Au vu de l’augmentation de l’indice de base des salaires depuis un an, on pourrait croire que les Français se sont enrichis. Mais c’est sans prendre en compte l’inflation. Dans son étude qui vient de paraître, "Evolution de base des salaires dans le secteur privé : résultats provisoires du 1 er trimestre 2022", la Dares tempère ces résultats. Et ceux-ci sont mauvais pour le pouvoir d’achat des Français,

En regard de l’inflation, sur un an et en euros constants, les salaires ont diminué de plus de 2 % dans le privé.

Cette baisse des salaires est de 2,1 % pour le salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE).

Au niveau de l’indice du salaire mensuel de base (SMB), la baisse est de 2,3 %.

Dans l’industrie, cela revient à une baisse de 2,3 %. Dans le tertiaire elle est également de 2,3 %, Dans la construction, elle est de 2,6 %.

Une augmentation des prix à la consommation de 4,6 % en un an

En cause : l’augmentation des prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac). Ils ont augmenté de 4,6 % entre fin mars 2021 et fin mars 2022. Une perte de pouvoir d’achat diminuée par certains dispositifs de soutien comme les ristournes sur le prix des carburants à la pompe, le bouclier énergétique, ou le chèque énergie pour certains, mais qui ne suffit pas pour de nombreux ménages.

Une augmentation des salaires trompeuse

Malgré leur augmentation, les chiffres affichés sur les fiches de paie ne reflètent donc pas la réalité.

Quelle augmentation des salaires au premier trimestre 2022

L’indice du salaire mensuel de base (SMB) de l’ensemble des salariés a progressé de 1,1 % au cours du 1er trimestre 2022.

Par catégorie socioprofessionnelle, le SMB progresse, au cours du 1er trimestre 2022, de 1,4 % pour les ouvriers, de 1,0 % pour les employés et les professions intermédiaires, et de 0,9 % pour les cadres.

Quelle augmentation des salaires depuis un an

Sur un an, le SMB a augmenté de 2,3 %.

La hausse est de 2,6 % pour les employés, de 2,4 % pour les ouvriers et de 1,9 % pour les professions intermédiaires et les cadres.

Mais en euros constants et sur la même période, ce salaire baisse en fait de 2,0 % pour les employés, de  2,2 % pour les ouvriers, de , 2,7 % pour les professions intermédiaires et les cadres).

Premier trimestre 2022 : une hausse des salaires toujours insuffisante sur fond d'inflation qui se poursuit

Que réserve l'avenir ? Les salaires ont continué d'augmenté pour les ouvriers et les employés du secteur privé au premier trimestre 2022. 

Dans les sociétés de plus de 10 salariés ou plus du secteur privé (hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales), l’indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a progressé de 1,2 %

Dans l’industrie, il a augmenté de 1,4 %.

Dans le tertiaire, de 1,2 %.

Dans la construction, de 1,1 %.

Mais ceci ne suffit pas. La consommation  des ménages a ralenti de 1,3 % sur les trois premiers mois de l’année. Les achats alimentaires ont plongé de 2,5 % et la consommation d’énergie de 1,6 %. Les dépenses en hôtellerie-restauration, en biens manufacturés, en transports et en loisirs récréatifs, en habillement, sont également en baisse.

Alors que l'inflation dans l'alimentation devrait dépasser 5 % d'ici le début de l'été, selon l’IRI (retrouvant les niveaux historiques de 2008), la solution est-elle dans une hausse plus importante des salaires ? Les avis divergent, mais en attendant le malaise demeure. 

Pour aller plus loin :

Voir l'étude de la Dares : "Evolution de base dans le secteur privé : résultats provisoirs du 1 er trimestre 2022"