Qui sont-ils, qui sont-elles ? 

De décembre 2022 à février 2023, 382 dirigeants de services d’aide à domicile répartis sur l’ensemble du territoire français, ont répondu à un questionnaire en ligne élaboré par la FESP. Les réponses qui ont été fournies permettent de mieux les cerner et connaître leurs activités. 

Profils et motivations 

A la tête de ces entreprises, on retrouve essentiellement des hommes (à 66% contre 34% de femmes) âgés d’une cinquantaine d’années en moyenne. Ces dirigeant(e)s sont en majorité diplômés (53% ont validé un Master 2 et 35% ont obtenu une Licence Master 1) et, sont issus de cursus estudiantins très divers comme l’allemand, la biochimie, la biologie, l’action commerciale, la communication, la comptabilité, le contrôle de gestion etc.

Contrairement à ce qu’une partie de l’opinion publique pourrait penser, les dirigeants de sociétés de service d’aide à domicile ne sont pas motivés par l’argent. Il existe une vraie démarche d’ordre sociale et humaine dans leur choix professionnel. En effet, l’étude souligne que les principales motivations des dirigeants sont d’avoir un métier qui a du sens, d’aider les autres et les personnes dépendantes. Ces hommes et ces femmes éprouvent le besoin de se sentir utiles, de favoriser les contacts avec autrui mais aussi, de créer de l’emploi. Il y a chez eux une volonté réelle d'entreprendre pour et sur leur territoire afin d’être un acteur de la cité. Cela témoigne t-il d’une envie de reconnaissance de la complexité des tâches et des missions des dirigeants ? Probablement. Ces mêmes dirigeants souhaitent aussi apporter une réponse efficace et ciblée au vieillissement de la population afin de contribuer à un mieux vivre à domicile. 

Un attachement certain au travail

L’étude de la FESP révèle que 61% des dirigeants travaillent entre 45 et 60 heures par semaine et 15% d’entre-eux, plus de 60 heures par semaine. Ainsi, pas moins de 76% des dirigeants ont un rythme de travail très intense, enchaînent de grandes amplitudes horaires. Ils passent la majeure partie de leur temps (soit 82%) à suivre et à encadrer les intervenants, les équipes et les prestations à domicile. Il est très courant que les dirigeants sortent de leur fonction de manager, de coordinateur et de chef en réalisant des missions qui relèvent des prérogatives des assistant(e)s de vie à domicile en cas de manque d’effectif. Ils sont 62% à le faire. 


En quête de valorisation 

Diriger une société d’aide à domicile exige, outre une grande flexibilité horaire, de grandes capacités d'adaptation. A la fois au four et au moulin, les dirigeants besognent au quotidien. Ils ont soif de reconnaissance face à la perception négative de leur métier vis-à-vis de la population (et même des institutions publiques).  

Un métier fortement dévalorisé ? 

A l’instar de plusieurs professions du médical et de la santé (comme les auxiliaires de vie, les aides-soignantes, les assistantes de vie etc.), 64% des dirigeants de structures d’aide à domicile ne s’estiment pas valorisés en tant que tels. La faute au poids des préjugés vraisemblablement. Les dirigeants ne veulent plus entendre des phrases toutes faites et dégradantes de type : “Vous êtes au CAC40… Vous les lucratifs… Vous ne payez pas suffisamment vos intervenants, vous les exploitez, par contre vous, vous ne vous oubliez pas !... Ils se gavent sur la marge ! Ils font ça pour l’argent ! Profiteurs ! Ils pensent qu’à encaisser ! Ils font de l’or gris ! Ils profitent du système !... Les associations sont plus vertueuses que le privé qui ne pense qu’à gagner de l’argent sur le dos de la dépendance”.

Eu égard au nombre d’heures de travail effectuées et à l’investissement fourni, les dirigeants de structures d’aide à domicile ont une rémunération annuelle qui ne dépasse pas l’entendement. 60% de ces dirigeants ont un salaire annuel qui varie de l’ordre de 20K€ à 50K€. D’ailleurs, on ne peut pas les considérer comme étant des chefs d’entreprise de grandes multinationales ou de sociétés cotées au CAC40. En effet, 48% de ces dirigeants gèrent un effectif de de 10 à 49 salariés et 21% entre 50 à 99 salariés. La majorité (71%) ne possède qu’une seule et unique agence. 

Les principales attentes des dirigeants 

Selon l’étude de la FESP, les dirigeants veulent être reconnus et se sentir valorisés pour les services apportés au quotidien auprès d’un public fragile. Ils veulent que les entreprises soient incluses de la même manière que les acteurs associatifs et publics dans le cadre des politiques nationales et locales. Ils prônent la mise en œuvre de politiques autonomies ambitieuses afin de permettre aux dirigeants de disposer de plus de moyens humains et financiers. Enfin, au même titre que les associations et les établissements publics (à l’image des Ehpad), ils demandent à être considérés comme des acteurs indispensables du bien vieillir.

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Source : FESP