Un changement de nom qui marque une entrée dans une nouvelle ère
C’est sur le réseau social X (anciennement Twitter) que Laurent Guillot a dévoilé les nouveaux nom et logo (des mains symbolisant les métiers du soin) du groupe d'Ehpad privés : "Aujourd'hui, nous devenons Emeis groupe. Ce changement est bien plus qu'un changement de nom. Emeis est un projet collectif et exigeant. Il permet de répondre aux enjeux sociétaux : la santé mentale et physique, et le grand âge" a t-il indiqué.
Suite à la publication en janvier 2022, du livre enquête de Victor Castanet, “Les Fossoyeurs” où le journaliste d’investigation y révélait la maltraitance des pensionnaires de certains établissements, les conditions de travail difficiles du personnel ainsi qu’un usage abusif des fonds publics d’Orpea, le groupe d'Ehpad privés était dans la tourmente (entraînant les autres
Ehpad). En un an, l’action d’Orpea a perdu 90% de sa valeur en Bourse. Suite à ces révélations, des centaines de familles de résidents ont poursuivi en justice le groupe, d'anciens dirigeants ont fait l'objet de poursuites judiciaires et le groupe s’est retrouvé lourdement endetté.
“La marque Orpea a été abîmée par le scandale mais aussi parce qu’elle est associée aux critiques du secteur du grand âge” a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) Laurent Guillot, directeur général du groupe de maisons de retraite et de cliniques privées, qui emploie 76 000 personnes dans le monde, dont 28 000 en France. Il a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas seulement d’un changement de nom, mais d’une étape de la transformation lourde du groupe (comprenant des maisons de retraite, des cliniques de soins, des établissements psychiatriques et des services à domicile) entamée depuis plus d’un an et demi avec l’arrivée d’une nouvelle équipe de direction.
Le choix d’Emeis, qui est écrit en minuscules, n’est pas le fruit du hasard pour un grand groupe, spécialisé dans l’aide aux personnes âgées. En effet, Emeis signifie “nous” en grec ancien. “Emeis, c’est aussi une raison d’être au service du soin et de l’accompagnement personnalisés pour chaque personne fragilisée”, a déclaré Laurent Guillot. “Cela veut dire ensemble, soyons force de vie des plus fragiles.”
L’accent mis sur les résidents et les ressources humaines
Cela fait plusieurs mois qu'une nouvelle direction est chargée de mener un plan de transformation du groupe. Elle a notamment promis de faire des équipes sa “première priorité” afin de renforcer la qualité des soins aux résidents et de “restaurer la confiance” dans le groupe d'Ehpad privés.
Le groupe a rétabli le dialogue social et signé l'été dernier un accord social prévoyant des mesures en faveur des salariés, une première en 15 ans. Le site
Capital précise que depuis le scandale et le changement de gouvernance,
le groupe a priorisé sa politique des ressources humaines en négociant des hausses de salaires, en améliorant la qualité de vie au travail et en baissant le nombre d’accidents du travail. “Nous allons continuer ce travail avec la deuxième vague de NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) et accentuer nos efforts pour limiter le nombre d’accidents du travail”, a déclaré la directrice des ressources humaines d’Emeis, Fanny Barbier.
Toujours selon les informations du site en ligne Capital, Laurent Guillot a aussi rappelé les efforts réalisés pour augmenter le taux d’encadrement des résidents (sans toutefois en dire plus sur les chiffres attestant cette transformation, qui seront annoncés le mois prochain lors de la présentation des résultats financiers du groupe). Autre chantier prioritaire en cours : l'amélioration des repas, avec une hausse de 30% du budget qui leur est consacré. Le directeur général a aussi assuré que
le groupe se séparera de certains biens immobiliers. “Nous ne sommes plus une foncière. Nous avons des objectifs de cession immobilière et nous voulons ensuite réinvestir cet argent dans le soin et l’accompagnement.” a expliqué Laurent Guillot.

Une restructuration financière finalisée
Autre changement d’importance, la restructuration financière du groupe. Alors qu’Orpea était au bord de la faillite, un consortium composé de la Caisse des dépôts (le bras armé de l’Etat), la CNP Assurances, la Maif et la MACSF, a acquis fin décembre 2023, 50.18% des titres du groupe suite à son augmentation de capital, en fin d’année dernière. Ce groupement dispose aussi de quatre sièges au conseil d’administration. “Cette restructuration financière est maintenant terminée”, s’est réjouit Laurent Guillot.
Mais encore, en 2025,
Emeis compte devenir une société à mission. Le groupe se donne donc pour objectif de contribuer positivement à la société et à l'environnement, via la réalisation d'objectifs qu'elle se fixe. Ce nouveau statut, introduit par la loi Pacte (relative à la croissance et la transformation des entreprises) de 2019, oblige les entreprises qui demandent la qualité de société à mission d’inscrire dans leurs statuts des objectifs sociaux et environnementaux.
Dans un communiqué, le directeur général, Laurent Guillot, affiche ses ambitions (portées sur l’humain, l’aide, les soins de qualité) et objectifs avec humilité : “Avec emeis nous ouvrons un nouveau chapitre de notre histoire. 18 mois après avoir défini puis mis en œuvre un Plan de Refondation, nous sommes prêts. Nous dévoilons aujourd’hui notre raison d’être et notre nouvelle identité emeis. Notre projet se fonde sur les engagements de responsabilité sociale, environnementale et sociétale qui nous animent au quotidien, et que nous concrétisons dans tous nos établissements. emeis, ce sont les 76 000 professionnels et experts de santé engagés aux côtés des patients, des résidents, des bénéficiaires, de leurs proches, des aidants, et avec tous les acteurs du soin : acteurs publics et privés de la santé, entreprises et associations locales. Tous ensemble, nous nous engageons pour être utiles à tous et aider notre société à devenir plus forte, en prenant soin de toutes les fragilités. emeis est un projet collectif et exigeant. Il nous permet de répondre aux enjeux sociétaux liés à la santé mentale et physique, au grand âge. Cette nouvelle étape nous engagera également sur le chemin de l’entreprise à mission.”
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