L’ESS en chiffres : un poids économique et social majeur

L’ESS puise ses racines au XIXe siècle avec les premières associations ouvrières et coopératives. La loi de 1901 sur les associations et celle de 1947 sur les coopératives ont structuré ce secteur. En 2014, la loi sur l’ESS a marqué une étape décisive en offrant une définition juridique claire et en organisant sa représentation nationale et régionale.
L’ESS est un acteur clé de l’économie française :
  • 10 % du PIB et 2,4 millions de salariés, soit 14 % de l’emploi privé salarié.
  • 27 % de l’emploi privé dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et 18 % en zone rurale, preuve de son ancrage territorial.
  • 231 000 structures : 174 943 associations, 23 807 coopératives, 6 828 mutuelles, 2 317 fondations et 4 500 sociétés commerciales de l’ESS.

Financement de l’ESS

Les acteurs publics et privés investissent massivement dans l’ESS :
  • Acteurs publics : 6,7 milliards d’euros par les collectivités locales (régions, départements, intercommunalités, communes) et 16 milliards d’euros par l’État via 105 programmes budgétaires.
  • Acteurs privés : 683 millions d’euros d’investissements solidaires en 2023, 9,2 milliards d’euros de générosité publique, et 2040 millions d’euros des banques publiques (BPI, CDC).

Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?

L’ESS se distingue par trois principes fondateurs :
  • Utilité collective : Les projets répondent à des enjeux sociaux, sociétaux ou environnementaux.
  • Gouvernance démocratique : Les décisions ne sont pas basées uniquement sur l’apport en capital, mais sur la participation des membres.
  • Lucrativité limitée : Les bénéfices sont réinvestis dans l’activité et ne sont pas distribués aux associés.

Des secteurs variés

L’ESS intervient dans des domaines aussi divers que la santé, l’habitat, la petite enfance, le commerce équitable, la mobilité ou encore la lutte contre le gaspillage alimentaire. Par exemple, une coopérative peut promouvoir une consommation durable, tandis qu’une association agit contre l’exclusion.

Les cinq formes juridiques de l’ESS

L’ESS regroupe cinq types de structures :
  • 174 943 Associations (loi 1901). Plusieurs associations opère dans les services à la personne (UNA, ADMR, Adédom...)
  • 2 317 Fondations
  • 6 828 Mutuelles
  • 23 807 Coopératives
  • 4 500 Sociétés commerciales de l’ESS

Une stratégie nationale pour renforcer l’ESS

Conformément à la recommandation du Conseil de l’Union européenne, la France a lancé une stratégie nationale pour l’ESS à horizon 2035, co-construite avec tous les acteurs du secteur. Cette démarche inédite s’appuie sur :
  • Un dialogue national avec les institutions et financeurs.
  • Des consultations territoriales dans chaque région.
  • Une plateforme citoyenne (AGORA) qui a recueilli les contributions de 2 325 citoyens et 530 représentants régionaux.

Quatre axes stratégiques

  • Gouvernance : Clarifier les rôles de l’État, des collectivités et des réseaux, et renforcer la place de la France en Europe.
  • Financement : Améliorer l’accès aux soutiens publics et privés.
  • Transitions : Lever les freins aux solutions durables (alimentation, énergie, logement, etc.).
  • Développement : Favoriser l’innovation sociale et attirer les jeunes entrepreneurs.
Des indicateurs, élaborés avec l’OCDE, permettront d’évaluer les progrès. Une clause de revoyure est prévue en 2030 pour ajuster les orientations.
La cellule de liaison et d’accompagnement, lancée en juin 2025, coordonne les réponses des acteurs publics et privés pour soutenir les structures locales fragilisées par des baisses de financement. Elle centralise les données économiques et active des plans d’urgence sectoriels ou régionaux.

Les acteurs publics mobilisés

Plusieurs institutions encadrent et soutiennent l’ESS :
  • Direction générale du Trésor
  • Délégation ministérielle à l’ESS (DMESS)
  • Ministères concernés
  • Opérateurs publics (DREETS, SGAR, chambres de l’ESS, etc.)
L’ESS est appelée à jouer un rôle croissant dans les transitions écologique et sociale. Son modèle, centré sur l’humain et l’intérêt général, en fait un levier essentiel pour répondre aux défis de demain. Avec une stratégie nationale ambitieuse et un écosystème dynamique, l’ESS a toutes les cartes en main pour se développer et inspirer de nouvelles formes d’entrepreneuriat.
L’économie sociale et solidaire incarne une autre façon de concevoir l’économie, où la performance rime avec utilité sociale. Portée par une mobilisation sans précédent, la France entend faire de l’ESS un secteur attractif et innovant, capable de répondre aux besoins des territoires et des citoyens. À l’heure où les enjeux sociaux et environnementaux sont plus pressants que jamais, l’ESS offre des solutions concrètes et durables pour construire une société plus inclusive et responsable.