Entre inflation, difficultés financières et de recrutement, des structures à la peine

Le 4 octobre 2022, lors de la mobilisation nationale FNADEPA (Fédération Nationale des Associations de Directeurs d’Etablissements et Services pour Personnes Agées) “Les Vieux Méritent Mieux !”, la fédération présentait  une enquête qui mettait déjà en évidence les multiples difficultés (économiques, financières, RH) auxquelles les  établissements et services pour personnes âgées étaient confrontés depuis ces dernières années. Moins d’un an plus tard, la situation ne s’est pas améliorée.

La FNADEPA relève que face à la forte inflation et au manque de personnel, la situation économique et RH des établissements et services pour personnes âgées devient critique. La nouvelle enquête chiffrée menée auprès de ses 1500 adhérents en révèle l’ampleur. En attendant la feuille de route ministérielle prévue en juin, la Fédération réitère son appel pour un plan d’action d’ampleur en urgence pour l’accompagnement du Grand âge.

Les résultats de l'enquête témoignent de l’aggravation des difficultés, quel que soit le type de structures (Ehpad, résidences autonomie ou services à domicile) ou le statut (public comme privé).

Ainsi, l’étude dévoile que 64.8% des établissements et services étaient déficitaires fin 2022, pour un montant moyen de 143 325€ par structure. Le montant s’élevant jusqu’à 180 812€ pour les services à domicile. Mais aussi, 54.7% des établissements et des services ont eu recours à leurs réserves financières pour compenser le déficit. Leurs finances sont à bout de souffle. En effet, 35,8 % des structures auront épuisé leurs réserves financières en cas de déficit de plus d’un an. 53.6% de ces établissements s’attendent à des difficultés de trésorerie en 2023 pour payer les charges de fonctionnement. Les chiffres montent à 64% pour les résidences autonomie.

Les leviers possibles de financement sont par ailleurs complètement bloqués. En effet, un quart des Ehpad ont été contraints de limiter la hausse de leur tarif hébergement à moins de 2% alors que l’inflation est de 5.1%. 26.8% des Ehpad ont une coupe Pathos (c’est l'identification des soins requis ou des soins qu'il faudrait réaliser pendant plusieurs jours selon la taille de l'établissement) obsolète (datant de 2018 ou antérieure), ce qui bloque la réévaluation de leur budget soin et ne permet pas de nouveaux recrutements de soignants.

Enfin, les difficultés RH perdurent, ce qui impacte directement la capacité d’accompagnement des personnes âgées. Ainsi, 82.6% des établissements et services manquent de personnel, ce qui représente près de 4 ETP (Equivalent Temps Plein) par structure. Enfin, 28.1% ont été contraints de fermer des lits ou de refuser des accompagnements à domicile, faute de personnel.

Une loi sur le Bien vieillir attendue de pied ferme  

Devant l’aggravation des difficultés, la survie à court terme de certains établissements et services est en jeu. Dans son communiqué de presse en date du 1er juin 2023, la FNADEPA en appelle au gouvernement et aux parlementaires : il est impératif que la feuille de route Grand Age attendue ce mois-ci, ainsi que le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) à la rentrée soient à la hauteur pour éviter un naufrage. La FNADEPA réclame que la loi Bien vieillir – dont la poursuite de l’examen à l’Assemblée nationale semble encore repoussée – constitue un réel tremplin pour une grande loi de programmation pluriannuelle, assortie à des financements à la hauteur des préconisations du rapport Libault (qui propose via 10 recommandations clées un parcours simplifié et des services de meilleure qualité pour les personnes âgées en perte d’autonomie et les personnes en situation de handicap).

La FNADEPA, pas plus que l’ensemble des professionnels du Grand âge et des personnes âgées, ne saura se satisfaire d’une réforme à l’eau tiède conclut la fédération. 

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Source : Enquête Finances - RH de la FNADEPA