourcentage de salariés directement concernés par la revalorisation du Smic au 1er janvier continue d’augmenter en 2023 pour atteindre un niveau historique de 17,3 %, après 12% en 2021 et 14,5 % en 2022. »
Les annonces du Premier Ministre concernant la loi Grand Âge ont suscité à la fois de l'espoir et des préoccupations au sein de la population. Cette initiative gouvernementale, visant à améliorer la prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie, est indéniablement une avancée nécessaire dans une société où la population vieillissante nécessite une attention accrue. Cependant, derrière les discours politiques optimistes, il est crucial d'adopter un regard critique pour évaluer la pertinence et l'efficacité réelle de ces mesures.
Tout d'abord, il convient de saluer l'attention portée par le gouvernement à cette question cruciale. La prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie est un enjeu sociétal majeur, et l'engagement à élaborer une loi spécifique pour répondre à ces besoins est un pas dans la bonne direction. La reconnaissance de la nécessité de repenser le système de prise en charge des personnes âgées est un premier pas crucial vers une amélioration significative des conditions de vie des personnes concernées.
Cependant, malgré ces intentions louables, certaines annonces laissent planer un doute quant à leur impact réel sur le terrain. Par exemple, l'accent mis sur le recrutement massif de personnel dans les Ehpad et le soutien aux aidants familiaux est certes positif, mais soulève des questions quant à sa mise en œuvre concrète. La réalité des Ehpad est souvent marquée par un manque de moyens humains et matériels, et il est légitime de se demander si les mesures annoncées seront suffisantes pour combler ce déficit.
De plus, la question du financement de ces mesures reste floue. Le Premier Ministre a évoqué des investissements importants, mais sans donner de détails concrets sur leur origine et leur répartition. Dans un contexte de contraintes budgétaires et de pressions économiques, il est légitime de craindre que ces promesses ne se concrétisent pas pleinement une fois confrontées à la réalité politique et économique.
En outre, la question de la qualité de vie des personnes âgées en perte d'autonomie ne se résume pas uniquement à des considérations matérielles. Il est essentiel de prendre en compte les aspects humains et relationnels de leur prise en charge. Or, les annonces du gouvernement semblent parfois négliger ces dimensions essentielles, en mettant trop l'accent sur les aspects logistiques et organisationnels.
Enfin, il est important de souligner que la loi Grand Âge ne peut être efficace que si elle est élaborée en étroite collaboration avec l'ensemble des parties prenantes concernées : professionnels de santé, aidants familiaux, associations de personnes âgées, etc. Une approche inclusive et participative est nécessaire pour garantir que les mesures adoptées répondent véritablement aux besoins et aux attentes des personnes concernées.
Les annonces du Premier Ministre concernant la loi Grand Âge suscitent à la fois de l'espoir et des interrogations légitimes. Si l'intention de mieux prendre en charge les personnes âgées en perte d'autonomie est louable, il est crucial d'adopter un regard critique pour évaluer la pertinence et l'efficacité réelle de ces mesures. La réussite de cette initiative dépendra de sa capacité à répondre aux besoins concrets des personnes concernées, tout en tenant compte des réalités politiques, économiques et humaines qui sous-tendent cette question complexe.