Souvent méconnu et dévalorisé mais ô combien essentiel, le métier d'assistant(e) de vie, repose sur des compétences humaines, organisationnelles et techniques remarquables. Pour que davantage de jeunes se tournent vers cette profession, il convient de remettre en cause quelques préjugés bien ancrés en interrogeant les principaux intéressés. C’est ainsi que Valérie Charbonneiras, assistante de vie depuis 17 ans, a témoigné de la réalité de son métier sur le
blog d’IPERIA, la plateforme nationale de professionnalisation des métiers de l’emploi à domicile, qui oeuvre depuis 1994 à la reconnaissance et à la valorisation des métiers de la famille et du domicile.
Préjugé n°1 : un métier ingrat
Il est faux de dire que le métier d’assistant(e) de vie est ingrat. En effet, les assistant(e)s de vie ont un impact direct et très positif sur la vie des personnes qu'ils accompagnent. En offrant un soutien quotidien, une écoute attentive et une présence bienveillante, ils contribuent à améliorer le bien-être et la qualité de vie des personnes en perte d'autonomie. Valérie Charbonneiras déclare : “S’occuper de personnes âgées ou handicapées, c’est un métier humain avec de l‘échange, de l’interaction. On donne beaucoup mais on reçoit aussi beaucoup. On se sent utile. Par exemple chez Madame Bebenek, Cécile, comme chez tous mes particuliers employeurs, on joue, on chante, on danse, on se promène, on regarde des photos de famille. Tous ces petits exercices sont très importants au quotidien pour la stimulation.”
C’est un métier qui permet de développer des relations humaines profondes et enrichissantes avec l’ensemble des bénéficiaires. Ces liens de confiance et de proximité sont source de satisfaction et de gratification personnelle pour ces professionnels. Par ailleurs, en permettant aux personnes âgées ou en situation de handicap de rester à domicile et de conserver leur autonomie, les assistant(e)s de vie contribuent à la cohésion sociale et à la solidarité inter-générationnelle. Ce sentiment d'utilité sociale est une source de fierté et de motivation pour ces professionnels.
Préjugé n°2 : un métier peu varié
Bien au contraire ! Le métier d’assistant(e) de vie offre une grande variété de tâches et d'activités au quotidien. Les assistant(e)s de vie sont amenés à aider les personnes dans les gestes de la vie quotidienne (aide à la toilette, à l’habillement, au lever, au coucher…) à les accompagner lors de leurs déplacements, à préparer les repas, à entretenir le domicile, etc. Cette diversité rend le travail stimulant et jamais monotone.
Valérie Charbonneiras le confirme : “Assistante de vie, c’est un métier très varié, on ne s’ennuie jamais mais il faut être faite pour ça (…) Tous les matins, je me lève pour aider les personnes âgées qui ont fait le choix de rester aussi longtemps que possible chez elle, à leur domicile, malgré leur situation de dépendance. Concrètement, je les aide dans les tâches qu’elles ont de plus en plus de mal à faire toutes seules : l’aide au lever, l’aide au petit-déjeuner, l’aide à l’habillage, l’aide à la toilette, l’aide aux repas, mais aussi les courses, l’animation. Je les aide dans tous les gestes de la vie quotidienne.”
Les assistant(e)s de vie interviennent auprès d'une grande diversité de patientèle, telles que les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les personnes malades ou convalescentes, les enfants en difficulté, etc. Ils ont donc chacun des besoins spécifiques. Cette capacité d'adaptation constante rend le métier d'assistant de vie très varié et enrichissant sur le plan humain.
Mais aussi, les situations auxquelles les assistant(e)s de vie sont confrontés peuvent évoluer rapidement et de manière imprévisible. Par exemple : une personne peut connaître une amélioration ou une détérioration soudaine de son état de santé, ce qui nécessite une adaptation rapide des interventions et des soins prodigués.

Préjugé n°3 : un métier peu qualifié
Il n’y a rien de plus faux que de penser que le métier d’assistant(e) de vie est peu qualifié. Les assistant(e) de vie doivent posséder un large éventail de compétences techniques pour assurer efficacement leur rôle. Cela inclut des connaissances en matière d'hygiène, de sécurité, de premiers secours, ainsi que des compétences pratiques telles que la préparation des repas, l'aide à la toilette et la manipulation d'équipements médicaux. Ils doivent aussi faire preuve d'une grande adaptabilité et d'une forte capacité à s'adapter à des situations variées et parfois imprévues. Ils doivent être en mesure de répondre aux besoins spécifiques de chaque bénéficiaire, en s'adaptant à leur rythme de vie, à leurs préférences et à leurs habitudes.
Le métier d'assistant(e) de vie requiert également de solides compétences relationnelles et un grand sens de l'empathie. Les assistant(e)s de vie doivent être capables d'établir une relation de confiance avec leurs patients, en faisant preuve de bienveillance, d'écoute, de patience et de compréhension.
De solides aptitudes morales et psychologiques sont requises pour exercer ce type de métier. Les assistant(e)s de vie sont souvent confrontés à des situations complexes et délicates, telles que la maladie, le handicap, la dépendance et la mort. Ils doivent être en mesure de gérer ces situations avec professionnalisme, en faisant preuve de tact, de discrétion et de respect envers les patients et leur famille.
Enfin, les assistant(e)s de vie travaillent souvent de manière autonome, sans supervision directe. Ils doivent donc faire preuve d'un haut niveau de responsabilité et de fiabilité dans l'exécution de leurs tâches, en veillant au bien-être et à la sécurité des personnes âgées et/ou dépendantes.
Si les diplômes ne sont pas obligatoires pour exercer le métier d’assistant(e) de vie, ils sont fortement recommandés pour acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir dans ce métier. De nombreuses formations spécialisées sont disponibles. Elles abordent des sujets variés tels que l'accompagnement des personnes âgées, la prise en charge des personnes handicapées, la gestion des situations d'urgence, etc.
Valérie Charbonneiras a fait le choix d’un parcours de VAE pour obtenir son titre de niveau 3 “Assistant de Vie Dépendance”. C’est une formation certifiante qui lui a permis d’être en situation réelle à domicile, de connaître les types de pathologies et les risques liés à l’accompagnement des personnes âgées. Selon Valérie : “Pour faire une bonne assistante de vie, je dirais qu’il faut être attentive, à l’écoute, et formée. Oui, il est important d’être formée et diplômée, ça ne s’improvise pas. Nous travaillons avec des personnes fragiles, nous avons une grande responsabilité et on ne peut pas risquer de passer à côté de choses importantes.”
Préjugé n°4 : un métier dégradant qui n’offre aucune perspective d’évolution
En postulat :
aucun métier n'est dégradant. Les assistant(e)s de vie fournissent un service essentiel à la société en aidant les personnes en perte d'autonomie à vivre de manière indépendante et dignement à domicile. Ils veillent à leur bien-être physique, psychologique et émotionnel. Leur travail contribue à améliorer la qualité de vie de milliers de personnes et à leur permettre de rester dans un environnement familier et sécurisé.
Pour Valérie Charbonneiras : “C’est un métier qui est très dur physiquement et mentalement, ce n’est pas possible de le faire à reculons. Je trouve que mon métier manque de reconnaissance et pourtant, dans l’avenir, il y aura de plus en plus de personnes âgées et c’est vrai qu’il y a de moins en moins d’assistantes de vie donc il y a bien un problème. Je pense qu’il faut donner envie au plus grand nombre, et notamment aux jeunes, de faire ce métier. Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour être fière des choix qu’on fait dans la vie. Et moi je suis fière d’aider Georgette, Maurice, Cécile, et tous mes autres particuliers employeurs dans leur choix de rester chez eux, aussi longtemps qu’ils le souhaitent.”
Bien que la reconnaissance de ce métier soit (parfois) insuffisante, de plus en plus de personnes prennent toutefois conscience de son importance et de sa valeur.
Par ailleurs, le métier d'assistant de vie offre des
perspectives d'évolution professionnelle intéressantes. Avec de l'expérience et des formations complémentaires, il est possible de progresser vers des postes de coordination, de supervision ou même devenir formateur dans le domaine du service à la personne.
Pour en savoir plus sur le métier d’assistant(e) de vie,
consultez notre fiche-métier.