L'étude intitulée "Baromètre sur le secteur du grand âge" a été réalisée par l'IFOP (Institut Français d'Opinion Publique) pour le Synerpa. Elle explore les perceptions et attentes des Français vis-à-vis des services et des structures dédiés aux personnes âgées.

Menée en ligne du 24 au 28 mai 2024, cette étude repose sur un échantillon représentatif de 1501 personnes âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession), stratifiées par région et catégorie d'agglomération. En sa sixième édition, ce baromètre offre une analyse comparative des évolutions depuis 2017, ce qui permet d'identifier les tendances et changements marquants dans le domaine du grand âge.



Les services d'aide à domicile séduisent de plus en plus  

Les services d'aide à domicile bénéficient d'une opinion très positive : 79% des répondants ont une bonne opinion de ces services. Ceux-ci comprennent l'assistance dans les actes essentiels de la vie quotidienne, les services de confort et les soins à domicile. Cette forte appréciation souligne l'importance et la satisfaction des usagers quant à ces services, essentiels pour maintenir les personnes âgées dans leur environnement familier et confortable.

En effet, les services d'aide à domicile permettent aux personnes âgées de rester dans leur cadre de vie familier, ce qui est essentiel pour leur bien-être psychologique et physique. Ils peuvent continuer à vivre chez eux tout en recevant l'aide nécessaire pour leurs activités quotidiennes. De plus, les aides à domicile ne fournissent pas seulement des services pratiques. Ils fournissent une présence humaine régulière, ce qui contribue à réduire l'isolement social, souvent ressenti par les personnes âgées. C'est particulièrement crucial pour le bien-être mental et émotionnel des personnes aidées. Enfin, les services d'aide à domicile offrent un répit précieux aux aidants familiaux, qui peuvent se sentir dépassés par les responsabilités de soins. En déléguant certaines tâches à des professionnels, les aidants peuvent mieux gérer leur propre vie personnelle et professionnelle.



Le maintien à domicile largement plébiscité

L'idée qu'un proche puisse passer ses vieux jours chez lui est la perspective privilégiée par 8 Français sur 10. Le baromètre révèle une préférence marquée des Français pour le maintien à domicile des personnes âgées : 81% des répondants préfèrent que leurs proches âgés restent chez eux le plus longtemps possible, ce qui reflète une forte demande pour des services de soutien à domicile de qualité. Cette tendance met en évidence l'importance de diversifier les options de soins pour les personnes âgées, en intégrant mieux les services à domicile.

Cette préférence est nettement supérieure aux autres options comme les résidences adaptées (11%) ou les Ehpad privés (4%) et publics (3%). Cependant, cette tendance est nuancée en cas de maladies graves comme la maladie d'Alzheimer, où moins d'un tiers des Français souhaite voir un proche atteint rester à domicile​. Ces chiffres révèlent une prise de conscience des besoins spécifiques et des défis que pose cette maladie.

Quoiqu'il en soit, le souhait de vieillir chez soi demeure prédominant. Le baromètre 2024 souligne une demande croissante pour des solutions innovantes permettant le maintien à domicile, telles que la télésurveillance ou l'adaptation du logement. En effet, les Français sont de plus en plus ouverts aux solutions numériques pour améliorer le suivi médical et le bien-être des personnes âgées.



Besoin d'aide à domicile ?

Une perception améliorée des Ehpad

Après avoir connu une baisse importante entre 2021 et 2022, la cote d’opinion des Ehpad privés repart à la hausse (40% des Français en ont une image positive contre 37% en 2022). Toutefois, le baromètre IFOP-SYNERPA 2024 offre une vision nuancée des perceptions des Établissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) en France. Les résultats montrent que les Ehpad privés bénéficient d'une amélioration significative de leur image auprès du public, avec 47% des personnes interrogées ayant une opinion favorable. Ce chiffre est en hausse par rapport aux années précédentes, ce qui suggère que les efforts pour améliorer la qualité des services et des soins dans les Ehpad privés portent leurs fruits.

Cependant, les Ehpad publics ne connaissent pas la même évolution positive, avec une opinion favorable stagnante autour de 40%. Cette disparité entre les secteurs privé et public pourrait s'expliquer par des différences perçues en termes de qualité des soins, de confort des résidents et de ressources disponibles. Les Ehpad privés, souvent mieux financés, peuvent offrir des services plus personnalisés et des infrastructures plus modernes, ce qui peut influencer positivement l'opinion publique.

Malgré tout, les critiques à l'encontre des Ehpad en général restent importantes. Et, signe d’un décalage entre les représentations et le vécu, les Français qui ont un proche en Ehpad sont beaucoup plus nombreux à avoir une bonne opinion de ces établissements (69% en ont une bonne opinion, soit 29 points de plus que la moyenne).



Acteurs publics et acteurs privés du grand âge : un rapprochement nécessaire 

Le baromètre IFOP-SYNERPA 2024 révèle que près de deux tiers des Français (63%) sont favorables à un modèle mixte qui associerait acteurs privés et publics dans la prise en charge du secteur du grand âge. Ce modèle hybride est perçu comme une solution efficace pour combiner les ressources et les compétences des deux secteurs, offrant ainsi des services diversifiés et de qualité. La collaboration entre les acteurs publics et privés est donc une piste prometteuse pour répondre aux défis du vieillissement de la population.

Cette collaboration pourrait se manifester par le partage de bonnes pratiques, la mise en commun des ressources matérielles et humaines, ainsi que le développement de projets pilotes et d'initiatives technologiques conjointes. Les Ehpad privés et publics échangeraient sur leurs méthodes de gestion ; des initiatives conjointes pour la formation et le développement professionnel des soignants pourraient être mises en place. De plus, des projets pilotes visant à tester de nouvelles approches de soins, notamment pour les résidents atteints de démence, pourraient être développés conjointement.

La technologie jouerait un rôle crucial dans cette collaboration, avec des projets visant à intégrer des solutions numériques pour améliorer les soins et la gestion des établissements. Par exemple, les Ehpad publics et privés pourraient adopter des systèmes de gestion des soins électroniques et des dispositifs de surveillance de la santé à distance. La collaboration viserait également à développer des standards de soins uniformes et une approche centrée sur le résident, ce qui garantirait des soins personnalisés et adaptés aux besoins individuels.



Une implication demandée des pouvoirs publics 

Après une baisse notable entre 2021 et 2022, la perception positive du vieillissement semble se stabiliser. Néanmoins, les Français restent préoccupés par les défis liés au grand âge, notamment en termes de prise en charge et de qualité de vie. Il y a une forte attente de la majorité des sondés envers les pouvoirs publics pour une politique ambitieuse du grand âge.

Ainsi, l'amélioration de la situation dans les Ehpad est un sujet de préoccupation majeure pour les Français. Près de 70% estiment que les pouvoirs publics n'ont pas pris de mesures suffisantes pour améliorer les conditions dans ces établissements. Cette perception négative persiste malgré les efforts de modernisation et de réglementation accrue. Les Français demandent des actions concrètes et efficaces pour garantir la qualité des soins et le bien-être des résidents.

Le baromètre souligne l'importance des politiques publiques pour soutenir le secteur du grand âge. Les investissements dans les infrastructures, le soutien financier aux familles et aux établissements, et les réformes pour améliorer les conditions de travail des soignants sont essentiels pour faire face aux défis à venir. Les politiques publiques doivent également encourager l'innovation et la collaboration entre les différents acteurs du secteur.



Des solutions de financement de la perte d'autonomie trop méconnues 

Le baromètre IFOP-SYNERPA 2024 montre que si l'inquiétude concernant le grand âge est une constante chez les Français, les comportements d'anticipation varient avec l'âge. Ainsi, les préoccupations financières et les adaptations du logement commencent majoritairement après 50 ans. Par ailleurs, la probabilité d'envisager un jour de quitter son domicile pour vivre en résidence spécialisée est plus marquée chez les personnes proches du secteur médico-social ou ayant des proches en perte d'autonomie.

Il convient de souligner que le financement de la perte d'autonomie est un enjeu complexe et préoccupant pour tous. Si 3 sondés sur 5 ont déjà entendu parler des assurances couvrant la perte d'autonomie, seulement 1 sur 5 sait précisément en quoi elles consistent (soit 22%). De plus, seulement 15% de ceux ayant entendu parler de ces assurances y ont souscrit. Cette faible adhésion traduit une méconnaissance et une certaine méfiance envers ces produits financiers, malgré leur potentiel bénéfique.

L'étude révèle aussi que seulement 6% des Français se disent certains de pouvoir financer leur place en Ehpad, un chiffre relativement bas, même parmi les catégories les plus aisées (15%). Par ailleurs, les solutions immobilières proposées pour financer son intégration dans un Ehpad peinent à convaincre (viager, vendre le logement en partie), même si la moitié des sondés pourraient vendre leur logement (51%). Cette incertitude financière reflète les défis économiques auxquels sont confrontées les familles pour assurer des soins de qualité à leurs proches âgés.

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