Une vague de défaillances sans précédent

Pour le magazine Capital, cette situation s’explique par un enchaînement de facteurs : ralentissement de la croissance, hausse des taux d’intérêt, retards de paiement et fin progressive des aides publiques accordées pendant la pandémie. Le mur des faillites, redouté depuis plusieurs mois, semble désormais inévitable.

L’économiste Alexandre Mirlicourtois, dans une analyse pour Xerfi Canal, souligne que les retards de paiement jouent un rôle clé dans cette spirale : « L’étau se resserre sur les PME. Beaucoup de trésoreries sont exsangues, car elles subissent à la fois des délais de règlement plus longs et des charges en hausse. »

Les secteurs les plus touchés sont le commerce, la construction et les services à la personne, des domaines où les marges sont souvent faibles et la dépendance à la conjoncture, forte.

Dans le secteur des services à la personne, beaucoup de microentreprises sont concernées par ces difficultés. Pourtant, des initiatives continuent d’émerger, à l’image des femmes de ménage entrepreneures  qui créent et développent leur propre activité, malgré un contexte économique tendu.

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Les effets différés du Covid-19 et des politiques publiques

Selon Marianne, la crise sanitaire a créé une situation artificiellement stable : « Pendant le Covid, on a sauvé les sociétés qui auraient dû faire faillite. » Les aides massives, les prêts garantis par l’État (PGE) et le gel des procédures ont permis à des milliers d’entreprises fragiles de survivre… jusqu’à aujourd’hui.

Or, avec la fin de ces dispositifs et le remboursement des PGE, de nombreuses structures n’ont plus la capacité de tenir. En région, la tendance est tout aussi préoccupante : Ouest-France  rapporte une augmentation constante des défaillances en Normandie, notamment dans les secteurs de l’artisanat et de la restauration.

Face à cette situation, certaines mesures de soutien ont déjà été envisagées, comme la suspension de la réforme de la TVA pour les autoentrepreneurs, décidée pour soulager temporairement les petites structures fragilisées par la conjoncture.

Un impact social et territorial majeur

Derrière les chiffres, ce sont des milliers d’emplois menacés. D’après ReFrance, 1,7 milliard d’euros ont déjà été mobilisés en 2025 pour protéger les salariés touchés par les fermetures d’entreprises. l’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) tente de limiter les effets sociaux, mais la mécanique économique reste fragile.

Les territoires les plus dépendants des TPE et PME risquent de voir leur tissu économique s’effriter rapidement. Dans un contexte de croissance quasi nulle, la reprise semble encore lointaine.

Pour Le Figaro, cette flambée de défaillances illustre les failles structurelles de l’économie française : surendettement des entreprises, faible rentabilité et dépendance accrue aux aides publiques. Les économistes évoquent un possible « effet domino », où la chute des sous-traitants fragilise l’ensemble de la chaîne productive.

Certains signaux, toutefois, laissent espérer un rééquilibrage progressif d’ici 2026 : la stabilisation de l’inflation et la relance de la consommation pourraient amortir la tendance, à condition que les politiques publiques se recentrent sur l’investissement productif et la modernisation des entreprises.

« Malgré ce constat préoccupant, certains indicateurs laissent entrevoir un ralentissement possible de la vague en 2026. » explique le média Idéal Investisseur  dans un article.

En conclusion

La France traverse une rentrée économique sous haute tension, marquée par la multiplication des faillites et la fragilité du tissu entrepreneurial. Pourtant, cette période de correction pourrait aussi être l’occasion de repenser le modèle économique post-crise : davantage d’agilité, de prévention et de soutien à l’innovation locale.

Si les prochains mois s’annoncent difficiles, les experts s’accordent sur un point : l’économie française dispose encore de ressources solides, à condition de redonner confiance aux entrepreneurs et de renforcer la résilience des PME face aux chocs à venir.

Pour mieux comprendre les mutations du secteur, Aladom propose de construire un baromètre de la consommation de services à la personne, afin de suivre l’évolution des besoins et des usages face à ces transformations économiques.