La précarité énergétique
En France, 5,6 millions de ménages vivent en situation de précarité énergétique dans des logements aux mauvaises performances thermiques, impossibles à chauffer. Avec la flambée des prix de l’énergie, la situation va s'aggraver encore et encore. Beaucoup d’autres familles, déjà fragilisées par la crise économique et sanitaire, vont connaître le même sort. C’est pourquoi nous devons agir sans tarder : le prochain mandat présidentiel est un moment décisif pour se doter d’un véritable Bouclier Énergie, solide et protecteur.
La précarité énergétique désigne la difficulté à pouvoir chauffer correctement son logement à un coût acceptable.
Chiffres de la précarité énergétique en France :
- 1 habitant sur 5 en France est concerné
- 33 % des RÉSIDENCES PRINCIPALES du parc privé en France métropolitaine sont des passoirs énergétiques car elles ont une vignette énergie F ou G.
- 7,4 millions de logements du parc résidentiel privé sont concernés
- 15 % des coproppriétés françasise sont en grande fragilité, soit près de 100 000 copropriétés et plus d'un million de logements.
Depuis 2016, l’Initiative « Rénovons ! » allie des forces vives de la société civile engagées en France en faveur de l’efficacité énergétique et la rénovation énergétique des logements. La coalition fait connaître auprès des décideurs et du grand public les conditions nécessaires et les solutions existantes qui conduiront à massifier les rénovations performantes et ainsi lutter contre la précarité énergétique. Dans un Scénario publié en 2017 et actualisé en 2020, elle promeut l’intérêt de l'investissement public en faveur de l’efficacité énergétique, sur les plans économique, social, environnemental, sanitaire, et de la mise en sécurité des logements. Le collectif est piloté par : le réseau Action Climat France, la Fondation Abbé Pierre, Le Secours Catholique, CLER réseau pour le transition énergétique, la fédération SOliHa (solidaire pour l'habitat), Schneider Electric et sa fondation, Effy.
Le bouclier énergie
Les mesures proposées par le collectif Rénovons sont cohérentes les unes avec les autres, progressives dans le temps, alignées sur des objectifs de diminution de la précarité énergétique en France, de consommation énergétique des logements et de baisse durable des émissions de gaz à effet de serre.
Plusieurs niveaux d’action sont proposés. Certaines mesures peuvent être prises très vite pour répondre à des situations de précarité énergétique qui ne peuvent plus durer. D’autres mesures doivent êtres mises en place de manière concertée afin d’inciter les propriétaires de logements à en améliorer le confort, et à en faire baisser les besoins en énergie.
La mobilisation de tous les acteurs : Des mesures particulières doivent aussi être prises pour inciter les acteurs de l’offre, entreprises de travaux et de matériaux, à améliorer leurs capacités à réaliser des rénovations performantes pour contribuer pleinement à la diminution de la précarité́ énergétique et à la baisse des consommations dans les logements.
Pour les mesures d'économie d'énergie, les français sont nombreux à installer une pompe à chaleur.
Le coût des mesures
Le coût et les bénéfices du bouclier énergie pour un investissement public de 63 milliards d’euros soit 3,2 milliards d’euros par an en moyenne sur la période 2020-2040. La rénovation des 7 millions de passoires énergétiques pourrait permettre d’économiser :
- 700 millions d’euros pour le système de soins, dont 614 millions d’euros pour la Sécurité sociale.
- 10,8 milliards d’euros sur la facture énergétique des ménages, soit 1100 euros en moyenne par ménage et par an.
- 14,67 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an à partir de 2040, soit l’équivalent de 17 % des émissions actuelles du secteur résidentiel et tertiaire.
- 2,06 milliards d’euros sur la facture énergétique de la France à partir de 2040.
- 105 TWh d’économies annuelles d’énergie primaire à partir de 2040, soit 14 % de la consommation du secteur résidentiel tertiaire.