Assistance aux personnes âgées ou handicapées, entretien du domicile, garde d'enfants au domicile des parents, soutien scolaire, jardinage, petit bricolage, coach sportif ... le secteur des services à la personne regroupe 26 activités prisées par les personnes de tous les âges. Il ouvre le droit au crédit d'impôt de 50 %, que l'on soit imposable ou pas. Il est particulièrement intéressant financièrement pour les seniors et l'aide aux seniors.
Voir l'article d'Aladom : Services à la personne : ils sont moins chers pour les plus de 70 ans pourquoi s'en priver ?
La dernière étude de l'Insee de janvier 2024 (chiffres de 2019) livre des données essentielles pour comprendre le fonctionnement de ce secteur qui emploie aujourd'hui plus d'un million de Français, soit 4 % de l'emploi salarié total (jusqu'à 6 % dans le Sud-Ouest).
On y apprend que deux tiers des employés des services à la personne travaillent à leur compte pour des particuliers employeurs plutôt que pour des organismes de services à la personne.
Le taux horaire de la rémunération y est sûrement pour beaucoup dans ce choix : il est largement supérieur quand on est à son compte pour un particulier employeur.
Par ailleurs, être indépendant pour un particulier employeur permet de choisir des clients près de son domicile, aux horaires de son choix, de façon régulière également, par exemple lorsque l'on fait de l'aide aux personnes âgées.
Reste qu'être indépendant pour des particuliers employeurs a aussi des inconvenients, car l'on ne bénéficie pas des avantages du salariat dans un service d'aide et d'accompagnement à domicile (SAAD) que sont la sécurité d'emploi, la mutuelle, les formations, les congés payés...
Salariés des services à la personne : ce que l'on retient de l'étude de l'Insee
Le métier reste très féminisé, puisque neuf salariés des services à la personne sur dix sont des femmes.
Plus d'un tiers (34 %) a plus de 55 ans (contre 18 % dans l'ensemble de l'emploi salarié).
Les salariés des services à la personne sont les plus souvent à temps partiel.
Les salariés des particuliers employeurs effectuent en moyenne 560 heures par an (30 % d'un temps plein).
Ceux des organismes de services à la personne en font beaucoup plus : 890 heures par an en moyenne (48 % d'un temps plein).
Les salariés des particuliers employeurs ont le plus souvent plusieurs clients. 16 % en ont deux, et 41 % en ont trois ou plus.
Environ un tiers des clients (30 %) des salariés des particuliers employeurs sont à plus de 20 minutes en voiture. Ce qui signifie que pour les deux-tiers des salariés des particuliers employeurs, les temps de trajet sont plus courts, à moins de 20 minutes en voiture. Ce temps varie selon les départements.
Le temps de déplacement ne sont pas donnés dans cette étude pour les salariés des services d'aide et d'accompagnement à la personne qui, mis bout à bout, montent très vite. En effet, les auxiliaires de vie des SAAD vont d'un domicile à l'autre toute la journée, parfois d'un bout à l'autre d'une grande agglomération (également en transports en communs, en voiture, en trotinette électrique pour celles qui ne sont pas véhiculées...), avec des temps de déplacement qui peuvent monter jusqu'à trois quart d'heure (voire plus...) de porte à porte.
Or, une grande partie de ces temps de trajets passés à pied, à vélo, en bus, en tram, en métro (premier et dernier de la matinée, premier et dernier de l'après-midi...) ne sont pas comptabilisés comme du temps de travail, et ne sont donc pas rémunérés.Les temps morts imposés entre deux usagers (par exemple, lorsque le planning fait que l'on arrive une demi-heure à l'avance devant le domicile de l'usager suivant et qu'il faut attendre, ou en cas de pause de plusieurs heures très loin de chez soi) ne sont pas non plus payés.
Comme le soulignent les auteurs de l'ouvrage "Aide à domicile, un métier en souffrance, sortir de l'impasse" (éditions de l'Atelier, mars 2023), quand on rapporte le temps décompté comme travail effectif à l'amplitude de la journée de travail, on s'aperçoit qu'il représente moins de 54 %, contre 84 % pour l'ensemble des salariés.
Autre chiffre donné par les auteurs, François-Xavier Devetter, Annie Dussuet, et Emmanuelle Puissant : la journée de travail d'une aide à domicile n'est payée qu'à hauteur des deux tiers de sa durée.
Ceci figure parmi les inconvénients majeurs du métier, dénoncés notamment par les fédérations du secteur, et qui nuisent à son attractivité (NDLR).
Voir aussi l'article d'Aladom du 22 juin 2023 : Aide à domicile : un des métiers de seconde ligne les plus mal payés
Un salarié des organismes de services à la personne sur cinq est aussi salarié d'un ou plusieurs particuliers employeurs. Après avoir commencé à travailler en organisme, il arrive ainsi à des auxiliaires de vie d'avoir l'opportunité de prendre un premier client particulier employeur, puis un second, puis un troisième... dans la mesure où les deux emplois (indépendant avec un client en direct et salarié d'un organisme) restent cumulables. A la longue, un choix peut s'imposer de lui-même en fonction des heures de travail, du salaire dégagé, et des avantages/inconvénients entre les deux statuts (indépendant avec client particulier employeur en direct ou salarié d'un organisme).
Aladom, le site de mise en relation dans les services à la personne permet de trouver un emploi aussi bien en tant qu'indépendant paysé en CESU qu'en entreprise.
Dans les services à la personne, les femmes effectuent beaucoup plus d'heures que les hommes. En moyenne, les femmes effectuent 770 heures par an, et les hommes 520 heures par an. Les hommes sont très minoritaires dans le secteur « ce qui laisse supposer qu'il s'agit plutôt d'une activité d'appoint pour eux ».
Côté rémunération, auprès des particuliers employeurs, les hommes gagnent plus que les femmes en taux horaire brut : 16,7 euros (chiffres 2019) contre 13,1 euros. C'est en milieu de carrière (entre 35 et 44 ans) que l'écart est le plus élevé chez les particuliers employeurs.
Le travail traditionnellement exercé par les hommes (bricolage, jardinage), pour lequel ils n'hésitent pas à demander un taux horaire beaucoup plus supérieur au SMIC, peut expliquer cela. L'inégalité des salaires entre hommes et femmes, à tâche égale, qui n'a toujours pas disparu en France en 2024 (moins marquée cependant pour les salaires les moins élevés), peut être une autre explication. (NDLR).
Note positive : dans les organismes de services à la personne le revenu salarial horaire brut est le même.
Le secteur privé à but lucratif (entreprises et micro-entrepreneurs) est en plein essor (82 % des établissements de services à la personne en 2019, contre seulement 74 % en 2013). Ceci se fait aux dépens du secteur associatif et public.
Pour aller plus loin :
Voir l'étude de l'Insee du 24/01/2024 :En moyenne, 4 % de l'emploi salarié total dans les services à la personne et jusqu'à 6 % dans le Sud-Ouest