Grâce à la simplification de la VAE les proches aidants pourraient postuler dans le médico-social.Les proches aidants sans le diplôme nécessaire et voulant se reconvertir pourraient bientôt postuler dans les Ehpad ou les services de soins à domicile grâce à la validation des acquis de l'expérience (VAE). Cette proposition, au cœur du nouveau projet de loi pour l’emploi, vise à recruter plus facilement, entre autres, dans le secteur du médico-social, en manque crucial de main d’œuvre.
Publié le 12 septembre 2022 17:52Pour répondre rapidement à la pénuire de personnel dans certains secteurs comme le médico-social, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a présenté la semaine dernière un projet de loi en procédure accélérée de « mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. »
Parmi les propositions, y figurela simplification de l'accès à la validation des acquis de l'expérience (VAE) pour les aidants familiaux (article 4).
En effet, les tensions sont plus importantes que jamais dans le secteur sanitaire et social. Recruter des auxiliaires de vie et des aides-soignants reste un vrai casse-tête pour les Ehpad et les services à domicile, et les diplômés du secteur manquent à l’appel.
Pourtant, il existe des personnes expérimentées parfois prêtes à travailler pour eux : ce sont les aidants familiaux, qui ont fait office d’auxiliaire de vie par le passé (ou le font encore) auprès de leurs proches âgé ou handicapé, mais le plus souvent sans le diplôme requis !
Grâce à cette facilitation de la VAE, ces proches aidants et aidants familiaux pourraient entamer plus facilement une reconversion professionnelle en faisant valoir ces compétences acquises dans la prise en charge de la dépendance ou de la fin de vie d'un membre de la famille.
Voir l’article d’Aladom du 8 septembre 2022 : Qui peut bénéficier de l’Allocation journalière du proche aidant ?
Voir l’article d’Aladom du 5 octobre 2022 : Journée nationale des aidants : la Drees publie une étude sur les aidants pivots ayant à charge leurs enfants et leurs parents âgés
La VAE est un « levier majeur de promotion et d’aide à la résorption du chômage de longue durée dans des secteurs où les tensions de recrutement sont plus qu’exacerbées », souligne le projet de loi.
« Lever les derniers freins pour que la VAE puisse jouer un rôle majeur pour l’attractivité des métiers du grand âge » était quelque chose d’essentiel pour Brigitte Bourguignon l’ancienne ministre déléguée, chargée de l’Autonomie, qui y voyait notamment une réponse aux problèmes de recrutements du secteur.
C’est une solution également prônée par plusieurs groupes d’Ehpad. Hasard du calendrier ou pas, le lendemain de la présentation du projet de loi, le nouveau directeur du groupe d’Ehpad Korian, Nicolas Mérigot, a rencontré le ministre pour lui proposer, de son côté, une série de mesures pour simplifier le recours à la formation qualifiante.
Comme tous les groupes du secteur, Korian peine à trouver du personnel, notamment des auxiliaires de vie et des aides-soignants. Pour le premier groupe français d’Ehpad, l’idée de recruter des personnes ayant acquis de l’expérience sur le terrain n’est pas nouvelle. Mais pour lui, l’obtention de la VAE est trop lente, alors qu’il y a urgence.
« Nous avons 170 personnes, notamment des auxiliaires de vie faisant-fonction, en attente d'une convocation de la réunion d'un jury », a souligné Nicolas Mérigot lors dans sa conférence de presse du 8 septembre, cité dans le Média Social.
D’autres groupes d’Ehpad promeuvent la VAE. C’est le cas de Domus Vi, qui recherche en permanence des auxiliaires de vie ou des assistants de vie notamment en Bretagne et autour de Nantes.
Voir l’article d'Aladom du 4 novembre 2020 : DomusVi signe un partenariat avec les 2 Rives pour promouvoir la VAE
En partenariat avec les 2 Rives, une entreprise solidaire d’utilité sociale spécialisée en VAE, le groupe avait annoncé il y bientôt deux ans qu’il souhaitait déployer le dispositif sur l’ensemble de ses établissements en France et pour tous les métiers soit plus de 250 résidences médicalisées ou non et agences du domicile (l’objectif était de 400 accompagnements par an à compter de 2021).
Depuis 2021, une expérimentation a eu lieu dans le secteur du grand âge. Le gouvernement l’avait présentée le 15 mars dernier, en même temps que le rapport Khecha-Rivoire-Soubien. Cette expérimentation avait permis à 86% de la cohorte d’obtenir une validation totale ou partielle de la certification visée, dont 62% en totalité, et ceci en 4 mois en moyenne (contre 16 mois en moyenne dans les parcours de droit commun).
Le gouvernement avait annoncé dans la foulée que le test allait s’élargir à un plus grand public comprenant aussi les aidants et pairs familiaux.
La validation des acquis de l’expérience (VAE), est une des 4 voies d’accès aux diplômes de l’éducation nationale, aux côtés de la voie scolaire, de l’apprentissage et de la formation des adultes
Créée en 2002, elle a pour but de valoriser et de reconnaître les compétences acquises au cours de la vie. Les personnes engagées obtiennent une certification qui peut être :
Et ceci sans passer par une formation « académique ».
La condition est de justifier d’au moins 1 an d’expérience en rapport direct avec la certification visée (quel que soit l’âge, la nationalité, le statut et le niveau de formation de la personne.
La VAE n’est donc, ni une conversion automatique de l’expérience en certification, ni de la formation.
Ce projet de loi en procédure accéléré vise à faire face rapidement aux difficultés de recrutement des entreprises. En effet, les entreprises ont plus de mal à recruter qu’avant la crise sanitaire et « une part grandissante des chefs d’entreprise déclare limiter leur activité faute de candidats disponibles », souligne le projet de loi,
C’est le cas, par exemple, dans le secteur sanitaire, dans l’industrie ou les transports, où la formation initiale et continue ne répond plus à la demande à court terme.
Depuis la fin de la crise sanitaire, le marché du travail connaît une effervescence inédite », et a créé plus de 700 000 emplois. Une ébullition marquée aussi par une nouvelle mobilité. Ainsi, « beaucoup d’actifs ont de nouvelles aspirations professionnelles, qui les font changer plus fréquemment d’entreprise, voire de métier », souligne le projet de loi.
Voir le site officiel du ministère du Travail, du plein Emploi et de l'Insertion : Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) : remise du rapport Rivoire et lancement de nouvelles expérimentations de parcours simplifiés
Voirle portail officiel de la validation des acquis de l’expérience
Voir le projet de loi de l’Assemblée nationale du 7 septembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi
Voir le point presse de Korian du 8 septembre 2022
Témoignage - Agence Solutia Illkirch
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Témoignage - EHPAD Résidence Les Jardins des Sens
Voir le témoignageProfessionnels du secteur
VISIBILITÉ, RÉFÉRENCEMENT, RECRUTEMENT, DÉVELOPPEMENT CLIENTÈLE
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Bonjour,
Un proche aidant familial le fait souvent parce qu'il s'agit de sa famille, par devoir, ils n'ont très souvent pas le choix face à la dépendance.
Il y en a beaucoup avec des diplômes, j'imagine que dans ce cadre là nous parlerons de reconversion.....
La dépendance est H24 pour beaucoup, je ne sait pas si je dois rire ou pleurer en découvrant ce projet.
Alors que déjà la vie n'a pas été particulièrement facile pour eux, on va leur imposer un métier sous couvert de VAE.
Donc si je comprends bien, si le proche aidant est encore en âge de travailler et que son proche dépendant décède, il devra faire une VAE pour travailler dans un EHPAD ou comme aide à domicile.
Et bien moi par contre je voudrai que les jobs d'Educateurs spécialisés pour personnes handicapées soit en VAE pour les proches aidants de personnes handicapées voir mêmes les postes de direction dans des Les Maisons d'accueil spécialisées ......