Tout savoir sur Octobre Rose 

Octobre Rose marque en France un mois entier dédié à la sensibilisation au cancer du sein, une initiative menée par La Ligue contre le cancer. Cette campagne de grande envergure vise à mobiliser la population autour de l'importance de la prévention et du dépistage précoce, essentiel pour réduire le nombre de décès dus à cette maladie qui reste le cancer le plus fréquent chez les femmes. Octobre Rose cible principalement les femmes, notamment celles de 50 à 74 ans, pour lesquelles le dépistage est vivement recommandé tous les deux ans.

Au fil des années, Octobre Rose a élargi ses actions en multipliant les campagnes d’information et les événements publics, cherchant à sensibiliser le plus grand nombre de personnes. Cette initiative encourage toutes les femmes à intégrer le dépistage régulier dans leur routine de santé, tout en rappelant la nécessité de surveiller les facteurs de risque modifiables, comme le tabagisme ou la sédentarité. Les activités d’Octobre Rose se déroulent dans toute la France, notamment au travers de stands d’information, de collectes de fonds, et de témoignages qui brisent les tabous liés au cancer du sein.

Chaque année, un thème différent est mis en avant, et en cette année olympique, le message de "sororité” est au cœur de la campagne, invitant les femmes à s’entraider et à se soutenir face à cette épreuve. En parlant ouvertement du cancer, de la surveillance gynécologique et du dépistage, Octobre Rose souhaite sensibiliser sur le fait que la solidarité et la prévention peuvent sauver des vies.


Sororité et soutien : le thème de 2024

Ainsi en 2024, Octobre Rose se déploie autour du thème de la sororité avec pour slogan “Plus fortes ensemble”. Cette campagne souligne la force des liens entre les femmes, tout en rappelant que chaque femme traverse sa vie entourée de mères, sœurs, amies et grands-mères, prêtes à la soutenir dans les moments difficiles. La sororité est ici présentée comme un vecteur de soutien émotionnel, de réconfort et de solidarité face aux épreuves du cancer du sein, ce qui favorise un environnement propice aux échanges et à la sensibilisation.

Cette édition 2024 insiste sur la nécessité de parler ouvertement du cancer, d’évoquer l’importance du dépistage et des bonnes pratiques en matière de santé. En sensibilisant un large public, la campagne cherche à briser les tabous et à encourager des conversations plus libres et sincères autour de la maladie. Des habitudes de vie saines peuvent jouer un rôle protecteur, et La Ligue contre le cancer met l'accent sur la possibilité de réduire le risque de cancer grâce à des choix quotidiens comme l'arrêt du tabac, la réduction de la consommation d'alcool, et la pratique régulière d’une activité physique.

Le thème de la sororité s'accompagne également d'un appel à l'entraide : les femmes sont encouragées à inciter leurs proches à prendre soin de leur santé et à les soutenir dans les démarches de prévention. En créant un cercle de solidarité autour du dépistage et de la sensibilisation, la Ligue contre le cancer espère ainsi mobiliser non seulement les femmes elles-mêmes, mais aussi leurs entourages, pour faire de la lutte contre le cancer du sein une priorité commune.





Nous vous invitons à écouter le nouvel épisode du podcast Servez-vous, qui nous plonge au cœur d’Octobre Rose avec un témoignage poignant. Christiane, invitée spéciale, se livre sur l’épreuve bouleversante du cancer du sein et son parcours de guérison. Elle nous raconte la vague d’émotions qui l’a submergée à l’annonce de son diagnostic, comment elle a traversé près d’un an de traitements, et surtout, comment cette expérience a transformé sa vision de la vie. Elle partage aussi le lien profondément renforcé avec ses proches, une source de soutien précieux qui l’a aidée à avancer et à se reconstruire. Ce témoignage inspirant nous rappelle l’importance de la solidarité et du partage dans les épreuves, et offre une belle leçon de résilience.


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Connaissance des risques : des lacunes encore trop présentes

Selon une enquête menée par YouGov pour la Ligue contre le cancer en septembre 2024 à l'occasion d'Octobre Rose, presque une femme sur deux, âgées de plus de 18 ans, déclare mal connaître le cancer du sein et les risques qui lui sont associés (53%). Bien que le cancer du sein demeure le plus fréquent chez les femmes, ces chiffres révèlent que près de 14.8 millions d’entre elles ne savent pas précisément en quoi il consiste, et 1.7 million de femmes ignorent même l’existence de cette maladie.

Pourtant, le dépistage reste aujourd’hui l’outil le plus fiable pour diagnostiquer précocement le cancer du sein, avec des effets significatifs sur les chances de guérison lorsque la maladie est prise en charge rapidement. Cependant, l’enquête montre également une méconnaissance des facteurs de risque évitables : 63% des femmes ne savent pas que la consommation d’alcool représente un facteur de risque pour le cancer du sein, et 49% ignorent que le tabagisme a également un impact négatif. Alcool et tabac sont encore largement associés à d’autres types de cancers, comme ceux de la gorge ou des poumons, alors qu'il a été démontré que l’arrêt du tabac réduit de 25% le risque de développer un cancer du sein après la ménopause. Parmi les fumeuses, une femme sur deux (52%) ignore même que fumer peut augmenter ce risque.

Ces facteurs, dits “évitables”, montrent que des modifications de mode de vie peuvent contribuer à réduire significativement les cas de cancer du sein. On estime qu’environ 20 000 cas pourraient être prévenus chaque année grâce à de telles pratiques, soit près d’un tiers des nouveaux diagnostics annuels. Face à ces constats, l’enjeu est plus pressant que jamais : les femmes peuvent jouer un rôle essentiel en sensibilisant leur entourage à l'importance de ces habitudes de prévention. La solidarité entre proches et la prise de conscience collective autour des pratiques de dépistage et de prévention deviennent ainsi de véritables leviers dans la lutte contre le cancer du sein.


Le cancer du sein en quelques chiffres

En France, le cancer du sein représente un défi de santé publique majeur, avec une incidence particulièrement élevée : 105.4 cas pour 100 000 habitants, ce qui place le pays en tête des statistiques européennes, bien devant l’Allemagne, qui recense 77 cas pour 100 000 habitants. Chaque année, plus de 61 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France, ce qui fait du cancer du sein le cancer le plus fréquent, et cause environ 12 100 décès par an. Un nombre qui en fait la principale cause de décès par cancer chez les femmes.

Cette maladie touche principalement les femmes de plus de 50 ans, qui représentent 80% des cas. Ces chiffres soulignent la nécessité d'une participation massive au programme de dépistage organisé, qui reste une arme efficace contre le cancer du sein. Ce dépistage, pris en charge par l’Assurance Maladie, repose sur la réalisation de mammographies de manière régulière et est destiné à détecter des tumeurs dès leurs premières phases de développement, ce qui offre de meilleures chances de guérison.

En effet, les progrès constants dans le dépistage, le diagnostic et les traitements permettent aujourd’hui de guérir près de 90% des cancers du sein détectés tôt. Depuis 30 ans, ces avancées ont contribué à réduire de manière significative la mortalité associée au cancer du sein, cela renforce l'importance de parler ouvertement du dépistage, d'informer les proches, et de rappeler à toutes les femmes de rester vigilantes pour préserver leur santé.


Quels sont les principaux facteurs de risque ?

Au-delà de l’âge, qui demeure le principal facteur de risque avec 80% des cancers du sein diagnostiqués chez les femmes de plus de 50 ans, d’autres éléments augmentent également la probabilité de développer cette maladie. Parmi eux, des antécédents médicaux personnels et familiaux jouent un rôle important : avoir un proche atteint de cancer du sein ou des ovaires peut accroître le risque, particulièrement si ces cancers sont apparus avant l’âge de 40 ans. Les prédispositions génétiques sont aussi connues pour être des facteurs significatifs.

Les traitements hormonaux de substitution, souvent prescrits pour soulager les symptômes de la ménopause, peuvent eux aussi influencer le risque de cancer du sein lorsqu’ils sont pris sur une longue durée. Les grossesses tardives et l’absence d’allaitement sont également des facteurs à prendre en compte, de même que la consommation de tabac et d’alcool, qui augmentent directement les risques. Enfin, un mode de vie sédentaire, le surpoids et l’obésité agissent comme des facteurs aggravants.

Adopter un mode de vie sain, maintenir un poids équilibré et pratiquer régulièrement une activité physique sont essentiels pour réduire le risque de nombreux cancers dits "évitables". D’après les estimations, 40% des cancers pourraient être évités grâce à des changements dans les habitudes de vie.


L'importance du dépistage : un geste de prévention vital

Le dépistage organisé du cancer du sein est destiné aux femmes de 50 à 74 ans. Il est entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie, ce qui permet à chacune de bénéficier d’un examen régulier sans frais. Ce dépistage repose sur une mammographie réalisée tous les deux ans, complétée par une double lecture des clichés, ce qui garantit une fiabilité accrue et diminue les risques de diagnostic tardif. Pourtant, malgré l’efficacité prouvée de ce suivi, qui augmente les chances de guérison à 90% en cas de détection précoce, moins d'une femme sur deux participe à ce programme.

Octobre Rose insiste aussi sur l’importance, pour toutes les femmes dès 25 ans, de consulter un professionnel de santé au moins une fois par an. Ces consultations de routine contribuent à repérer d’éventuels signes précoces, souvent invisibles, qui pourraient être les prémices de complications sérieuses. Au-delà de la simple prévention, ces rendez-vous réguliers renforcent la vigilance sur les questions de santé féminine et rappellent aux femmes l’importance de prendre soin d'elles, en particulier pour se prémunir contre des maladies dont les impacts peuvent être lourds à la fois sur le plan physique et émotionnel.


Et chez les hommes ? Le cancer du sein masculin

Les hommes possèdent eux aussi des glandes mammaires, bien qu’elles ne se développent pas comme chez les femmes. Ces structures résiduelles peuvent cependant être à l’origine d’un cancer du sein masculin, bien que celui-ci soit rare : il représente environ 1% des cas de cancers du sein, soit près de 600 nouveaux diagnostics par an.

Il est essentiel que les hommes soient conscients de cette possibilité et soient eux aussi attentifs aux éventuels symptômes. Les facteurs de risque pour le cancer du sein masculin incluent l’âge, des antécédents familiaux de cancer du sein, qu’ils soient chez des proches masculins ou féminins, et certaines prédispositions génétiques. Des conditions telles que le syndrome de Klinefelter (présence d’un chromosome X supplémentaire), l’exposition aux radiations, ou encore la cirrhose du foie augmentent également les risques. D’autres facteurs incluent la gynécomastie (développement des glandes mammaires chez l’homme), l’obésité, la consommation d’alcool, certains problèmes testiculaires, et des expositions professionnelles à certains agents chimiques (vapeurs d’essence, gaz d’échappement, travail en aciérie).

Les examens diagnostiqués pour le cancer du sein masculin sont similaires à ceux des femmes. Ils reposent principalement sur la mammographie et la biopsie pour déterminer le type de cancer et établir un plan de traitement adapté. En raison de la rareté de ce cancer chez les hommes, il n'existe pas de programme de dépistage systématique. Cependant, pour ceux qui présentent plusieurs facteurs de risque, une surveillance régulière, incluant la palpation des seins, est recommandée afin de détecter d’éventuels signes au plus tôt.


Les avancées de la recherche : un combat collectif

La Ligue contre le cancer soutient la recherche contre le cancer du sein en quatre axes majeurs

1. La compréhension de ces cancers et la recherche de nouvelles pistes thérapeutiques. Pourquoi la maladie survient ? Comment ? Quels sont ses mécanismes ? Peut-on identifier des cibles thérapeutiques ? Ces travaux cherchent à développer une médecine de précision pour améliorer la prise en charge des cancers du sein dits "de mauvais pronostic”, comprendre les mécanismes à l’origine des métastases, ou développer des stratégies d’immunothérapie.

2. La recherche en épidémiologie et en prévention. Ces projets de recherche établissent des liens entre différents facteurs de risque de cancer du sein liés au mode de vie, à l’environnement et au comportement. Ces travaux s’intéressent aux inégalités sociales et territoriales concernant l’accès au dépistage et à leur impact sur les chances de survie.

3. L’amélioration de la prise en charge et du traitement. Ces projets de recherche en sciences sociales et comportementales visent à concevoir des outils d’aide à la décision aisément compréhensibles. Objectif : aider les femmes atteintes de cancer du sein localisé à améliorer leur participation à la prise de décision et lutter contre les inégalités.

4. L’étude des effets délétères immédiats et des séquelles à long terme dus aux traitements pour mieux les prévenir et améliorer la qualité de vie après la maladie. Ces projets s’intéressent aux troubles cognitifs postérieurs au traitement du cancer du sein afin de développer des interventions de prise en charge adaptées. 


Octobre Rose, un mouvement de solidarité pour la vie

Octobre Rose est un mois d'engagement et de solidarité envers toutes les femmes. En encourageant la prévention et en favorisant la diffusion d'informations essentielles sur le cancer du sein, ce mois rappelle que le dépistage peut sauver des vies. La Ligue contre le cancer appelle chacune à devenir un relais pour informer, encourager au dépistage et soutenir les proches. Ensemble, l’espoir grandit de vaincre le cancer du sein !

Source des informations : La Ligue contre le cancer