Un décret publié le 26 mai 2023 dans le Journal officiel porte sur une expérimentation nationale intégrant des actions de VAE au sein de contrats de professionnalisation. La loi du 21 décembre 2022 portant sur les mesures d'urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi, fait évoluer les dispositions relatives à la validation de l’expérience professionnelle (VAE). Ces évolutions faciliteront l'accès à des publics éloignés de l’emploi afin de certifier leurs expériences et développer leur employabilité.
“Fort de son expertise en matière d’insertion professionnelle, le réseau des 205 Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) va répondre à l’appel à candidatures national lancé par le ministère”, annonce Pierre LOBRY, Président de la Fédération Française des Geiq.
Outil aujourd’hui mal connu et insuffisamment utilisé, la VAE souffre de l’image d’un dispositif contraignant et difficile d’accès. Pour le gouvernement, l’enjeu est de faire de la VAE un levier d’évolution et de transition professionnelles, à destination de tous, dans le cadre de parcours simplifiés et sécurisés. Dans le prolongement de cette réforme, le ministère du Travail et le ministère de la Formation viennent de publier un décret précisant les contours d’une expérimentation nationale sur la “VAE inversée”.
Une expérimentation nationale “VAE inversée” sur 3 ans
Pour favoriser l’accès à la certification et à l’insertion professionnelles dans les secteurs rencontrant des difficultés de recrutement, le gouvernement lance une expérimentation de trois ans visant l’intégration de la VAE dite “inversée” au sein des contrats de professionnalisation. Les contours de cette expérimentation ont été précisés dans le décret du 26 mai 2023. L’objectif est d’intégrer au contrat de professionnalisation (contrat en alternance) des actions permettant de faire valider en VAE un ou plusieurs blocs de compétences d’un diplôme, titre ou d’un certificat de qualification professionnelle ou une qualification reconnue dans les classifications d’une convention collective nationale de branche.
Le décret précise notamment qu’un arrêté fixera le cahier des charges de l’appel à candidatures national pour sélectionner les lauréats de cette expérimentation qui visera 5000 parcours individuels. Les OPCO (Opérateurs de compétences) financeront ces parcours sur la base d’un montant annuel maximal de 9000 euros.
Les Geiq souhaitent participer à l’expérimentation nationale sur la VAE inversée
Aujourd’hui, le réseau des 205 Geiq de France, en métropole et dans les Outre-mer, souhaite renforcer son action en faveur de l’inclusion en participant à l’expérimentation nationale lancée par le gouvernement sur la VAE inversée. En se positionnant en tant qu’ “architecte de parcours”, les Geiq seront reconnus avec un rôle clé dans la construction de parcours qualifiant, visant l’insertion des personnes éloignées du marché du travail. Ils pourront mettre à profit leur positionnement à l’interface des salariés, des entreprises et des acteurs de la formation et ainsi contribuer à l’emploi durable.
Les Geiq, représentés par la Fédération Française des Geiq, vont répondre prochainement à l’appel à candidatures national lancé par le ministère en se saisissant de cette nouvelle opportunité pour renforcer leur action au service de l’inclusion et pour répondre aux besoins en recrutement des entreprises qu’ils accompagnent. “Les Geiq souhaitent s’appuyer sur cette nouvelle expérimentation pour permettre à des personnes peu qualifiées ou en rupture avec le système scolaire d’acquérir en entreprise et de manière plus concrète des compétences métier, tout en validant ces compétences acquises par une certification reconnue”, explique Pierre LOBRY, Président de la Fédération Française des Geiq. Ainsi, leur montée en compétences est véritablement axée sur l’expérience accumulée lors de mises en situation de travail et d’un accompagnement dédié pour consolider les compétences pratiques nécessaires à l’exercice du métier.
Les Geiq, un tremplin efficace vers l’emploi
La recherche d’emploi pour une personne sans qualification et avec peu d’expérience relève du parcours du combattant, comme en témoignent les histoires de parcours réussis que la Fédération Française des Geiq relate dans La plus belle façon d’embaucher, son magazine consultable en ligne. Pour la fédération, l’enjeu est important : que ce dispositif s’adresse à un plus large public parmi celles et ceux qui se retrouvent éloignés du marché du travail. Les Geiq permettent, aux personnes qui en bénéficient, d’être rémunérées, formées, aidées, avec un emploi durable à la clé.
Les Geiq accompagnent les entreprises dans leurs recrutements via l’alternance. En proposant des profils différents, accompagnés tout au long du parcours de formation et d’insertion, ils permettent de répondre à leurs besoins en main-d’œuvre dans de nombreux secteurs en tension. À l’issue, les entreprises adhérentes des Geiq ont la possibilité de recruter directement en CDI le salarié. Et ça marche ! En 2021, les Geiq de France ont accompagné 14 278 personnes avec un taux de réussite à l’examen exemplaire : 93 %. Parmi les sortants du dispositif, 70 % ont été embauchés. Les Geiq peuvent compter sur le soutien des collectivités et de l’État pour accompagner leur développement avec un objectif : augmenter les possibilités de parcours d’insertion en alternance et proposer des solutions concrètes de retour à l’emploi durable.
QU’EST-CE QU’UN GEIQ ?
Les Geiq sont des regroupements d’entreprises qui, pour résoudre leurs problèmes de recrutement, parient sur le potentiel de personnes éloignées du marché du travail. Le premier Geiq a été créé en 1991. Aujourd’hui, plus de 200 Geiq sont labellisés avec environ 300 implantations sur le territoire français. Les entreprises adhérentes représentent plus de 20 filières professionnelles (BTP, propreté, industrie, transports, services à la personnes, etc.). La Fédération Française des Geiq a vocation à représenter les Geiq qu’elle labellise annuellement, en partenariat avec l’État, et à promouvoir le développement du modèle Geiq dans le cadre des politiques d’emploi et d’insertion professionnelle.