Les projets d’habitat partagé, (ou inclusif) se multiplient sur le territoire, et le modèle semble bien parti pour s’inscrire dans la durée. En effet, face au vieillissement de la population, il est urgent de trouver de nouvelles solutions pour vivre au mieux cette nouvelle étape de la vie.

Alors que l’Ehpad concerne les personnes les plus dépendantes et les plus âgées (40 % ont plus de 90 ans, selon le dernier article d’Aladom.fr : Les résidents en Ehpad sont de plus en plus âgés selon deux enquêtes de la Drees et de l'Insee), d’autres modes de vie s’inventent pour permettre aux seniors de ne pas vieillir seuls, et de bénéficier de services, partagés ou non.

Le maintien à domicile, encouragé par l’Etat, avec la venue quotidienne d’une auxiliaire de vie, ou d’une aide aux personnes âgées, avec le portage de repas, est la solution préférée des Français, lorsqu’on les interroge. Pour trouver une aide à domicile aux personnes âgées, on peut par exemple consulter les annonces d'Aladom.fr, le référent de la recherche d'emploi dans le domaine des services à la personne. 

Mais l’habitat Accompagné, Partagé, et Inséré (API) fait aujourd’hui partie des autres solutions en passe de gagner du terrain, notamment sous l’impulsion de la loi ELAN de 2018, définissant le concept d’« habitat inclusif » au sein du code de l’action sociale et des familles (art. L.281-1 du CASF), et de projets dans toute la France.

C’est pour encourager ces nombreuses initiatives d’habitats API dans les territoires que l’association hapi (habitat accompagné, partagé et inséré dans la vie sociale) a vu le jour en novembre dernier, créée par trois acteurs majeurs :

  • la Caisse des dépôts ;
  • les Petits frères des pauvres (qui agit auprès des personnes âgées démunies et/ou isolées, notamment en matière de logement) ;
  • le Réseau de l'habitat partagé et accompagné (Hapa).

La plateforme monhabitatinclusif.fr pour les porteurs publics et privés

Moins de neuf mois plus tard, elle lancesa plateforme de services numériques en ligne monhabitatinclusif.fr, qui est aussi un centre de ressources pour permettre de« faciliter et de structurer le déploiement de l’offre d’habitat API ».

Le site permet aussi aux porteurs publics et privés de soumettre leur projet au comité d'orientation de l'association pour qu'ils soient analysés et orientés vers des interlocuteurs « à même de les financer ou de les accompagner pour fluidifier le montage ».

La plateforme devrait s’enrichir prochainement de nouvelles fonctionnalités. A suivre, donc...

 

 L’API : des nouveaux modèles d’habitat adaptés aux besoins des personnes fragilisées

L’habitat Accompagné, Partagé et Inséré (API) apporte une réponse à la perte d’autonomie à la fois pour les personnes fragilisées par un handicap, le vieillissement ou une maladie :

  •  à titre préventif, du fait de la lutte contre l’isolement et le repli sur soi ;
  • par la mise en commun de moyens permettant de mieux faire face à cette perte d’autonomie.

Ainsi, de nouveaux modèles apparaissent, en complémentarité aux dispositifs existants.

Habitat partagé : des animateurs dans les lieux de vie

Rassemblant des habitants autour d’un projet de vie commun pour faire face à leur fragilité, ces habitats sont accompagnés et animés par un animateur ou des professionnels de la coordination, de la régulation du vivre-ensemble...

 Le vivre ensemble mis en avant

Plusieurs possibilités existent :

  • soit un logement autonome regroupé autour d’espaces communs,
  • soit un espace privatif au sein d’une colocation.

Dans tous les cas, le « vivre ensemble » est favorisé en sein du logement, ainsi qu’avec l’environnement (voisinage, famille, amis, services de proximité, intervenants, etc.)

Pas de conditions strictes pour intégrer un habitat API

« L’entrée dans un habitat API, pas plus que l’entrée dans un habitat inclusif, n’est pas conditionnée à une orientation médico-sociale », précise le site monhabitatinclusif.fr, qui souligne l’absence de critères requis pour y vivre.Nul besoin d’être en GIR (groupes définissant des degrés de dépendance), ni de bénéficier d’une prestation d’aide à l’autonomie.

« L’âge moyen de perte d’autonomie est de 83 ans », rappelle le site, qui souligne que seule 1 personne de plus de 85 ans sur 5 (20 %) est concernée par cette perte d'autonomie.

Autant d’années à organiser selon ce qui convient le mieux à chacun. Reste qu'avec un habitat partagé, la solitude et l'isolement, souvent redoutés, ne sont plus une fatalité. 

 

Besoin d'aide à domicile ?

Pour aller plus loin : 

Voir le site de consacré à l'API :  monhabitatinclusif.fr

Voir Les cahiers repères du Gihp, "Démarche pour élaborer et réaliser une formule d'habitat" (avril 2022)

VoirLes cahiers pédagogiques de l'habitat inclusif de la CNSA (mars 2022) 

Voir le rapport Broussy « Nous vieillirons ensemble » (mai 2021) 

Voir le rapport Piveteau-Wolfrom « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous ! » (juin 2020) 

Voir le rapport Libault « Concertation Grand âge et autonomie » (mars 2019) 

 Voir le Guide de l'habitat participatif, livret élu, "le logement abordable, écologique et solidaire de demain

 Voir le MOOC du réseau Hapa, une formation en ligne sur le thème de l'habitat partagé et accompagné.