Les jours passent, les mesures s’enchaînent, plus personne n’ignore le problème, mais, sur le terrain, la situation ne s’améliore pas, voire empire : les hôpitaux et les autres établissements médico-sociaux manquent cruellement d’infirmiers (IDE) sur tout le territoire. Pour parer à l’urgence, et inciter les candidats,  l’ARS d’Île-de-France lance un dispositif régional d’urgence d’un mois et demi, qui s’étendra jusqu’au 28 février 2022.

Les contrats, de 6 mois ou de 9 mois, devront pourvoir aux besoins jusqu’à l’automne 2022.

Plan d’embauche d’infirmiers en Île-de-France : les détails

Ce « dispositif régional de fidélisation » en direction des infirmiers et infirmières (IDE) intérimaires ou ayant une expérience polyvalente est à la fois la promesse d’un salaire plus élevé, et de plus de flexibilité dans le choix du temps passé.

  • La rémunération s’élève à 3 085 € brut/mois (tarif vacataire).
  • Pour une activité à temps plein, une prime exceptionnelle est prévue. Elle est de 4 000 € pour un CDD de 6 mois, et de 7 000 € pour un CDD de 9 mois.
  • Une indemnité de précarité est prévue.
  • Pour les congés qui n’auront pas pu être pris, une indemnité des congés est prévue également.
  • Il sera possible de travailler à temps incomplet (entre 40 % et 100 %) et de choisir son temps de travail quotidien.
  • Ce CDD de 6 mois ou 9 mois est non renouvelable.
  • Les IDE devront être affectés dans l’établissement où ils sont intervenus en tant qu’intérimaire.
  • Ces contrats ne peuvent s’appliquer aux IDE « en disponibilité d’un établissement de santé public partie au dispositif ».

 

Ce dispositif s’adresse à l’ensemble des établissements de santé franciliens qui le souhaitent. Le suivi et l’évaluation du dispositif seront assurés par le comité inter-fédérations composé de l’ARS Île-de-France et des fédérations hospitalières publiques et privées (AP-HP, FHF, FEHAP, FHP et UNICANCER).

 

Vous êtes à la recherche d’un emploi d’infirmier ? Aladom.fr, le référent de la mise en relation entre particuliers et employeurs dans le secteur de l’aide à la personne a sur son site des centaines d’annonces de postes d’infirmiers disponibles dans toute la France.

 

Un nouveau baromètre pour mesurer les tensions de recrutement dans le secteur sanitaire, social et médico-social privé non-lucratif

 

Ce dispositif régional de recrutement dans les établissements de santé intervient alors que le premier baromètre FEHPAP Nexem alerte sur les signes de fragilité structurelle du secteur privé non-lucratif « quant à sa capacité à attirer et à fidéliser des professionnels ».

Cette étude, est la première édition d’un baromètre que la Fehap (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires) et Nexem (organisation professionnelle des employeurs du secteur social, médico-social et sanitaire à but non-lucratif) qui rendra compte chaque trimestre, des tensions de recrutement chez leurs établissements et services adhérents (ceux-ci emploient 55 % des effectifs du secteur sanitaire, social et médico-social privé non-lucratif.).

Dans cette première édition (qui concerne la période du 1er juin au 30 septembre 2021),il apparaît que les professions de personnel soignant et de rééducation (infirmiers, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes…) sont les plus touchées par les tensions de recrutements.

Ces professions ont été citées par 93 % des répondants.

 

Infirmiers : une situation qui se dégrade

 

Selon le baromètre, la situation va plutôt en se dégradant. Ainsi, 56 % des répondants estiment que les difficultés de recrutement se sont aggravées au troisième trimestre 2021 pour les infirmiers, et 52 % pour les aides-soignants.

 Selon l’étude « la charge d’un travail retombe toujours sur les mêmes professionnels avec un risque important de dégradation des conditions de travail, entraînant inévitablement de l'épuisement, et donc potentiellement un risque de moins de qualité pour les personnes accompagnées ».

 

Infirmiers : des départs volontaires expliqués par les conditions de travail et les rémunérations

Le phénomène des départs volontaires n’est pas encore chiffré, mais il revient fréquemment depuis quelque temps. L’étude les explique par les conditions de travail (poste non-pérenne, pénibilité, rythme trop soutenu), ainsi que par le niveau de rémunération (concurrence forte vis-à-vis des secteurs ayant bénéficié d'une revalorisation dans le cadre du Ségur de la santé).

En conclusion, les deux organisations appellent l’Etat à l’action concrète dans la perspective de la conférence des métiers et de l'accompagnement social et médicosocial prévue en février.

Pour cette première édition, 407 structures employeurs, rassemblant 90 000 salariés (soit 15 % des effectifs représentés par la FEHAP et Nexem), ont transmis leurs données.

 

Pour aller plus loin :

Voir le communiqué de presse de l'ARS Ile-de-France intitulé : "L'ARS Ile-de-France lance un dispositif régional de fidélisation des personnels infirmiers".