On entre souvent à un âge déjà avancé dans le secteur de l'aide à domicile : on débute en moyenne à 38 ans (salariés à domicile hors assistants maternels). Et il n'est pas rare d'être aide à domicile auprès des personnes âgées alors que l'on touche déjà soi-même une retraite !
Parmi ces aides à domicile âgées, cumulant retraite du régime général et emploi (dites des cumulants), beaucoup sont embauchées par des particuliers employeurs.

En 2017, déjà, une étude de l’Ircem soulignait que plus de la moitié (56,2 %) des salariés des particuliers employeurs occupant des emplois à domicile (hors garde d’enfants) avaient au moins 50 ans.

La dernière étude du Baromètre de l'Observatoire de l’emploi à domicile de la Fepem (Fédération des particuliers employeurs de France) va dans le même sens : elle indique qu’aujourd’hui près de la moitié (46 %) des assistants de vie recrutés par les particuliers employeurs ont plus de 55 ans.





Un secteur où les seniors sont bien vus


 Pour eux, avoir une aide à domicile d'un certain âge pour faire les courses, le ménage, les aider à préparer les repas, ou dans leurs tâches administratives n'est pas un problème, au contraire !

Ils savent valoriser l’expérience et la maturité et, pour eux, « ces travailleuses expérimentées présentent de nombreux atouts :

- une grande disponibilité,
- des compétences acquises tout au long de leurs parcours professionnels,
-des expériences de vie sources de confiance et d’enrichissement mutuel »,
soulignent les autrices de l'étude.

 
Un métier en tension où les seniors aussi sont les bienvenus

 

Aide à domicile est un métier qui a ses avantages (un métier humain, où l’on se sent utile) et ses inconvénients (travail physique, salaire bas, déplacements... ), mais, au vu de la transition démographique en cours, et du virage domiciliaire préconisé par les politiques publiques, ceux et celles qui embrassent cette profession ont la certituded’avoir du travail n’importe où sur le territoire pendant de longues années.

Voir l'article d'Aladom du 9 juin 2023 : Aides à domicile et aides ménagères : les tensions de recrutement risquent de s'aggraver selon la Dares


Le secteur est en tension, et trouver uneaide à domicile aux personnes âgées  disponible n’a jamais été si compliqué. Au premier trimestre, le nombre de plans d’aide APA (aide personnalisée d'autonomie) et PCH (prestation de compensation du handicap non exécutés s’élèvait à près de 35 % faute de personnels suffisants sur le terrain, viennent d’indiquer les fédérations du secteur dans un communiqué.

Il est possible de faire une formation à tous les âges, ou de faire valider ses acquis professionnels (VAE) si on a l’expérience suffisante, ou que l’on a été proche aidant.

 
Voir l'article d'Aladom du 12 septembre 2022 : Proches aidants sans diplôme : la VAE facilitée pour leur permettre de postuler en Ehpad ou dans des services de soins à domicile


Femmes auxiliaires de vie pour des particuliers employeurs et touchant déjà une pension :  combien gagnent-elles ?

 

 

 

Plusieurs raisons incitent les seniors (des femmes en grande majorité) à opter pour le métier d’aide à domicile. Elles sont d'ordre financier avant tout, mais pas seulement. Travailler comme auxiliaire de vie auprès des personnes âgées est aussi « un moyen « de « rester actives », ne pas s’isoler socialement et de conserver un rôle dans la société », soulignent les autrices.

 

Des femmes avec une petite pension de retraite

Certaines de ces femmes seniors exerçant un métier d’employée à domicile touchent déjà une pension de retraite, mais elle est tellement faible du fait de leur carrière hachée, de leurs temps partiels parfois subis, et de leurs petits salaires, qu’elles ont besoin d’un complément pour arrondir leurs fins de mois.

Selon la Cnav, le niveau de pension moyen des femmes retraitées du régime général qui travaillent auprès des particuliers employeurs était, en 2017, de 13 100 euros par an, contre 17 000 euros pour les cumulantes, tous secteurs confondus. La Cnav estime que le niveau moyen de pension des retraitées qui travaillent dans l’emploi à domicile est inférieur de 20 % par rapport à l’ensemble des cumulantes.

Les salariées à domicile cumulent leur emploi avec leur retraite pendant presque quatre ans en moyenne. C’est plus long que l’ensemble des cumulantes, tous secteurs confondus, (pendant presque trois ans), pendant lesquels elles gagnent plus : 4 000 euros par an en 2017.

« La poursuite d’une activité professionnelle n’est donc pas motivée en premier lieu par la nécessité de compléter une carrière incomplète, mais probablement davantage par un besoin financier », souligne l'étude.

 

Aide à domicile et retraitée: un complément de moins de 300 euros par mois

En 2017, une femme retraitée du régime général tirait de son activité auprès des particuliers employeurs un salaire médian de 3 340 euros par an en moyenne. Ramené au mois, cela fait 278 euros.




Auxiliaires de vie seniors auprès des particuliers employeurs : comment s'organise leur temps ?


Selon les Cahiers de l’Observatoire des emplois de la famille (novembre 2019), plus des trois-quarts des salariés du secteur hors assistants maternels sont employés par des particuliers employeurs moins de 17,5 heures par semaine. Seuls 8 % environ sont à temps complet.


  • Pour le tiers des salariés du secteur, l’activité au domicile des particuliers employeurs est une activité secondaire, leur revenu principal provenant d’un autre emploi.
  • 32 % travaillent en dehors du secteur des services à la personne ;
  • 49 % travaillent auprès d’au moins deux particuliers employeurs ;
  • 11 % exercent un autre emploi dans une structure prestataire.

« Le multi-salariat existe donc pour une proportion non négligeable de salariés des particuliers employeurs ; il est parfois difficile à organiser avec des emplois du temps qui peuvent être morcelés», souligne le rapport.

 

Moins de travail le week-end pour les salariés des particuliers employeurs



Les horaires de travail atypiques et le travail le week-end sont moins fréquents que dans les structures prestataires des services à la personne :

  • 17,9 % des salariés des particuliers employeurs sont concernés par des horaires variables, contre 33,1% des salariés prestataires ;
  • 28,1 % sont amenés à travailler le week-end (un samedi sur deux ou un dimanche sur deux), contre41,2 % des salariés prestataires.

 

 
Un quart des cumulants en France, déjà âgés et touchant une retraite, sont des salariés des particuliers employeurs. La Fepem milite activement pour lever les freins au développement du cumul emploi-retraite. (Voir le Baromètre de l'emploi à domicile, qui détaille les dispositifs mis en place par l’Etat).

 



Pour aller plus loin :

Voir le Baromètre de l'emploi à domicile n°42 de la Fepem : De plus en plus de salariés seniors dans le secteur de l'emploi à domicile 

ou la vidéo

Voir les cahiers de l’observatoire de l’emploi de la famille de la Fepem (novembre 2019) : Qui sont les salarié(e)s des particuliers employeurs et dans quelles conditions travaillent-ils(elles)?

Voir le communiqué de presse du 30 juin des fédérations du secteur (ADEDOM, ADMR, Fédésap, FESP, FNAAFP/CSF, SYNERPA Domicile, UNA et UNCASS)