Ehpad : une petite sieste et ça repart !

La micro-sieste en entreprise est une petite sieste (d’une durée allant de 5 à 20 minutes) aussi appelée sieste flash. On peut la pratiquer partout, en étant allongé, comme assis. L’essentiel étant de trouver une assise confortable. Cette pratique peut parfaitement s’intégrer à une journée de travail.

Il ne s’agit pas de s’endormir profondément mais de se reposer et de permettre au corps et à l’esprit de récupérer. L’état induit par la micro-sieste est similaire au sommeil léger, un état dont il est facile d’émerger. Contrairement à une sieste plus longue, le retour à votre activité se fera sans difficulté.

Selon des études menées par la NASA et la prestigieuse université américaine de Harvard, faire une pause dans sa journée de travail, en s’octroyant un temps de sieste, est bénéfique pour le salarié comme pour l’employeur. L’avantage est double !

La NASA révèle qu’un employé ayant pratiqué la micro-sieste serait plus créatif et plus productif à hauteur de 30% par rapport à un salarié ne s’y étant pas adonné. Les recherches de l’université de Harvard, révèlent quant à elles, les vertus économiques de la sieste au travail. En effet, le manque de sommeil et la fatigue seraient à l’origine d’une importante baisse de productivité chez les employés, chiffrée à 63 milliards de dollars pour les États-Unis. Grâce à la pratique de la sieste, cette baisse de productivité, et donc cette perte financière, serait considérablement réduite.

Mais aussi, les médecins du travail mettent en avant les vertus préventives et curatives de la sieste au travail dans le cadre de la lutte contre le stress au travail et la prévention de certaines maladies socio-professionnelles.

La pratique de la micro-sieste au travail permettrait de :

Alors que dans les pays asiatiques, la sieste en entreprise est extrêmement répandue, comme en Chine où elle est inscrite dans la constitution depuis 1948, dans les pays occidentaux, c’est tout le contraire, en particulier dans notre hexagone.

Heureusement, les temps changent ! Ainsi, le siège social de la société Orange, dispose de 2 salles de sieste (avec une dizaine de places chacune). D’autres entreprises ont également fait le choix d’installer au sein de leurs locaux des salles dédiées à la sieste comme :  Renault, Criteo, Saint-Gobain, Sanofi, Schneider Electric, Adidas, Pernod Ricard…

Le groupe L’Oréal va un peu plus loin. En effet, dans l'article Les Echos Start, on y apprend, qu'au siège de la société  a été mis en place un “espace de revitalisation”, avec des services innovants pour se ressourcer : un fauteuil de massage shiatsu, un autre conçu pour respirer plus consciemment, un espace de luminothérapie, un espace où respirer de l'oxygène, une cabine dans laquelle sont diffusés des sons énergisants…

Pourtant, quand il est question de réaménager des bureaux, “si la question d'installer ou pas une salle de sieste est systématiquement mise sur la table, elle est finalement rarement adoptée”, déclare Olivier Cros pour Les Echos Start, directeur en stratégie des environnements de travail dans le cabinet de conseil en immobilier CBRE. Selon lui, la culture d'entreprise et managériale ne s'y prêtent pas. “En France, faire la sieste au travail est assez tabou, contrairement au Japon par exemple, où c'est tout à fait banal.” Pour lui, installer une salle de sieste nécessite de faire de la pédagogie auprès des managers.

Pour les sociétés qui décident d’installer des salles de sieste, Olivier Cros observe qu'elles adoptent parfois des “stratégies de contournement dans la manière de dénommer la salle”, en parlant plutôt de “salle de repos” pour que cela soit moins connoté. Chez Orange par exemple, on parle de “salle zen”. Le mot sieste semble relativement tabou. 

Les entreprises n’ayant pas l’espace nécessaire pour installer une salle de sieste ne manquent pas de solutions pour y remédier. Soit elles se servent des salles de réunions inoccupées, soit elles investissent dans des fauteuils ergonomiques et truffés de technologie pour être au calme, le temps de plusieurs minutes réparatrices et reconstructrices. C’est ce que propose la jeune start-up française Nap & Up depuis 2016 à toutes les entreprises (publiques comme privées), qui revendique de “démocratiser la pratique de la micro-sieste et des temps de récupération en milieu professionnel”. Son “fauteuil”, appelé concon à micro-sieste “constitue une véritable bulle de décompression pour couper de son environnement de travail et regagner de l’énergie dans les meilleures conditions possibles.” grâce à sa position “zéro-gravité, une isolation visuelle et une application mobile d’audios personnalisables pour favoriser le temps de repos.”

Les conditions de travail difficiles des professionnels de santé dans les Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) n’est un secret pour personne. Aux dires des personnels soignants, travailler en Ehpad est difficile, aussi bien physiquement que psychiquement, et la charge mentale y est importante. L’organisation du travail est souvent en tension et peut être source de dégradations des conditions de travail. Ainsi, un soignant en mauvaise santé ne peut délivrer des soins de qualité.

Fort de ce constat, les Ehpad tentent d’apporter des solutions concrètes dans le dessein d’améliorer les conditions de travail qui tendent à se dégrader au fil des ans. Et la sieste en fait partie ! Romain Thébault, directeur de l’Ehpad de La Rochette à Caluire-et-Cuire la promeut dans son établissement, par l'installation d’une salle de sieste (en cours d’aménagement), qui comporte 2 lits (pour le moment) à destination des professionnels de l’Ehpad. “Nous n'avons pas beaucoup de moyens mais nous avons des idées.” écrit-il sur son compte Linkedln. 

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Autre source : Culture RH.