Baisse des naissances en France
Selon un
rapport de l'INSEE il y a eu 677 800 nouveaux bébés en France en 2023, soit une baisse de 48 200 naissances par rapport à 2022 (‑6,6 %, après ‑2,2 % entre 2021 et 2022). L'année 2021 avait été marquée par un rebond des naissances.
Cette diminution est d’une ampleur inédite depuis la fin du baby-boom au milieu des années 1970. Même en 1983 et en 1993, deux années de forte baisse liées au contexte économique, la baisse était moins forte : ‑5,8 % en 1983 et ‑4,3 % en 1993.
La nombre de naissances en France a baissé en 2023 quel que soit la tranche d'âge de la mère, y compris pour les 35 ans ou plus, tranche pour laquelle le nombre de naissances augmentait jusqu'à présent.
Dans les zones rurales, qui avaient été épargnées pendant la période de crise sanitaire, les naissances reculent à nouveau.
La baisse du nombre des naissances entre 2022 et 2023 est plus marquée en France que dans l’ensemble de l’Union européenne (‑5,5 % dans l’ensemble de l’Union) mais moins importante entre 2019 et 2023 (‑10 %, contre ‑12 %).

Dans les grandes villes (Paris ou hors Paris), la baisse des naissances entre 2022 et 2023 (‑5 %) est légèrement plus faible que sur l’ensemble du territoire.
Dans ces zones, qui concentrent 45 % des naissances, le nombre de naissances avait fortement diminué entre 2019 et 2022, alors que le recul des naissances y était plus modéré qu’ailleurs entre 2015 et 2019.
Le nombre de naissances en France en 2024
Sur les neuf premiers mois de 2024, le nombre de naissances continue à baisser mais à un rythme plus faible qu’en 2023.
Comparé aux neuf premiers mois de 2023, et en tenant compte du fait que 2024 est une année bissextile, le nombre de naissances diminue de 2,7 %.
Selon l’INSEE, le taux de fécondité est passé en dessous de la barre des 1,8 enfants par femme, loin des 2,1 enfants nécessaires pour assurer le renouvellement des générations.
Pourquoi la natalité baisse en France ?
Les causes de la baisse de la natalité sont multiples :
- Contexte économique et incertitude : Les jeunes adultes reportent souvent leurs projets familiaux à cause d'incertitudes économiques (prix des logements élevés, instabilité de l’emploi, inflation). La crise sanitaire liée au COVID-19 a également renforcé les inquiétudes économiques et la tendance au report des naissances.
- Évolution des aspirations personnelles : De plus en plus de jeunes adultes priorisent leur carrière, leur épanouissement personnel ou la recherche d'un équilibre de vie. Les transformations sociales ont contribué à une diversité de choix de vie, avec des parcours de vie où la parentalité n’est plus un objectif universel.
- Vieillissement de l'âge moyen des mères : Les femmes ont tendance à devenir mères plus tardivement, ce qui réduit mécaniquement le nombre total d'enfants qu’elles peuvent avoir. Par ailleurs, la fertilité baisse naturellement avec l'âge, ce qui limite les possibilités de conception tardive.
- Préoccupations écologiques : de nombreux jeunes adultes prennent en compte les crises environnementales et climatiques dans leur choix de vie, y compris la décision de fonder ou non une famille. Le dérèglement climatique, l'"éco-anxiété", la volonté de limiter son empreinte carbone, les mouvements antinatalistes et la décroissance démographique peuvent aussi avoir un impact dans la baisse des naissances.
Hausse du nombre de personnes âgées d’ici 2030
En parallèle à cette baisse des naissance la France connait un vieillissement de sa population qui s'accélère. La génération du baby-boom (née entre 1946 et 1965) atteint progressivement l’âge de la retraite, entraînant un accroissement rapide de la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus. D’ici 2030, l’INSEE estime que près de 25 % de la population française pourrait être âgée de plus de 65 ans.
Les conséquences de cette évolution sont variées :
- Système de santé sous pression : Une population âgée implique une augmentation des dépenses de santé, les personnes âgées nécessitant plus de soins et de soutien médical. Cela pose des défis pour le financement de la Sécurité sociale et le renforcement de l’offre en établissements spécialisés et en services de maintien à domicile.
- Défis pour le système de retraite : Une population active en diminution combinée à un nombre croissant de retraités accentue la pression sur le système de retraite. Le ratio de dépendance (nombre de personnes âgées pour chaque actif) se détériore, rendant le modèle de répartition plus difficile à soutenir.
- Impact sur le marché du travail : Avec moins d’entrées dans le marché du travail, la pénurie de main-d'œuvre pourrait s’aggraver dans certains secteurs. Cela pourrait également entraîner une hausse des salaires et une transformation des conditions de travail pour attirer les jeunes générations.
- Modification de la structure de la consommation : Les personnes âgées consomment différemment, privilégiant les services de santé, de loisirs adaptés, et l'aide à domicile. Cela transforme certains secteurs économiques tout en offrant des opportunités d’innovation.
Pour la deuxième année consécutive, le nombre de naissances a chuté en 2024 et la crise politique et économique ne va pas arranger les choses !!!
Emmanuel Macron avait parlé de «réarmement démographique» en janvier 2024. Il y a eu 678 803 naissances en 2023 , dont 639 503 en France métropolitaine.