Un mouvement de fond vers le “virage ambulatoire”

Depuis prĂšs de vingt ans, l’organisation des soins en France Ă©volue profondĂ©ment : l’hospitalisation complĂšte recule, tandis que les alternatives se dĂ©veloppent. L’hospitalisation partielle (sans nuitĂ©e) et surtout l’hospitalisation Ă  domicile permettent d’éviter des sĂ©jours prolongĂ©s Ă  l’hĂŽpital, tout en offrant un accompagnement mĂ©dical Ă©quivalent.
Fin 2024, les 2 965 établissements de santé français comptaient :
  • 367 300 lits pour l’hospitalisation complĂšte,
  • 91 200 places pour l’hospitalisation partielle,
  • et 25 400 patients pouvant ĂȘtre pris en charge simultanĂ©ment Ă  domicile.
L’HAD reprĂ©sente dĂ©sormais 8,1 % des capacitĂ©s totales d’hospitalisation complĂšte (hors psychiatrie), contre seulement 2,1 % en 2006.

Moins de lits, mais plus de soins Ă  domicile

La baisse du nombre de lits se poursuit (-0,5 % en 2024), mais Ă  un rythme plus lent qu’au cours des derniĂšres annĂ©es. Cette Ă©volution traduit Ă  la fois les efforts d’optimisation du systĂšme hospitalier et le dĂ©veloppement de nouvelles pratiques rendues possibles par les progrĂšs technologiques et mĂ©dicaux.
Les soins qui nĂ©cessitaient autrefois plusieurs jours d’hospitalisation peuvent aujourd’hui ĂȘtre assurĂ©s Ă  domicile : perfusions, pansements complexes, suivi post-opĂ©ratoire, traitements oncologiques ou palliatifs
 L’HAD permet de rendre les soins plus humains, tout en allĂ©geant la pression sur les Ă©tablissements.

Le domicile, un enjeu majeur pour le futur des soins

Ce mouvement s’inscrit dans une transformation plus large du secteur mĂ©dico-social : les frontiĂšres entre hĂŽpital, ville et domicile s’estompent. Le dĂ©veloppement de l’HAD s’appuie sur des professionnels de santĂ© formĂ©s, mais aussi sur des intervenants Ă  domicile (aides-soignants, auxiliaires de vie, infirmiers libĂ©raux, kinĂ©sithĂ©rapeutes
), dont le rĂŽle devient essentiel dans la coordination des parcours de soins.
Pour les personnes ĂągĂ©es ou fragilisĂ©es, cette Ă©volution reprĂ©sente une opportunitĂ© de rester chez soi plus longtemps, dans un environnement familier, tout en bĂ©nĂ©ficiant d’un encadrement mĂ©dicalisĂ©.

Une tendance appelée à se renforcer

Avec la montée en puissance des politiques publiques en faveur du maintien à domicile et le vieillissement de la population, les besoins en soins et accompagnements à domicile devraient continuer à croßtre.

Si vous avez besoin d'aide concernant le maintien Ă  domicile de vous mĂȘme ou d'un proche, rendez-vous ici.
Les acteurs du secteur, qu’ils soient publics ou privĂ©s, doivent dĂ©sormais relever un double dĂ©fi :
  1. Renforcer les Ă©quipes capables d’intervenir Ă  domicile,
  2. Garantir la qualité et la continuité des soins sur tout le territoire.
En rĂ©sumĂ© : la France poursuit sa mutation vers un modĂšle de santĂ© plus souple, plus proche des patients et plus ancrĂ© dans la vie quotidienne. Le domicile n’est plus seulement un lieu de vie : il devient un pilier central de la prise en charge mĂ©dicale et sociale.