Après la censure du gouvernement de Michel Barnier puis la chute du gouvernement Bayrou, Emmanuel Macron a nomé Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre. Son gouvernement compte 34 membres dont 19 ministres de plein exercice et 15 ministres délégués. Voici les ministres qui interviendront sur le secteur des services à la personne à domicile et en établissement :
Les ministres du gouvernement Lecornu 2 face aux défis des services à la personne et des maisons de retraite
Le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu fait face à des défis majeurs dans le domaine des services à la personne et des maisons de retraite. Ces enjeux touchent à des questions sociétales cruciales : l’accompagnement du vieillissement de la population, la qualité des services d’aide à domicile, et l’amélioration des conditions de vie des résidents en établissements. Plusieurs ministres jouent un rôle clé pour relever ces défis.
Stéphanie RIST, ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées
Mme Catherine Vautrin laisse sa place à Stéphanie Rist qui devient ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Députée de la première circonscription du Loiret, elle a porté une première proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification. La loi Rist du 26 avril 2021 plafonne la rémunération des médecins intérimaires, est sujet à controverse avant et lors de son application en avril 2023, du fait de la fermeture partielle ou totale de lits ou services hospitaliers, malgré les promesses du ministère. Élue rapporteure générale de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale après sa réélection en 2024, elle a porté une seconde proposition de loi sur l’« amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé » adoptée et publiée au journal officiel de la République Française le 19 mai 2023. Début 2023, elle était rapporteure générale du projet de loi rectificatif de la sécurité sociale 2023 qui recule l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Charlotte PARMENTIER-LECOCQ, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et des Personnes handicapées ;
Mme Charlotte Parmentier-Lecocq reste ministre déléguée chargée de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Déjà en charge de l’autonomie sous le gouvernement précédent, Charlotte Parmentier-Lecocq conserve un rôle central dans le dispositif du gouvernement Lecornu II. Rattachée à Stéphanie Rist, ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, elle incarne la continuité d’une politique dédiée au soutien du grand âge et à l’accompagnement des personnes en situation de handicap.
Son action s’inscrit dans un contexte de forte attente : pénurie de professionnels à domicile, besoin de structurer l’offre de services, et urgence à repenser le modèle de l’accompagnement à domicile pour faire face au vieillissement de la population. Elle devra aussi promouvoir l’innovation sociale et technologique — domotique, coordination via le numérique, logements adaptés — pour permettre aux personnes âgées de rester chez elles plus longtemps dans de bonnes conditions. Charlotte Parmentier-Lecocq apparaît ainsi comme la cheville ouvrière d’une politique de l’autonomie ambitieuse, au croisement des enjeux sociaux, sanitaires et économiques.
M. Jean-Pierre FARANDOU, ministre du Travail et des Solidarités ;
Ancien président de la SNCF, Jean-Pierre FARANDOU est devenu ministre du Travail et des Solidarités. Il hérite d’un portefeuille stratégique qui englobe à la fois les politiques de l’emploi, du dialogue social et du soutien aux plus fragiles. Pour le secteur des services à la personne, les enjeux sont considérables : attirer et fidéliser des professionnels dans un contexte de forte tension sur les recrutements, améliorer la reconnaissance et les conditions de travail des intervenants à domicile, et accompagner la montée en compétences à travers la formation. Il devra aussi veiller à la soutenabilité économique des structures, souvent fragilisées par la hausse des coûts et la complexité administrative. Sa capacité à articuler politique de l’emploi et politiques sociales sera déterminante pour répondre aux besoins croissants liés au vieillissement de la population et à la dépendance.
M. Édouard GEFFRAY, ministre de l’Éducation nationale ;
Ancien directeur général de l’enseignement scolaire puis secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Édouard Geffray a été nommé ministre ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Lecornu II. Édouard Geffray a travaillé aux côtés de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale de 2017 à 2022, notamment lors de la gestion de la crise du Covid dans les écoles. Il a aussi travaillé sur la mise en œuvre de la réforme Blanquer sur le baccalauréatet sur la mise en place des groupes de niveaux au collège voulues par Gabiel Attal.
M. Serge PAPIN, ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme et du Pouvoir d’achat ;
Ancien président-directeur général du groupe Système U, Serge Papin apporte au gouvernement Lecornu II son expérience du terrain, de la distribution et des dynamiques économiques locales. En tant que ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat, il joue un rôle indirect mais essentiel pour le secteur des services à la personne, qui repose en grande partie sur un tissu de petites structures locales. Son action portera notamment sur la simplification des démarches administratives, le soutien à la trésorerie des entreprises de proximité et la lutte contre l’érosion du pouvoir d’achat des ménages — un facteur déterminant pour le recours aux services à domicile. En favorisant l’entrepreneuriat et la vitalité économique des territoires, Serge Papin pourra contribuer à renforcer la viabilité et l’attractivité du secteur, tout en soutenant la consommation de services qui améliorent le quotidien des familles et des seniors.
Les réactions suite à la nomination du gouvernement Lecornu 2
Le 10 octobre 2025, le Bureau politique des Républicains a voté contre la participation de membres du parti au gouvernement Lecornu II. Cette décision a des conséquences immédiates : tous les élus et ministres LR qui ont accepté d’entrer dans l’exécutif ne peuvent plus se réclamer du parti et doivent quitter leurs fonctions au sein des instances dirigeantes. Le parti a annoncé qu’il réunira prochainement ses organes décisionnels pour statuer de manière définitive sur ces situations. Cette position illustre la tension entre engagement gouvernemental et loyauté partisane, et pourrait peser sur la coopération entre le gouvernement et certains élus locaux ou parlementaires traditionnellement affiliés aux Républicains, y compris dans les secteurs sensibles comme les services à la personne et l’accompagnement des personnes âgées.
Gouvernement Lecornu II : 29 organisations dénoncent l'absence d’un ministère de l’enfance
Alors que le Premier ministre vient d’annoncer la composition de son nouveau gouvernement, 29 organisations et collectifs réunis au sein de la Dynamique pour les Droits des Enfants expriment leur profonde inquiétude : une nouvelle fois, aucun ministère de plein exercice dédié à l’Enfance n’a été nommé.
Pourtant, la France a besoin d’un ministre capable de porter une stratégie globale en faveur de l’enfance. Les enfants représentent un cinquième de la population, et leur situation ne cesse de se dégrader. Il est urgent d’agir, tant sur le territoire national que dans le cadre de l’action internationale de la France.
Malgré l’appel lancé par nos 29 organisations au moment de la première nomination du Premier ministre, aucune réponse n’a été apportée. Aucun ministère, ni même ministère délégué, n’a été chargé de ces enjeux pourtant cruciaux. Si la création d’un haut-commissariat à l’Enfance avait été saluée, force est de constater que les politiques liées à l’enfance restent éclatées entre plusieurs ministères. Cette approche fragmentée nuit à l’efficacité de l’action publique et empêche une vision globale et cohérente pour l’avenir des enfants.
« Seul un ministère de plein exercice permettrait une approche holistique de l’enfance », rappelle Florine Pruchon, coordinatrice de la Dynamique pour les droits des enfants et responsable du pôle plaidoyer chez SOS Villages d’Enfants.
Ce ministère serait chargé de concevoir, mettre en oeuvre et rendre visible une stratégie nationale intégrée, transversale et cohérente, tant dans l’hexagone que dans les territoires d’Outre-mer. Il jouerait également un rôle clé dans les politiques de développement et d’action humanitaire, en lien avec le ministère des Affaires étrangères.
Ce ministère devrait siéger de manière permanente au Conseil des ministres et intervenir sur les politiques publiques ayant un impact sur les enfants (immigration, justice, santé, éducation, protection, solidarité internationale…), en assurant une coordination interministérielle. Il aurait aussi pour mission de relancer, en lien avec le Haut-Commissariat à l’Enfance, le Comité interministériel à l’enfance, qui ne s’est pas réuni depuis 2023, et de défendre les moyens budgétaires nécessaires à la mise en oeuvre des politiques de l’enfance dans les discussions budgétaires à venir.
Les enfants en ont plus que jamais besoin. Partout dans le monde, ils sont les premières victimes des crises et des conflits. En France, ils ne sont pas épargnés : l’inflation fragilise les familles, la précarité et le mal-logement s’aggravent. À la rentrée scolaire 2025, plus de 2 100 enfants ont dormi à la rue, soit une hausse de 30 % par rapport à 2022. La santé mentale des enfants et adolescents est un enjeu majeur, les violences à leur encontre augmentent, et le secteur de la protection de l’enfance traverse une crise sans précédent.
« Emmanuel Macron avait promis, à la veille de son second mandat, de faire de l’enfance une priorité de l’action publique. L’absence d’un ministre dédié dans ce nouveau gouvernement nous éloigne encore davantage de cette promesse », dénoncent les organisations de la dynamique inter-associative.
La FNATH a suivi avec attention les déclarations du Premier ministre Sébastien Lecornu lors de sa déclaration de politique générale. Si certaines annonces vont dans le bon sens, nous demeurons très inquiets quant aux débats à venir et à la traduction concrète des intentions affichées.
Nous saluons la décision de mettre en pause l’injuste réforme des retraites ainsi que la volonté de redonner toute sa place à la démocratie sociale. Il s’agit maintenant de permettre un véritable débat, libre et ouvert, pour repenser en profondeur le monde du travail : évoquer enfin la pénibilité, le travail des femmes, les carrières hachées ou longues, ainsi que les enjeux majeurs de prévention et de santé au travail.
En revanche, la FNATH ne peut accepter l’idée d’une “année blanche” qui, sous couvert d’attente ou de transition, frapperait d’abord les plus précaires et les plus fragiles. Nous exprimons également notre vive inquiétude face aux annonces budgétaires concernant la santé. Le gouvernement prévoit une progression des dépenses d’Assurance maladie limitée à 1,6 % pour atteindre 270,4 milliards d’euros, soit bien en deçà de l’évolution naturelle des besoins. Dans un contexte de vieillissement de la population et de multiplication des maladies chroniques, c’est tout simplement intenable. Les 7,1 milliards d’euros d’économies envisagés sur la santé sont inacceptables, alors même que les soignants et les établissements sont déjà à bout.
La FNATH appelle enfin les parlementaires à voter un budget digne et juste, qui ne fasse pas peser l’effort sur les plus vulnérables, mais demande au contraire aux plus riches et aux grandes entreprises de contribuer à hauteur de leurs moyens.
Le
@Syndicat_UNIPA
salue la nomination d’une femme de conviction et de transformation, qui connaît intimement les réalités du terrain et la nécessité d’adapter notre système de santé aux besoins des patients.
La loi Rist 2 du 19 mai 2023 a marqué une étape décisive pour l’accès aux soins et la reconnaissance des compétences des professionnels paramédicaux, notamment des infirmiers en pratique avancée pour améliorer l'accès à la santé des personnes soignées.
Pour avoir travaillé à ses côtés, nous savons son sens du dialogue, son pragmatisme et sa capacité à affronter les tempêtes corporatistes avec une vision claire : celle d’un système de santé plus juste, plus ouvert, plus efficace.
L’UNIPA se tient prêt à poursuivre le travail engagé et à contribuer activement à la transformation du système de santé, dans l’intérêt des patients et de la population.