Combien y a t-il d'intérimaires en France ?

Selon les chiffres de la DARES, Après une chute historique début 2020 en raison du contexte sanitaire, puis un rebond en 2020 et un ralentissement début 2021, l'intérim a fortement augmenté au troisième trimestre 2021 (+2,1%) et au quatrième trimestre 2021 (+5,4 %, soit +42300 intérimaire).

L'emploi interimaire dépasse aujourd'hui son niveau d’avant la crise sanitaire. Fin décembre 2021, l’emploi intérimaire est supérieur de 6,3 % au niveau de fin décembre 2019.

L’emploi intérimaire accélère dans tous les secteurs : 

  • +6,6 % dans l’industrie (après +2,3 % au 3e trimestre 2021),
  • +4,9 % dans le tertiaire (après +2,1 %)
  • +4,5 % dans la construction (après +1,5 %).
  • +11,4 % par rapport à fin 2019 dans le secteur des services
  • +3,4% dans l’industrie,
  • +0,1 % seulement dans la construction.

Mesuré en moyenne sur l’ensemble du dernier trimestre 2021, le volume de l'interim  en équivalent emplois à temps plein accélère également par rapport au trimestre précédent (+5,0 %, après +1,5 % au 3e trimestre 2021).

829400 intérimaires en France

À la fin du 4e trimestre 2021, il y a 829400 intérimaires en France, ce qui est inédit depuis le premier trimestre 2000, soit 3,2 % de l’ensemble des salariés (+0,2 point par rapport au trimestre précédent et +0,1 point par rapport à fin 2019). Après 2 trimestres très dynamiques en 2020 ayant fait suite au recul historique du premier trimestre, puis un ralentissement début 2021, l’emploi intérimaire accélère au dernier trimestre 2021: il augmente de 5,4 % entre fin septembre et fin décembre 2021, soit +42300 intérimaires.

Le nombre de contrats à durée indéterminée (CDI) intérimaires augmente légèrement après avoir diminué au trimestre précédent (+2,2 %, après −0,7 % au 3e trimestre 2021) : son niveau dépasse de 9,6 % celui d’avant-crise, tel que mesuré fin décembre 2019.

Fin décembre 2021, on dénombre 52500 CDI intérimaires, soit 6,3 % de l’effectif total d’intérimaires en fin de trimestre.

Dans l’industrie, l’emploi intérimaire dépasse son niveau d’avant-crise

Au 4e trimestre 2021, l’emploi intérimaire accélère dans l’industrie (+6,6 % soit +17800, après +2,3 % soit +6200 intérimaires ; tableau 1). Il s’établit à 287400 intérimaires, soit 8,4 % de l’ensemble des salariés du secteur (+0,5 point par rapport au 3e  trimestre 2021 et +0,3 point par rapport au 4e trimestre 2019). Le nombre d’intérimaires progresse assez fortement dans la quasi-totalité des secteurs industriels ; il rebondit en particulier dans la fabrication de matériels de transport (+11,0 % soit +2900, après −7,2 % soit −2100), après un fort repli au trimestre précédent en lien avec la mise à l’arrêt, totale ou partielle, de plusieurs usines automobiles.

Dans l’industrie, l’emploi intérimaire dépasse ainsi pour la première fois le niveau atteint fin décembre 2019 (+3,4 %), avant la crise liée à la Covid-19, bien qu’il lui reste très inférieur dans le secteur de la fabrication de matériels de transport (−23,4 %).

L’emploi intérimaire dans le secteur industriel est en hausse dans l’ensemble des régions (carte 1a, tableau complémentaire 3). Il augmente plus fortement qu’au niveau national en Bourgogne-Franche-Comté (+13,1 %, après −2,5 % au Le niveau de l’emploi intérimaire dans l’industrie reste néanmoins inférieur à celui de fin décembre 2019 en Centre-Val de Loire (–1,8 %), en Bourgogne-Franche-Comté (–2,5 %), en Occitanie (–6,1 %) et surtout en Île-de-France (–9,0 %), tandis qu’il le dépasse nettement dans le Grand-Est (+9,3 %) et en ProvenceAlpes-Côte d’Azur (+12,1 %).

En moyenne, au 4e  trimestre 2021, le volume de travail temporaire en ETP dans l’industrie accélère également (+4,1 % soit +11000 ETP, après +0,8 % soit +2100 ETP).

L’emploi intérimaire accélère dans le tertiaire

Au 4e  trimestre 2021, dans le secteur tertiaire, l’emploi intérimaire accélère par rapport au trimestre précédent (+4,9 % soit +17700, après +2,1 % soit +7500 intérimaires). 381100 intérimaires travaillent dans le tertiaire, représentant 1,9 % de l’ensemble des salariés du secteur (+0,1 point par rapport au trimestre précédent et +0,2 point par rapport à fin 2019). Cette hausse est principalement due au dynamisme dans le secteur du transportentreposage (+5,5 % soit +6400 intérimaires, après +1,2 % soit +1400 au trimestre précédent), et celui des services aux entreprises (+4,6 % soit +4800 intérimaires, après –5,8 % soit –6300), et dans une moindre mesure dans le commerce (+3,7 % soit +2800, après +7,5 % soit +5300) et les services non marchands (+7,5 % soit +2400, après +7,7 % soit +2300). Ce dynamisme s’explique à la fois par une croissance plutôt tendancielle dans certains secteurs, en particulier le transport et l’entreposage, et par des besoins plus ponctuels dans d’autres secteurs, en lien avec la crise sanitaire, notamment dans les services non marchands.

Dans le secteur tertiaire, le nombre d’intérimaires est supérieur à celui de fin 2019 (+11,4 %), mais la situation est très hétérogène. L’emploi intérimaire reste éloigné de son niveau d’avant-crise dans certains secteurs dont l’hébergement-restauration (–6,5 %) et les activités financières et d’assurance (–20,3 %), tandis qu’il le dépasse très largement dans les services non marchands (+51,8 %), le transport-entreposage (+19,1 %) et le commerce (+8,3 %).

L’emploi intérimaire dans le tertiaire augmente dans la quasi-totalité des régions

Le Grand-Est se distingue par une hausse nettement plus élevée que la moyenne nationale pour le deuxième trimestre consécutif (+14,8 %, après +6,2 %) en lien notamment avec un fort dynamisme dans le transport et l’entreposage.

Le nombre d’intérimaires dans les secteurs des services augmente aussi plus fortement, mais dans une moindre mesure, en Occitanie (+6,0 %, après +3,3 %) et en Île-deFrance (+5,8 %, après +7,6 %). L’écart de l’emploi intérimaire tertiaire au niveau d’avant-crise est ainsi très hétérogène selon les régions. Il est nettement supérieur au niveau du 4e  trimestre 2019 dans le Grand-Est (+25,5 %) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+24,8 %), et dans une moindre mesure en Nouvelle-Aquitaine (+16,3 %), dans les Hautsde-France (+16,0 %) et dans les Pays de la Loire (+15,8 %).

Au contraire, le nombre d’intérimaires se rapproche de son niveau d’avant-crise en Île-de-France (–0,2 %), du fait de son faible dynamisme dans les activités financières et d’assurance, l’information et la communication et les services aux entreprises.

Mesuré sur l’ensemble du trimestre et en équivalent temps plein, le volume de l’emploi intérimaire augmente dans le tertiaire de 5,4 % (soit +20000 ETP) par rapport au trimestre précédent, après +4,0 % (soit +14200 ETP).

L’emploi intérimaire au même niveau qu'en 2019 dans la construction

L’emploi intérimaire augmente dans la construction au 4e  trimestre 2021, en nette accélération par rapport à la reprise du 3e  trimestre (+4,5 %, soit +6700 intérimaires, après +1,5 % soit +2200 intérimaires). Il s’établit ainsi à 156700 intérimaires, ce qui représente 9,5 % de l’ensemble des salariés du secteur (soit +0,3 point par rapport au trimestre précédent et −0,4 point par rapport à fin 2019). Le nombre d’intérimaires revient ainsi à sa situation fin décembre 2019 (+0,1 %).

Le nombre d’intérimaires dans la construction augmente au 4e  trimestre 2021 dans la plupart des régions, en particulier en BourgogneFranche-Comté (+8,1 %, après +1,2 % au trimestre précédent), en Centre-Val de Loire (+7,3 %, après +2,5 %) et en Occitanie (+6,3 %, après –0,5 %). L’écart au niveau d’avantcrise est néanmoins très différent selon les régions. Fin décembre 2021, l’emploi intérimaire dans la construction est toujours inférieur à son niveau de fin décembre 2019 en Occitanie (–6,3 %), dans le Grand-Est (–5,7 %), et dans les Hauts-de-France (–5,5 %); il le dépasse au contraire notamment dans les Pays de la Loire (+4,6 %), en Centre-Val de Loire (+4,2 %) et en Nouvelle-Aquitaine (+4,1 %).

Mesuré sur l’ensemble du trimestre et en équivalent temps plein, le volume de l’emploi intérimaire augmente dans la construction de 5,5 % (soit +7800 ETP) après avoir diminué de 3,6 % au 3e  trimestre 2021 (soit –5200 ETP).

La part du tertiaire dans l’emploi intérimaire reste supérieure à celle d’avant-crise

La répartition par secteur de l’emploi intérimaire diffère légèrement de celle d’avant-crise du fait des trajectoires hétérogènes de reprise. La part du secteur des services est supérieure à celle mesurée fin 2019 (45,9 % fin décembre 2021 contre 43,8 % au 4e  trimestre 2019), tandis que celles de la construction et de l’industrie sont inférieures (18,9 % contre 20,1 % et 34,6 % contre 35,6 %, respectivement).

Au 4e  trimestre 2021, la durée moyenne des missions s’établit à 2,0 semaines (+1,0 % par rapport au trimestre précédent). La durée des missions reste sensiblement plus élevée dans la construction (3,5 semaines au 4e  trimestre 2021, soit +2,3 % par rapport au trimestre précédent) que dans l’industrie (2,4 semaines, soit +4,1 %) et le tertiaire (1,5 semaine, soit –1,0 %).

L’emploi intérimaire contribue fortement à la hausse de l’emploi salarié total 

Au 4e  trimestre 2021, l’emploi salarié total reste dynamique : +0,4 %, soit +106 900 emplois, après +0,5 %, soit 120 800 emplois au 3e trimestre 2021. Mais, contrairement aux trois premiers trimestres de 2021, l’emploi intérimaire contribue assez fortement à cette progression au 4 e trimestre : hors intérim, l’emploi salarié augmente de 0,3 % (soit +64 600 emplois, après +0,4 % soit +104 800 emplois au 3e trimestre 2021). L’intérim dépasse ainsi nettement son niveau d’avant-crise, comme le reste de l’emploi salarié.

L’emploi salarié hors intérim est en effet supérieur de 1,3 % (soit +331 000 emplois) à son niveau d’avant-crise, fin 2019, et l’emploi, intérim compris, y est supérieur de 1,5 % (soit +380 100 emplois).

L’accélération de l’emploi intérimaire dans l’industrie dynamise fortement l’emploi salarié du secteur: il augmente en effet de +0,2 %, hors intérim (soit +5000 emplois) et de +0,7 % intérim compris (soit +22800 emplois). Dans le secteur de la fabrication de matériels de transport en particulier, la reprise de l’emploi intérimaire permet une légère hausse de l’emploi; l’emploi salarié y diminue de 0,4 % hors intérim (soit –1400 emplois) et y augmente de +0,4 % avec intérim (soit +1500 emplois). Dans la construction, l’intérim dynamise également l’emploi salarié et contribue pour moitié à sa hausse: l’emploi salarié hors intérim augmente de +0,4 % (+6300 emplois) et l’emploi salarié total, intérim compris, de +0,8 % (+13100 emplois). Dans le tertiaire, l’emploi intérimaire contribue également à la hausse de l’emploi salarié, mais dans une moindre mesure: hors intérim, l’emploi salarié y progresse de +0,2 % (+48400 emplois); en incluant l’intérim, il augmente de +0,3 % (+66200 emplois). En particulier, l’emploi intérimaire contribue pour moitié à la hausse de l’emploi salarié dans le secteur des transports et de l’entreposage (+0,8 % soit +12300 emplois intérim compris, contre +0,4 % soit +5900 emplois hors intérim).