Quels secteurs hospitaliers sont les plus exposés aux risques psychosociaux, quels types de personnels ont-ils le plus de mal à recruter, quels sont les facteurs de pénibilité les plus répandus ? C’est à ces questions, et bien d’autres encore, que le Ministère du Travail tente de répondre régulièrement, dans ses enquêtes régulières sur les conditions de travail et les risques psychosociaux.
Dans la dernière, qui porte sur l’année 2019, 13 500 employeurs ont répondu. Pour l’ensemble du secteur hospitalier (public et privé), qui concerne cet article, ils ont été près de 1200. En voici les premiers résultats communiqués par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques).*
Plus de nécessité de travailler dans l’urgence dans la Fonction publique hospitalière
Alors que 44 % des établissements (Fonction publique hospitalière, secteur privé non-lucratif et secteur privé lucratif confondus), voient plus de la moitié de leurs salariés obligés de travailler dans l’urgence, le chiffre grimpe lorsque l’on ne prend en compte que la Fonction publique hospitalière (hôpitaux publics et établissements médico-sociaux). Le taux monte alors à 67 %.
Plus de pénibilité dans la Fonction publique hospitalière
Des trois types d’établissements, c’est dans la Fonction publique hospitalière que la pénibilité est la plus forte. Pour évaluer cela, huit facteurs sont pris en compte : les charges lourdes, les postures pénibles, le travail en équipes alternantes, bruit, le travail à la chaîne, le travail de nuit, les produits chimiques, les températures extrêmes.
Pour prévenir le stress ou le mal-être au travail, 45% des établissements de la Fonction publique hospitalière ont déclaré en 2019 avoir mis en place au cours des 3 dernières années une procédure d’assistance aux salariés de manière individuelle confidentielle.
Plus de difficultés de recrutement quand il s’agit de personnes qualifiées
Plus de la moitié des établissements, tous secteurs confondus (57 %) disent qu’ils ont du mal à recruter lorsqu’il s’agit de personnel qualifié. Aladom.fr, le référent de la recherche d'emploi dans le secteur de l’aide à la personne, permet de mettre en ligne une petite annonce pour recruter une aide-soignante ou une infirmière dans toute la France.
En 2019, 70 % des établissements du secteur hospitalier public ont proposé à leurs employés de se former à la sécurité. C’est un taux plus élevé que dans le secteur privé à but lucratif (seulement la moitié des établissements, soit 52 %).
Plus d’exposition aux risques professionnels et psycho-sociaux dans la fonction publique hospitalière
Dans une étude publiée en février 2019, Sandra Zilloniz et Éva Baradj qui s’étaient basées sur l’enquête Conditions de travail - Risques psychosociaux 2016, réalisée par la Dares, la DGAFP, la Drees, l'Insee, avaient déjà observéles difficultés des employés que la Fonction publique hospitalière. Elles avaient souligné « l’intensité, la complexité du travail, les exigences émotionnelles, les conflits de valeur, l’insécurité de la situation de travail », ainsi que « les contraintes physiques et environnementales » qui pesaient. Elles avaient aussi noté que les relations de travail étaient plus difficiles que pour les autres agents du public et salariés du privé.
Risques psycho-sociaux au travail : quels sont les salariés concernés
Lorsque l’on prend en compte tous les secteurs (secteur hospitalier et tous les autres), on voit que tous les salariés, tout âge et tout métier confondu, peuvent être concernés par les risques psycho-sociaux.Ces derniers incluent plusieurs facteurs comme le stress au travail, le harcèlement, les conflits (violences internes) les insultes, les menaces (violences externes).
Comme le souligne l’Assurance maladie, ils mènent parfois au burn-out, voire au suicide, ou du moins aux affections psychiques, ou aux maladies cardio-vasculaires. Il est du ressort de l’employeur d’évaluer ces risques psycho-sociaux et de faire en sorte de protéger ses salariés (article L. 4121-1 du Code du travail). Retrouvez plus de renseignements sur le site de l’assurance-maladie .
*Enquête réalisée en 2019 par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), la DGAFP (direction générale de l'Administration et de la Fonction publique), la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques), et l'Insee. La précédente enquête datait de 2016.
il n'y a pas que dans les hopitaux ! dans tous les secteurs, le mal-être au travail est un élément très souvent évoqué par des travailleurs de plus en plus nombreux, et effectivement, de nombreuses enquêtes font état d’une hausse constante de la fréquence et de l’intensité des facteurs de stress causé par certaines méthodes de management, la mauvaise gestion des ressources humaines et les contraintes organisationnelles.
Cette publication - fort intéressante - date de 2019 , donc elle nécessite d'être remise à jour après la pandémie.
Les résultats seront alors édifiants, comme dans d'autres secteurs d'activité.