C’est un pourcentage très élevé, dont on n’a pas forcément conscience : aujourd’hui en France entre 10 % à 15 % de la population est en situation d’aidant. Soit 11 millions de personnes, de toutes les classes d’âge.
Car si on assimile le plus souvent un aidant à une personne de plus de 60 ans s’occupant d’un parent très âgé, c’est une vision très incomplète de la situation. Il existe en fait de nombreux cas de figure.
Aidants auprès d'un proche en 2021 : qui sont-ils ?
Jeunes aidants auprès d'un proche : un lycéen sur quatre en France
De nombreux mineurs accompagnent chaque jour un parent ou un proche malade ou en situation de handicap ou de perte d'autonomie.Ils sont environ 700 000.
Une thèse de doctorat de psychologie estime leur nombre à 17 % au lycée, soit environ quatre élèves par classe. « Notre société leur offre difficilement des espaces d'expression. Notre environnement les rend tellement invisibles qu'éclairer leur situation s'impose », estime Emeric Guillermou, président de Handéo qui vient de sortir un guide : Repérer les jeunes aidants pour mieux les accompagner .
Aidants pivots : des adultes encore jeunes s'occupant à la fois de leurs enfants et de leurs parents âgés ou dépendants
Un tiers des aidants s’occupant d’une personne âgée sont eux-mêmes dans la vie active et ont des enfants à charge. On les appelle les "aidants pivots", en référence à cette "génération pivot" dont ils sont issus. Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques (Drees) paru hier, leur santé en pâtit, et ils sont contraints de sacrifier à la fois leurs loisirs, leur vie de famille, et leur vie professionnelle.
Pour en savoir plus, voir notre article paur hier : " Journée nationale des aidants : la Drees publie une étude sur les aidants pivots ayant à charge leurs enfants et leurs parents âgés".
Il arrive ainsi que, par crainte de ne plus être « dans la course », l’aidant cache sa situation aux yeux de son entourage professionnel et du management de son entreprise. Dans les faits, cela peut lui faire perdre des chances d’évoluer professionnellement, et cela peut entraîner une perte de revenus. Le sujet était abordé ce matin lors des 2 èmes assises des aidants, autour du thème "Aidant en activité professionnelle : de la double peine à la valorisation ?"
Proches aidants auprès de parents âgés : les profils les plus courants
Selon le rapport de la Drees paru hier, la moitié des proches aidants a plus de 59 ans, et la moitié de leurs parents a moins de 86 ans.
Dans 17 % des cas, l’autre parent (ou son conjoint) peut aider.
Les aidants sont le plus souvent en retraite. Seulement 45 % travaillent.
Ils sont souvent amenés à devoir s'oublier : un sur trois a réduit ses loisirs, sorties ou vacances, et un quart d’entre eux déclare manquer de temps pour lui-même, ou éprouver le sentiment de faire des sacrifices.
10 propositions pour lutter contre l'isolement social des aidants
Tous ces aidants, aux profils divers, et souvent démunis ont en commun d'être souvent en situation d'isolement social.
Selon un sondage Ipsos pour la Macif,50 % des aidants déclarent se sentir seuls et non soutenus moralement.
« Les aidants sont souvent seuls à effectuerun travail invisible et gratuit par manque d’accompagnement, de soutien et d’aides qu’elles soient d’ordre social ou financier, » déplorele collectif Je t'Aide créé en 2015, et composé à présent de 27 structures membres. Dans son plaidoyer, il soumet 10 propositions aux pouvoirs publics pour lutter contre l'isolement sociale des aidants.
Aidants : des solutions pour les soulager
L’allocation journalière du proche aidant : un congé rémunéré, mais limité dans le temps
Depuis un an, une nouvelle allocation est proposée pour les aidants :l’allocation journalière du proche aidant (Ajpa). Financée par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), elle peut être versée au proche (enfant, petit-enfant, parent, conjoint, concubin, pacsé, personne avec laquelle elle réside ou qu'elle aide régulièrement et fréquemment…) dans la limite de 66 jours sur l'ensemble de la carrière professionnelle, sous certaines conditions.
Pour la demander, il faut être actif. Les retraités ne peuvent donc la demander que s’ils ont une activité en plus de leur retraite, et qu’ils la diminuent pour s’occuper de la personne en perte d’autonomie.
Par "actif", on entend les salariés du secteur privé ou de la fonction publique, les travailleurs indépendants, les stagiaires de la formation professionnelle rémunérée, les demandeurs d'emploi indemnisés suspendant leur recherche d'emploi pour accompagner un proche.
L’aide apportée est à titre non-professionnel.
La personne aidée doit avoir une forte perte d’autonomie ( GIR 1, 2 et 3) ou avoir un taux d'incapacité égal ou supérieur à 80 % reconnu par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Son montant journalier(après CSG déductible et non déductible et de la CRDS) est de 52,08 euros net pour les personnes vivant seules et de 43,89 euros net par jour pour les personnes vivant en couple.
L’aide à la personne pour soulager les aidants
De nombreux professionnels de l’aide à la personne sont formés et disponibles pour intervenir quelques heures par semaine auprès des personnes âgées, malades, ou en situation de handicap pour les aider à préparer leurs repas, faire les courses, le ménage, ou les aider dans d’autres tâches du quotidien.
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De nombreux événements sont organisés aujourd'hui dans toute la France. Retrouvez-les sur le site officiel de présentation de la journée nationale des aidants.