Cette année, les choses se compliquent pour les particuliers employeurs comme pour les professionnels du secteur des services à la personne (SAP). À l’heure où chaque euro compte, les ajustements fiscaux suscitent autant d’espoirs que d’inquiétudes, notamment autour du crédit d’impôt, du CESU et de l’avance immédiate. Début juin, le gouvernement a toutefois levé une partie du flou : le crédit d’impôt sera bien maintenu pour la garde d’enfants et l’aide aux personnes âgées, deux piliers de l’emploi à domicile. Reste que cette confirmation laisse en suspens le sort d’autres prestations plus "confort" comme le ménage ou le jardinage. Entre volonté de simplification, contrôles renforcés et craintes de restrictions ciblées, c’est tout un pan du modèle social français qui se retrouve à la croisée des chemins. 

Le crédit d’impôt sur la sellette : un secteur sous tension 

Depuis plusieurs semaines, la tension monte chez les professionnels des services à la personne. À l’origine du malaise : le très précieux crédit d’impôt de 50 %, qui permet chaque année à des millions de Français de bénéficier d’une aide à domicile à coût réduit. Pour de nombreux foyers, ce soutien fiscal n’est pas un bonus, mais une condition sine qua non pour accéder à ces services essentiels : garde d’enfants, ménage, aide aux personnes âgées ou en situation de handicap. 

Mais voilà, en coulisses, l’État cherche à contenir ses dépenses. Et le secteur des SAP, pourtant créateur d’emplois et acteur clé du lien social, commence à sentir le vent tourner. En avril 2025,La Dépêchea relayé les inquiétudes exprimées par la FESP (Fédération des entreprises de services à la personne). Celle-ci alerte sur une volonté de réduire l’enveloppe budgétaire allouée au crédit d’impôt, sous couvert de justice fiscale. 

Début juin, le gouvernement a apporté un éclaircissement notable : selon un article de France Bleu du 5 juin 2025, « le crédit d’impôt pour la garde d’enfants et l’aide aux personnes âgées » ne sera pas remis en cause. Une bonne nouvelle pour les millions de foyers concernés.

Reste que cette précision ne concerne pas explicitement d’autres prestations fréquemment financées via le CESU, comme le ménage, le repassage, le jardinage ou le soutien scolaire. Le secteur attend désormais des précisions, inquiet que ces services dits « de confort » puissent être reconsidérés dans un second temps. 

Nouvelles règles, nouvelles cases : attention à la déclaration 

Cette année, la déclaration devient un peu plus technique. Pour bénéficier du crédit d’impôt, les particuliers doivent désormais renseigner, en plus du montant global, des informations précises sur le type de prestation, l’identité du prestataire et le mode de règlement. 

Cette évolution vise à mieux encadrer les avantages fiscaux, alors que la dépense publique liée au crédit d’impôt SAP dépasse les 6 milliards d’euros par an. Mais pour de nombreux contribuables, cette complexification administrative risque surtout de devenir un casse-tête. 

Le CESU et l’avance immédiate : simplification (vraiment) bienvenue 

Heureusement, tout ne se complique pas. Depuis l’ouverture du dispositif d’avance immédiate via l’Urssaf, le CESU (Chèque emploi service universel) devient plus fluide et plus accessible. Cette fonctionnalité permet aux particuliers de bénéficier directement de leur crédit d’impôt, sans attendre l’année suivante. 

En clair, si vous engagez 400 € de dépenses mensuelles pour de l’aide à domicile, vous ne payez plus que 200 € immédiatement. Le reste est pris en charge de manière automatisée. 

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Plafonds, majorations et subtilités à connaître 

Le crédit d’impôt reste plafonné à 12 000 € par an, avec des majorations possibles jusqu’à 15 000 € ou même 20 000 € dans certains cas spécifiques (enfant à charge, situation de handicap, etc.). Ce plafond s’applique sur les dépenses engagées, avant déduction des aides comme l’APA, la PCH ou les CESU préfinancés. 

Attention : seules les sommes effectivement payées par le particulier ouvrent droit au crédit d’impôt. Et en cas d’erreur de déclaration, la régularisation peut faire mal. 

Un secteur à préserver, entre fragilité et utilité sociale 

Les services à la personne ne sont pas une niche fiscale, mais un pilier de solidarité. Emploi local, accompagnement des personnes âgées, soutien aux familles… Le modèle repose sur une politique fiscale incitative, aujourd’hui remise en question. 

Alors que les besoins augmentent, notamment avec le vieillissement de la population, affaiblir le crédit d’impôt reviendrait à fragiliser un écosystème déjà sous tension. Cela pourrait aussi renforcer le travail non déclaré, au détriment des salariés et des usagers. 

Une remise en cause trop brutale du crédit d’impôt pourrait fragiliser ce fragile équilibre et encourager le retour au travail dissimulé. Heureusement, des signaux positifs subsistent, comme la revalorisation des salaires de l’emploi à domicile au 1er avril 2025, qui renforce l’attractivité de ces métiers. 

Ce qu’il faut retenir 

Impôts 2025 ne rime pas seulement avec déclaration : il s’agit d’anticipation, de précision et de stratégie.  Le crédit d’impôt pour la garde d’enfants et l’aide aux personnes âgées a été confirmé par le gouvernement, ce qui constitue un signal rassurant pour de nombreux foyers. Mais pour les autres services à domicile, la prudence reste de mise :  le flou persiste quant aux prestations dites de confort, potentiellement visées par les ajustements budgétaires à venir.

Dans ce contexte mouvant, bien s’informer, se faire accompagner si besoin, et garder un œil sur les plafonds comme sur les justificatifs devient essentiel. Car derrière les cases à cocher, c’est aussi un modèle de solidarité et d’accès aux services de proximité qu’il s’agit de préserver. 

À écouter : dans les coulisses de l’avance immédiate 

Vous voulez comprendre concrètement comment fonctionne l’avance immédiate du crédit d’impôt ? Dans cet épisode du podcastServez-vous, l’équipe d’O2 — l’un des leaders français des services à domicile — partage son retour d’expérience sur la mise en place de ce dispositif, ses bénéfices pour les particuliers employeurs, et les défis rencontrés sur le terrain.