AAH : une croissance globalement ralentie, tirée par l’AAH2
En septembre 2025, 1,38 million de personnes perçoivent l’Allocation aux adultes handicapés (
AAH), soit +2,5 % en un an.
La répartition entre les deux composantes de l’AAH confirme une évolution contrastée :
- AAH1 (taux d’incapacité ≥ 80 %) : 640 200 bénéficiaires, en légère baisse sur un an (–0,7 %).
- AAH2 (incapacité entre 50 % et 79 %) : 740 200 bénéficiaires, en forte hausse (+5,5 %).
L’AAH2 représente désormais 54 % des allocataires, contre 46 % pour l’AAH1. Cette dynamique interroge sur l’évolution des profils d’allocataires et la reconnaissance des incapacités modérées. Retrouvez sur Aladom des
annonces d'aide aux personnes handicapées.
RSA : un recul inédit depuis 2017
Fin septembre 2025, 1,81 million de foyers perçoivent le Revenu de solidarité active (RSA), soit –1,1 % par rapport à septembre 2024.
Ce niveau est particulièrement bas : le troisième trimestre 2025 marque même un creux inédit sur l’ensemble de la période suivie depuis début 2017.
Cette baisse peut refléter plusieurs phénomènes : amélioration du marché de l’emploi, effets des politiques d’accompagnement renforcées, ou encore sortie administrative de certains publics.
Prime d’activité : retour à la baisse
Après une très faible hausse entre 2023 et 2024 (+0,8 %), les effectifs reculent nettement : en septembre 2025, 4,65 millions de foyers bénéficient de la prime d’activité, soit –1,9 % en un an.
Cette tendance traduit une stabilisation des revenus d’activité les plus modestes, mais peut aussi résulter de contraintes administratives ou d’une moindre éligibilité liée aux revalorisations salariales.
Aides au logement : première hausse en cinq ans
C’est l’un des signaux les plus marquants de cette édition : pour la première fois depuis décembre 2020, le nombre d’allocataires des aides au logement augmente légèrement en glissement annuel : +0,1 %.
En septembre 2025, 5,48 millions de foyers perçoivent une aide personnelle au logement.
Après des années de baisse continue, liée notamment à la mise en place de la contemporanéisation des ressources, cette stabilisation pourrait annoncer un retournement de tendance.
ASS : une remontée rapide des effectifs
L’Allocation de solidarité spécifique (ASS), versée aux chômeurs en fin de droit, connaît une évolution notable.
Après une baisse quasi ininterrompue depuis septembre 2020 (hors parenthèse sanitaire), les effectifs repartent à la hausse depuis octobre 2024.
En août 2025, 293 400 personnes perçoivent l’ASS, soit +14,7 % en un an.
Ce rebond ramène les niveaux observés à ceux de l’été 2022 et pourrait signaler un ralentissement conjoncturel du marché du travail.
Contrat d’engagement jeune : nette diminution du nombre de bénéficiaires
Le Contrat d’engagement jeune (CEJ) poursuit sa baisse.
En août 2025, 151 100 jeunes bénéficient du dispositif, soit –12,9 % en un an.
Fait marquant : le nombre d’entrées dans le dispositif progresse légèrement (+0,6 %), mais le nombre total de jeunes suivis diminue.
Sept bénéficiaires sur dix perçoivent une allocation mensuelle dans ce cadre, soit 111 100 jeunes (juin 2025).
Cette baisse peut s’expliquer par une sortie plus rapide vers l’emploi, une évolution des dispositifs d’insertion ou une orientation différente des jeunes publics en difficulté.
Une photographie sociale contrastée
- stabilisation ou légère hausse de certaines aides (aides au logement, AAH2) ;
- baisse d’autres prestations jugées sensibles (RSA, prime d’activité, CEJ) ;
- remontée forte de l’ASS, signe d’un essoufflement pour une partie des demandeurs d’emploi en fin de droits.
La prochaine édition, attendue fin février 2026, permettra de confirmer ces tendances et d’éclairer leur portée sur l’évolution de la pauvreté et de la précarité en France.