Les nouvelles conditions pour bénéficier de MaPrimeRénov' sont-elles trop strictes ? C'est ce qu'il apparaît. Le marché de la rénovation thermique des logements s'est ralenti, alors que le gouvernement souhaitait l'encourager.
Les nouvelles conditions en vigueur depuis le début de l'année 2024 pour bénéficier de MaPrimeRénov', cette aide à la rénovation énergétique de son logement sembleraient décourager les Français. « Le secteur est encore trop souvent confronté à des obstacles administratifs qui entravent sa transition, tant du côté des particuliers que des professionnels » , estime Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, cité par Localtis.
Voir l'article d'Aladom du 12 octobre 2023 : Changement d’orientation pour MaPrimeRénov’ en 2024 : les rénovations globales vont être encouragées
Pour en discuter, et trouver des aménagement et des solutions, une réunion a été organisé le 15 février en sa présence, avec le ministre délégué Logement, Guillaume Kasbarian, et des organisations professionnelles du bâtiment : la Fédération française du bâtiment (FFB) et la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Une première réunion du comité de suivi du parcours de rénovation, est prévue début mars, avec notamment des élus.
Trois propositions majeures ont vu le jour.
Assouplissement de MaPrimeRénov' en 2024 : les trois propositions
- Limiter le recours obligatoire aux accompagnateurs agréés
Seules les subventions les plus élevées nécessiteraient l'accompagnement d'un accompagnateur agréé. Or, selon la Fédération française du bâtiment (FFB), les accompagnateurs conventionnés pour Ma PrimeRénov' sont en nombre insuffisant : ils ne seraient que 2000, alors que l'Agence nationale de l'habitat (Anah) tablait sur 5 000 accompagnateurs conventionnés dans le cadre du lancement du dispositif, consécutif à la remise à plat de MaPrimeRénov'.
- Subventionner tous les gestes de rénovation simples et efficaces, sans restriction
- Simplifier le label « Reconnu garant de l'environnement » (RGE)
Pour recevoir les aides publiques dans le cadre de travaux de rénovation, il est aujourd'hui obligatoire de faire appel à une entreprise labellisée « Reconnu garant de l'environnement » (RGE). Or, elles sont de moins en moins nombreuses.
Cette simplification, demandée par la Capeb, concernerait « notamment les petites et moyennes entreprises », selon le ministère de la Transition écologique, rapporte un article des Échos.
Ce changement pourrait être inspiré par la démarche de « Qualification Chantier » de la Capeb. « Cette expérimentation permet aux entreprises non-certifiées RGE d’être auditées en fin de chantier pour que leurs clients puissent bénéficier des aides de l’Etat », précise un article de Localtis.
La rénovation énergétique des logements pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre
Le gouvernement a annoncé précédemment qu'il souhaiteraitbaisser de plus de la moitié les émissions sur le secteur de l’habitat privé à horizon 2030. Pour rappel, en 2019, le logement représentait 16 % des émissions directes de gaz à effet de serre en France, soit 45 % de la consommation finale énergétique du pays.
Selon le diagnostic de performance énergétique (DPE), près d’un logement sur cinq est dans la catégorie des passoires énergétiques, classé F ou G. D'où l'urgence à prendre des mesures efficaces, auxquelles les Français adhèrent.
A savoir : à partir du 1 er juillet 2024, les propriétaires de logements avec une étiquette énergétique F ou G n'auront plus accès à MaPrimeAdapt' et seront réorientés vers le Parcours accompagné pour réaliser une rénovation d'ampleur.
Cependant, certaines annonces récentes sèment le doute sur la réelle volonté du gouvernement en matière de rénovation thermique des bâtiments. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé le 12 février une correction du calcul des DPE des logements de moins de 40 m2, afin de les faire sortir de la catégorie des passoires énergétiques (F et G), pour leur éviter l'interdiction de location prévue à partir du 1 er janvier 2025 dénoncée par les acteurs de l'immobilier.
Une semaine plus tard, le 17 février, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a évoqué un abaissement d'un milliard deuros de l'enveloppe de MaPrimeRénov' la faisant passer de 1,6 milliards prévus à 600 millions d'euros, dans le cadre des coupes budgétaires.

Services à la personne : un crédit d'impôts de 50 % pour les petits travaux de bricolage à domicile
Vous n'êtes pas éligible à MaPrimeAdapt' car vos ressources sont trop élevées, ou les travaux que vous souhaitez entreprendre n'entrent pas tous dans le cadre du dispositif ? Pour une aide aux petits travaux de bricolage à domicile, vous pouvez bénéficier d'un crédit d'impôt de 50 % !
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Vous avez plus de 60 ans et vous êtes en perte d'autonomie précoce, vous avez plus de 70 ans, ou vous êtes en situation de handicap ? : la nouvelle MaPrimeAdapt' est une aide financière pour aménager son logement, attribuée sous conditions de ressources.
Voir l'article du 31 décembre 2023 : MaPrimeAdapt’ : une aide pour financer les travaux chez les personnes âgées
Pour aller plus loin :
Voir la page MaPrimeRénov' sur le site officiel FranceRénov
Voir l'article de Localtis du 15 février 2024 : Vers une simplification du parcours de rénovation énergétique
Voir l'article des Echos du 16 février 2024 : Simplifications en vue pour MaPrimeRénov'
Après l’annonce, par Bruno Le Maire, du rabot d’un milliard d’euros sur le dispositif MaPrimeRénov’, la Capeb « accueille ce principe de réalité avec pragmatisme. Avec plusieurs centaines de millions d’euros non consommés de l’enveloppe MaPrimeRénov en 2023, l’urgence en 2024 n’est pas budgétaire mais la révision immédiate du dispositif », afin de prendre en compte des travaux de moindre ampleur, souligne le syndicat patronal. A la suite de la réunion du 15 février, les ministères préparent des mesures en ce sens. Les arbitrages sont attendus début mars. Tout le monde n’est pas aussi tempéré : la présidente de la FFB56, Marie-Laure Le Priol, a demandé un rendez-vous en urgence au préfet du Morbihan pour « lui faire part de la stupéfaction et de la colère du bâtiment ».
Plutôt que l’aspect financier, elle regrette ce rétropédalage qui met en évidence un manque de cohérence et de « vision au sommet de l'État ». « Ceci nous paraît presque relever de la provocation, voire du mépris pour notre filière ».