Plus que jamais, les services aux personnes âgées ont besoin de recruter du personnel. Les différentes vagues de la crise sanitaire ont épuisé de nombreux professionnels. Certains, à bout, ont préféré changer d’activité. C’est le cas dans les Ehpad, les résidences autonomie, les services d’aide à domicile, mais aussi dans les établissements et services accueillant des personnes en situation de handicap, et les établissements de santé.

Devant l’urgence autour de la prise en charge des personnes âgées, handicapées, et dans le secteur sanitaire, le gouvernement a produit une nouvelle circulaire interministérielle, le 12 décembre dernier, qui vient d’être mise en ligne.

Le service public de l’emploi et tous les acteurs concernés ont été invités à se mobiliser, et les premiers retours sont attendus dans les plus brefs délais : pour la fin janvier 2022, ils devront avoir commencé à « piloter, animer et suivre » des actions en matière de recrutements, d’orientation et de formation des demandeurs d’emploi.

Les besoins les plus critiques portent sur « les infirmiers (IDE), les aides-soignants (AS), les accompagnants éducatifs et sociaux (AES), les auxiliaires de vie sociale (AVS), les aides médico-psychologiques (AMP), les éducateurs spécialisés, et les agents de services hospitaliers qualifiés (ASHQ) ».

Les professionnels à la recherche d’un emploi d’auxiliaire de vie, ou tout autre métier en Ehpad trouveront des offres dans toute la France sur le site d’Aladom.fr,spécialisé dans la mise en relation dans le secteur de l’aide à la personne.

 

Formation pour travailler auprès des personnes âgées : qui peut être concerné

Le Ségur de la santé, les revalorisations salariales (sauf pour les 160 0000 auxiliaires de vie et les assistants de vie du secteur privé, soit 40 % des acteurs de la branche), les campagnes successives d’information sur les métiers du grand âge, notamment en direction des jeunes, n’ont pas suffi pour attirer assez de vocations en 2021.

Comment faire ? Où trouver candidats ? La circulaire cite notamment « les personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles dans leur accès au marché du travail », « les allocataires du RSA », et « les personnes primo-arrivantes et réfugiées ». Ces dernières « pourront faire l’objet d’une attention particulière, selon le modèle des actions de sourcing, formation, recrutement notamment dans le cadre du programme Hébergement Orientation Parcours vers l’Emploi (HOPE)», souligne la circulaire. Elle cite en exemple les Pays de la Loire, et la Région Bretagne, qui, en lien avec les CCAS, a conduit des personnes primo-arrivantes vers les métiers de l’autonomie.

 

Mise en place des actions : une mobilisation générale au niveau régional et départemental

De nombreux acteurs vont devoir se mobiliser pour aider les employeurs, et il revient aux préfets et aux directeurs généraux des ARS d’organiser le tout. « Une gouvernance spécifique pourra être mise en place… associant l'ARS, la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), le conseil régional, la direction régionale de Pôle emploi et l'union régionale des missions locales. ». Il en sera de même au niveau départemental, avec des acteurs de l’insertion notamment.

Une stratégie régionale collégiale devra être redéfinie, et dans la foulée, les acteurs « jugés pertinents » devront se réunir courant janvier. Cela pourra inclure, en plus, les employeurs, le secteur de l’insertion par l’activité économique, les OPCO (Santé, Cohésion sociale et Entreprises de proximité), les départements (notamment pour les recrutements dans les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD)) mais aussi pour l’orientation des allocataires du RSA), la région, les instituts de formation.

Deux nouvelles formations pour parer à l'urgence 

 La circulaire prolonge jusqu’à la fin de l’année 2022 la formation de 70 heures créée il y a un an (le 6 janvier 2021) pour les agents de services hospitaliers qualifiés (ASHQ) exerçant auprès des personnes âgées.

Deux autres formations vont être mises en place. Les personnes seront formées pour participer aux soins des personnes âgées en établissement médicosocial ou en établissement de santé sur des postes d'agents des services hospitaliers qualifiés, accompagner des personnes en situation de handicap, en renfort des accompagnants éducatifs et sociaux (AES) ou des aides-soignants (ASHQ), assurer des services de confort auprès de personnes âgées ou en situation de handicap à leur domicile.

  • Une formation de 7 semaines (245 h) sera consacrée aux "fondamentaux de l'accompagnement des personnes en perte d'autonomie en raison de leur âge ou de leur handicap".

Elle sera composée d’une première partie de 3 semaines en centre de formation avec des contenus théoriques et pratiques et d’une seconde partie de 4 semaines alternant formation au sein de l’organisme de formation et formation en situation de travail (FEST) sur le terrain.

 

  • Une formation courte de 2 semaines (70 heures) en formation continue sera mise en place pour apprendre à participer aux soins d'hygiène, de confort et de bien-être de la personne âgée.

Les destinataires sont les agents de services hospitaliers et les demandeurs d’emploi souhaitant exercer dans ces secteurs (accessible sous condition, de préférence avec une expérience personnelle et/ou professionnelle ou de stage d’au moins 3 mois). Ces derniers bénéficient d’un circuit de financement spécifique.

 

L’objectif est de savoir accompagner des personnes âgées sur des missions habituellement confiées aux aides-soignants.

Une campagne de communication en février

Comme annoncé par le Premier ministre le 8 novembre dernier lors de son déplacement dans une maison d'accueil spécialisée (MAS) des Hauts-de-Seine une nouvelle campagne de communication grand public sur les métiers du soin, du grand âge et du handicap, verra le jour le mois prochain.

Pour aller plus loin :

La circulaire interministérielle du 12 décembre 2021 relative à la mise en place d'une campagne de recrutement d'urgence sur les métiers du soin et de l’accompagnement, dans les secteurs sanitaire, du grand âge et du handicap est en ligne sur le site delegifrance.gouv.fr 

Les signataires sont :

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran ;

La ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, Elisabeth Borne ;

La ministre déléguée auprès de la ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, chargée de l’insertion, Brigitte Klinkert ;

La ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon ;

La secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.