En 2021, le nombre d’inscrits aux formations de santé a connu une nette hausse du et le taux de réussite retrouve le niveau d'avant la crise sanitaire
La Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques (DREES) met à disposition les données actualisées sur les formations aux professions sanitaires en 2021, issues de son enquête annuelle auprès des écoles qui dispensent ces formations.
La hausse de 5 % du nombre d’inscrits dans les formations aux professions sanitaires concerne particulièrement les ambulanciers et les aides-soignants
En 2021, 169 533 élèves et étudiants, dont 85 % de femmes, étaient inscrits dans l’une des 1 318 formations aux professions sanitaires en France métropolitaine et dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM).
C’est 5 % de plus par rapport à 2020. Parmi eux, 94 895 sont en formation d’infirmier (toutes années de scolarité confondues), et 30 673 en formation d’aide-soignant. Ces deux formations représentent 74 % du nombre d’inscrits en 2021 dans les 16 disciplines sanitaires du champ de l’enquête. La hausse du nombre d’inscrits s’observe dans toutes les formations, sauf chez les psychomotriciens qui enregistrent une faible diminution (-0,2 %). Cette hausse est particulièrement prononcée chez les ambulanciers (+17 %) et les aides-soignants (+12 %). Les inscrits en formation d’infirmiers progressent plus modérément (+ 4 %), toutefois le nombre d’inscrits en première année de formation d’infirmiers augmente plus fortement (+ 9 %). Le nombre de places offertes à ces trois professions en tension a en effet été fortement augmenté en 2021.
Quel est le taux de réussite aux diplomes de santé ?
Le taux de réussite au diplôme retrouve son niveau de 2019, après une hausse d’un point en 2020.
Le taux de réussite diminue de 93,4 % en 2020 à 92,6 % en 2021, et retrouve son niveau de 2019 après la forte hausse observée en 2020. L’année 2020 a été une année particulière avec la crise sanitaire, les formations ont été très perturbées tant au niveau des cours que des stages d’application. Ce phénomène a été notable pour les formations d’aide-soignant (augmentation du taux de réussite de 2 points en 2020, puis baisse de 2 points en 2021) et d’ergothérapeute (augmentation du taux de réussite de 5 points puis baisse de 5 points en 2021).
Le taux de réussite au diplôme d’État d’infirmier recule moins fortement qu’il n’avait augmenté en 2020 (augmentation du taux de réussite de 2 points en 2020, puis baisse de 1 point en 2021). L’évolution inverse a cependant été constatée pour les auxiliaires de puériculture, avec une diminution du taux de réussite de 5 points en 2020, suivie d’une hausse de 5 points en 2021.
Un nombre de diplômés qui varie très fortement dans certaines des disciplines interrogées
Le nombre de diplômés des professions sanitaires s’élève à 65 627 en 2021, en hausse de 2 % par rapport à 2020.
La situation est toutefois très contrastée selon les professions :
- le nombre de diplômés pédicures-podologues continue de baisser fortement : -8 % de 2020 à 2021, alors qu’il avait déjà baissé de 23 % entre 2019 et 2020.
- le nombre d'ambulanciers, progresse de 20 % en 2021, en lien avec la forte hausse des inscrits, après une baisse régulière depuis 2017.
- le nombre de diplômés techniciens de laboratoire médical et de préparateurs en pharmacie hospitalières enregistre également une hausse de 17 %.
- les diplômés aides-soignants progresse (+7 %) mais à un rythme plus modéré que le nombre d’inscrits : la plupart des rentrées dans les formations d’aide-soignant ayant lieu au deuxième semestre, les élèves entrés en 2021 seront principalement diplômés en 2022.
- le nombre de diplômes d’infirmiers continue de diminuer en 2021 (-4 %) : la formation d’infirmier durant 3 ans, la hausse d’inscrits en 2021 se répercutera sur les diplômés de 2024.
12 % des étudiants ont été mobilisés dans le cadre de la réserve sanitaire dans le cadre de la crise sanitaire liée à la Covid-19 en 2021
En 2020 et en 2021, les écoles de formations sanitaires ont été interrogées au sujet de la participation de leurs étudiants à la réserve sanitaire dans le cadre de la crise sanitaire liée à la Covid-19. 15 % des formations ayant répondu à cette question (63 % des formations) sont concernées en 2021 (après 44 % en 2020). Au sein de ces formations ayant eu des étudiants mobilisés pour la réserve sanitaire, la moitié des étudiants y ont participé (après 34 % en 2020). Au total, cela représente 12 % de l’ensemble des étudiants inscrits dans une formation ayant répondu à la question (18 % en 2020).
L’ensemble des données sur les formations aux professions sanitaires en 2021, avec un historique remontant pour certaines séries jusqu’en 1966, sont accessibles sur le site data.drees dans le jeu de données « La formation aux professions de santé ». Elles contiennent, au niveau national et régional le plus souvent, des informations, déclinées par diplôme, sur le nombre d’établissements de formations, de candidats, d’inscrits, dont ceux en première année, de places financées, de diplômés et de validation des acquis de l’expérience (VAE), la part de femmes et d’hommes parmi les inscrits et parmi les diplômés, etc.
Enquête écoles
Cette enquête, appelée aussi « enquête Écoles », a été mise en place en 1980. Elle porte sur les formations aux diplômes de santé suivants :
- aide-soignant, Formation de 10 à 18 mois : L’aide-soignant assiste l’infirmier dans les activités quotidiennes de soins et contribue au bien-être des malades, en les accompagnant dans tous les gestes de la vie quotidienne et en aidant au maintien de leur autonomie
- ambulancier, formation de 18 semaines. Nécessite permis B et formation PSC1. L'ambulancier assure le transport des blessés et des malades au moyen d'un véhicule adapté. Il est également chargé de tâches annexes : tenue de documents de bord, entretien du véhicule, etc.
- auxiliaire de puériculture, 10 mois à 18 mois pour les apprentis. L'auxiliaire de puériculture s'occupe des moins de 3 ans. De la maternité où il donne les soins d'hygiène aux nouveau-nés, à la halte-garderie où il assure les activités éducatives. En crèche, il change les petits, les nourrit, les éveille par diverses activités (jeux, chansons, dessins...), leur apprend à marcher et à parler.
- cadre de santé. Formation de 12 moissuite Diplôme de professionnel de santé. Un cadre de santé désigne un salarié du secteur privé ou public chargé de missions d'encadrement d'autres professionnels de santé. Il se voit confier des fonctions d'organisation des activités de soins, de management des ressources humaines et de gestion économique, de formation et de recherche.
- ergothérapeute. Formation de 36 moispost Bac ou équivalent. L'ergothérapeute maintient, restaure et facilite les activités humaines de personnes en situation de handicap ou souffrant de maladies ou de blessures en recourant à la rééducation, la réadaptation ou la réhabilitation.
- infirmier diplômé d’État. Formation de 36 moispost Bac ou équivalent. L'infirmier diplômé d'état réalise des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu, afin de maintenir ou restaurer la santé de la personne.
- infirmier anesthésiste. Formation de 24 moisavec Diplôme d'état d'infirmier ou de sage-femme ou deux ans d'exercice en qualité d'infirmier ou de sage-femme". L'infirmier anesthésiste a la mission de réaliser des anesthésies générales ou locales et des réanimations post-opératoires, tout en garantissant la sécurité du patient. Il accompagne le malade avant, pendant et après l’opération.
- infirmier de bloc opératoire. Formation de 18 moisaprès Diplôme d'état d'infirmier ou de sage-femme. L'infirmier de bloc opératoire est un infirmier spécialisé exerçant au sein d'une équipe dans les blocs opératoires des hôpitaux ou des cliniques. En collaboration étroite avec le chirurgien, il prend en charge le patient dès son arrivée en salle d'opération jusqu'en fin d'intervention, en salle de réveil.
- infirmier puériculteur. Formation de 12 moisaprès Diplôme d'état d'infirmier ou de sage-femme. L'infirmier puériculteur est un infirmier spécialisé dans les soins médicaux apportés aux bébés et aux enfants.
- manipulateur d’électroradiologie médicale (ERM). Formation de 36 mois post Bac ou équivalent. Le manipulateur en électroradiologie médicale exécute, sur prescription médicale et sous la responsabilité d'un médecin, des actes professionnels d'électroradiologie médicale.,
- masseur-kinésithérapeute. Formation de 4 ans post 1A L.AS, 1A PASS, L1 STAPS ou L1 biologie. Le masseur-kinésithérapeute utilise des techniques spécifiques (massages, étirements, contentions, relaxation neuromusculaire, applications de courants électriques, cryothérapie, balnéothérapie, pressothérapie...) adaptées à chaque patient, pour mobiliser ou stimuler les tissus ou muscles endommagés ou altérés, pour effectuer une rééducation neuromusculaire, corrective ou compensatrice.
- pédicure-podologue. Formation de 36 moispost Bac ou équivalent. Le pédicure-podologue a en charge les affections et soins du pied. Il effectue des soins courants (entretien, ponçage) et des soins spécifiques comme le traitement des affections de l’épiderme (cors, durillons) et des ongles (ongles incarnés).
- préparateur en pharmacie hospitalière, Formation de 36 mois post Bac ou équivalent. Le préparateur en pharmacie hospitalière participe à la préparation, la dispensation et la gestion des médicaments et des dispositifs médicaux et de contribuer aux opérations de stérilisation. Il accomplit des opérations de stockage et de gestion au sein de la pharmacie à usage intérieur (P.U.I.) et des services de soins. Il procède aux conditionnements et aux préparations pharmaceutiques en milieu hospitalier.
- psychomotricien, Formation de 36 mois post Bac ou équivalent. Le psychomotricien traite les troubles du geste et du mouvement. Il a pour mission de rééduquer par l'harmonie corporelle, d'aider à retrouver un bien-être, voire de supprimer purement et simplement un handicap. Il exerce toujours sur prescription médicale en utilisant plusieurs méthodes : expression corporelle, éducation gestuelle, activités de coordination et de rythme, jeux…
- sage-femme. Formation de 4 anspost 1A PASS / L.AS. La sage-femme est spécialiste de la femme en bonne santé, qu'elle suit de l'adolescence à la ménopause. Son domaine d'intervention s'arrête en cas de diagnostic pathologique : elle oriente alors la patiente vers un médecin spécialiste (gynécologue ou obstétricien). Pour aider un enfant à venir au monde, elle suit la grossesse, pratique les échographies, établit les diagnostics, prescrit des analyses et des examens. Dans les jours suivant la naissance, elle accompagne le nouveau-né et la mère.
- technicien de laboratoire médical. Formation de 36 moispost Bac ou équivalent. Le technicien de laboratoire médical est chargé de réaliser les examens de biologie médicale permettant au médecin de confirmer un diagnostic ou de déceler une maladie. En se basant sur les prescriptions médicales, il procède aux examens : il recherche, dans le sang ou dans des liquides corporels prélevés par le médecin, d'éventuelles anomalies, effectue les prélèvements de sang.
Retrouvez ici des offres d'emploi dans la santé.
Les données sur les formations aux professions sanitaires en 2021, y compris les séries longues 1966-2021 sur le site data.Drees dans le jeu de données « la formation aux professions de santé »
L’enquête auprès des élèves et étudiants en école de formation aux professions de santé, dite enquête « Étudiants », est actuellement en cours de collecte et concerne les étudiants rentrés en formation au cours de l’année 2022. Cette enquête, complémentaire à celle auprès des centres de formation, permet de dresser le portrait des étudiants et de mieux connaître leur parcours scolaire et leurs caractéristiques sociodémographiques.
Cette année, des informations sur l’attractivité des métiers ainsi que sur l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur leur formation et leur vision du métier seront également disponibles. Les résultats de cette enquête seront publiés à la fin de l’année 2023.
Bonjour,
Je m'interroge sur ce qui explique que dans le graphique en haut de l'article, il y a plus de diplômés que d'inscrits ?
Merci pour votre éclairage.