Derrière cet objectif, une réflexion plus large émerge : comment garantir à chacun le droit de partir en vacances, de découvrir un musée, de flâner dans une vieille ville ou de poser sa valise en bord de mer ? Une évolution encore incomplète, mais porteuse de perspectives concrètes pour un tourisme accessible à tous.

Le label Tourisme & Handicap, un repère pour des vacances plus sereines 

Créé il y a plus de vingt ans, lelabel Tourisme & Handicapest la seule reconnaissance officielle attestant de l’accessibilité d’un site pour les personnes en situation de handicap. Depuis 2024, sa gestion a été confiée àAtout France, avec pour mission de le faire connaître et de le faire grandir. 

Le principe est simple : un établissement peut être labellisé pour un ou plusieurs des quatre types de handicap (moteur, visuel, auditif, mental). Le label repose sur des critères précis, pensés pour garantir un accueil de qualité et des installations adaptées. 

⮕ Une dynamique à laquelle certaines personnalités publiques souhaitent aussi contribuer, à l’image d’Artus, qui envisagela création de centres de vacances adaptés aux personnes en situation de handicap. 

En 2025, cap sur 4 500 sites accessibles 

Actuellement, la France compte environ3 700 lieux labellisés, et plus de600 établissementssont en cours d’évaluation. L’objectif des 4 500 sites, fixé pour la fin 2025, est à portée de main, mais demande un effort collectif. 

La ministre déléguée au Tourisme, Nathalie Delattre, l’a rappelé récemment : au-delà des chiffres, c’est une vision inclusive du tourisme que la France veut porter. Et les Jeux Paralympiques ont été un levier puissant pour accélérer cette dynamique.

L’intérêt grandissant du public pour ces questions ne fait plus de doute. Le succès d’audience de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024 en est un signal fort : plus de 10 millions de Français étaient au rendez-vous pour célébrer le sport, la différence, et l’excellence. 
 ⮕ Retrouvez ici notre article sur ce moment marquant  

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Une reconnaissance encore trop confidentielle 

Le label reste discret. Trop discret. Beaucoup de professionnels et acteurs du tourisme en France, ne le connaissent pas ou ne mesurent pas ce qu’il pourrait apporter à leur structure. Et côté voyageurs, difficile de savoir quels lieux sont réellement accessibles, sans avoir à creuser pendant des heures. 

Pour pallier cela, une base de données régulièrement mise à jour permet aujourd’hui d’identifier les structures labellisées dans chaque région. Mais il reste du chemin à parcourir pour que ce repère devienne un réflexe dans le choix d’une destination. 

L’accessibilité, une priorité… et un levier économique 

Parler de tourisme accessible, c’est aussi parler d’opportunités. D’un point de vue humain, bien sûr, mais aussi économique. Car les visiteurs concernés par ces enjeux ne sont pas rares :1 Français sur 6vit avec un handicap, visible ou non. 

Et ce public a des attentes spécifiques, souvent plus élevées en termes de confort, de services et de préparation. Répondre à ces besoins, c’est aussi fidéliser une clientèle qui voyage souvent en famille, sur des séjours plus longs. 

C’est aussi souvent un public composé d’aidants familiaux, pour qui le droit au répit devient crucial. Pourtant, ce dispositif reste encore trop peu connu ou utilisé, alors qu’il pourrait permettre à ces proches de souffler le temps d’un séjour. 
Le droit au répit pour les aidants est-il sous-utilisé ? 

Quelles conditions pour décrocher le label ? 

Un label, ça se mérite. Les critères d’évaluation sont nombreux : largeur des portes, absence de marches, présence d’ascenseurs, signalétique adaptée, boucle magnétique, formation des équipes… Chaque établissement est audité et accompagné, notamment par l’association Tourisme & Handicaps, pour faire les bons aménagements. 

Le processus peut prendre plusieurs mois, mais il permet aux structures d’engager une vraie réflexion de fond sur l’accueil de leurs visiteurs. Et à l’arrivée, le label devient un gage de confiance. 

Des initiatives qui changent la donne 

Partout en France, des exemples inspirants voient le jour. Des hôtels qui adaptent leurs chambres, des offices de tourisme qui créent des parcours accessibles, des musées qui proposent des visites tactiles ou en LSF (Langue des Signes Française)… La dynamique existe, portée par des acteurs engagés. 

Et si certains territoires sont plus avancés, le label « Destination pour tous », lui aussi en pleine refonte, permettra bientôt d’identifier des zones entières accessibles et cohérentes dans leur offre touristique. 

Le mot de la fin : l’inclusion, ce n’est pas une option !

Ce n’est pas juste une question de rampes d’accès ou de pictogrammes. C’est une question dedignité, deliberté, decitoyenneté. Offrir à chacun la possibilité de découvrir un lieu, de partir en vacances ou de vivre un moment de culture, c’est reconnaître son droit à exister pleinement dans la société. 

L’accessibilité ne profite pas qu’aux personnes en situation de handicap : elle simplifie la vie de tous. Et c’est dans cette perspective que la France veut avancer. Parce qu’un tourisme plus inclusif, c’est un tourisme plus juste. Et parce que le vrai luxe, c’est de se sentir accueilli, où que l’on aille. 

Vous avez envie d’écouter plutôt que de lire ? 

On vous comprend ! Dans cet épisode de notre podcastParlons peu, parlons soin, on fait le point sur l’état du tourisme accessible en France, avec des chiffres, des initiatives concrètes, et surtout, une volonté claire de faire bouger les lignes.
⮕  Tourisme et Handicap : où en est la France en 2025 ?