Une mesure essentielle pour la dignité des utilisateurs
Le hasard a fait que le texte était débatu à l'assemblée lors de la
journée internationale des personnes handicapées. "Certains dispositifs ont un coût élevé, mais la dignité de celles et ceux qui s'en servent au quotidien, elle, n'a pas de prix", a déclaré Sébastien Peytavie, rapporteur du texte. Lui-même paraplégique depuis l’âge de 3 ans, le député écologiste a illustré son propos en évoquant les difficultés rencontrées au cours de ses 39 années de vie avec un fauteuil roulant. Il a notamment parlé de blessures causées par des équipements inadaptés et de la nécessité d’un matériel sur mesure pour éviter de graves désagréments.
Le texte s’attaque à une réalité préoccupante : certains fauteuils roulants, adaptés aux besoins spécifiques des utilisateurs, atteignent des coûts exorbitants, souvent bien au-delà des plafonds de remboursement actuels. "Mon fauteuil coûte 8.500 euros, mais dans la réforme proposée par le gouvernement, avec un plafond à 6.300 euros, il ne serait plus pris en charge", a dénoncé Sébastien Peytavie, qualifiant ce mécanisme d’"injuste", "inefficace" et "inadapté".
Pas de prix limite pour les fauteuils adaptés
La proposition de loi va plus loin en précisant que les fauteuils roulants doivent être "exempts d’un prix de vente maximal". Cette question, délicate, fait actuellement l’objet de négociations entre la Sécurité sociale, les fabricants et les distributeurs. La ministre chargée des personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a toutefois indiqué que le gouvernement travaille à encadrer ces prix.
Pour de nombreuses personnes, l’enjeu est vital : "Ce n’est pas un luxe que d’avoir un fauteuil adapté à ses besoins", a rappelé le député. Aujourd’hui, les personnes ayant des besoins spécifiques se retrouvent souvent avec un reste à charge important, les forçant parfois à lancer des cagnottes ou à s’endetter pour financer leur équipement.
Et maintenant, le Sénat
Après ce vote unanime en première lecture, la proposition de loi doit désormais être examinée par le Sénat. Toutefois, Sébastien Peytavie n’exclut pas qu’un décret gouvernemental puisse être adopté avant cette étape pour garantir rapidement la mise en œuvre du remboursement intégral sans limite de prix.
Cette initiative marque un tournant dans la prise en compte des
besoins des personnes en situation de handicap en France. Elle est également un appel à poursuivre les efforts pour garantir à chacun l’accès à des équipements indispensables à leur autonomie et à leur dignité.
Combien coûte un fauteuil roulant ?
Le coût d’un fauteuil roulant dépend de plusieurs facteurs, notamment le type de fauteuil, les besoins spécifiques de l’utilisateur et les équipements intégrés. Voici une estimation générale des prix :
- Fauteuils roulants manuels :
- Entrée de gamme : 200 à 800 €. Ces modèles sont basiques, légers, et conviennent généralement pour des besoins temporaires ou simples.
- Milieu de gamme : 1 000 à 2 000 €. Ces fauteuils offrent davantage de confort, sont souvent pliables, et permettent une meilleure adaptabilité.
- Haut de gamme : 3 000 à 6 000 € Ils sont conçus sur mesure, avec des matériaux ultralégers (comme le carbone) et une ergonomie avancée pour des besoins spécifiques.
- Fauteuils roulants électriques
- Entrée de gamme : 3 000 à 5 000 €. Ces fauteuils sont simples et adaptés pour un usage limité ou en intérieur.
- Milieu de gamme : 6 000 à 10 000 € Ils offrent des fonctionnalités comme des sièges inclinables, une meilleure autonomie de batterie, ou des roues tout-terrain.
- Haut de gamme : 10 000 à 20 000 € (ou plus) Ces modèles sont souvent conçus sur mesure et intègrent des technologies avancées, comme des commandes joystick très précises, des ajustements automatisés ou une connectivité Bluetooth.
- Facteurs influençant le coût
- Adaptation aux besoins spécifiques : Plus le fauteuil est adapté à la morphologie ou à une condition particulière (paraplégie, tétraplégie, etc.), plus le coût augmente.
- Matériaux utilisés : L'aluminium, le titane ou le carbone augmentent le prix mais réduisent le poids et augmentent la durabilité.
- Technologies intégrées : Les fauteuils électriques ou dotés d'accessoires comme des capteurs de pression, des commandes spéciales ou des fonctions d’assistance vocale sont plus onéreux.
Remboursements possibles
En France, l’Assurance maladie prend en charge une partie des frais selon un tarif de référence, généralement insuffisant pour couvrir le coût total. Des aides complémentaires (mutuelles, PCH, associations) peuvent réduire le reste à charge, mais, pour certains fauteuils haut de gamme, il peut rester significatif.